Cinemafantastique vous propose une critique jeune des films les plus vieux au plus récents traitant du fantastique dans sa globalité. Horreur, gore, fantômes ...
6 avril, Jour J-1
Préparation des chroniqueurs
Damien
Enfilage de Trolls depuis deux mois et matage de films perpétuel rythment désormais mon quotidien en attendant qu’enfin, après 352 jours de dépression, le BIFFF nouveau daigne débarquer sur le site de Tour et taxis. Objectifs cette année : obtenir une dédicace de Noël Godin sur la fesse gauche, enfiler plus de litrons de bière que mon compère Mae Nak, envoyer à l’analyse microscopique de la police scientifique un exemplaire des hamburgers servis sur place (y a du boulot) et, surtout, surtout, dévaliser le stand de Gino...
Mae-Nak
Tour & Taxis, 7 avril, 19h30 (oui, arriver à l’avance, humer l’ambiance particulière du tout début du festival, c’est mon truc), la foule, les têtes connues, les rencontres d’un soir, la Troll qui coule à flot et la bande de barges de CinemaFantastique... Décidément, rien qu’à y penser, l’on peut se dire que c’est sans doute là la quinzaine la plus intense, la plus folle et la plus joyeuse de toute l’année. La plus fatigante aussi vu le nombre de péloches visionnées, d’interviews réalisées, de moments de pur délire, mais, que diable, découvrir notre cher Damien en diabolique savant nazi dans Karminsky-Grad (eh oui, je suis comme ça, moi, Môssieur, je balance !), voir Evil Seb se palucher devant les célébrités asiatiques, Vivadavidlynch multiplier les phrases léchées et Hellrick trépigner à l’attente de chaque projection, c’est la chance de toute une vie ! Chance que nous pouvons vivre grâce aux organisateurs et bénévoles... Alors, d’avance, merci à tous pour les fabuleux moments à venir.
Vivadavidlynch
Entendant l’appel du BIFFF, l’érotomane quitte sa tanière et ses piles de DVD pornos 70’s, pour rejoindre la civilisation. Exit Gerard Damiano, Francis Leroi, Shaun Costello, Michel Ricaud et consorts, bienvenue John Carpenter, Alex de la Iglesia, Takashi Miike, John Landis, …
Question préparation, je ne blague pas ; j’affûte ma plume en vue d’interviews exclusives et d’avis à chaud. J’ai surtout repris le sport et me réhabitue à une alimentation saine/équilibrée, pour finalement voir mes efforts annihilés par les tournées de Cuvée des Trolls… Chienne de vie…
Evil Seb
Bon comme tous les ans, l’arrivée du printemps est suivie de très près par le début du Bifff. L’évènement de l’année pour tout fantasticophile qui se respecte. Cette année, grâce à la garderie Bifff, je pourrai, à loisir, assouvir ma soif d’hémoglobine pelliculée, de fillettes aux cheveux sales et autres boogiemen dégénérés sans avoir l’impression d’être un mauvais père en abandonnant mon enfant. En prévision du festival cette année, j’ai entrepris une cure de comédie. C’est-à-dire que durant les deux semaines précédant le festoche je ne mate que des comédies en tout genre. Histoire d’être bien assoiffé en arrivant à Tours&Taxi. Surtout que cette année, contrairement à l’année dernière, j’y reste une grosse semaine. Autrement dit, je débarque avec tente et duvet pour être certain de ne rien louper. Surtout que cette édition s’annonce richissime en asiateries et l’amateur de fantastique asiatique débridé que je suis en salive d’avance. Mais vraiment. Amis du Bifff…attention me voilà !
Winslow Leach
A ne pas rater !
A sad trumpet ballad
Nommé au Lion d’Or au défunt festival de Venise, A sad trumpet ballad repart de la vallée immergée avec le Lion d’argent du Meilleur réalisateur. Il faut dire qu’à sa direction, on retrouve l’ibère Alex de la Iglesia, habitué du festival, aussi à l’aise dans le thriller britannique (Crimes à Oxford) que dans le vaudeville carnassier madrilène. Une fois n’est pas coutume, de la Iglesia travaille ici en solo (son compère au nom imprononçable, signataire de l’adaptation scénaristique de l’efficace thriller carcéral Cell 211, est occupé par la série Alakrana) et s’insinue dans l’Espagne franquiste à la manière de Guillermo del Toro avec son Labyrinthe de Pan.
Balada triste di tronpeta (en version originale) se présente comme une farce tragique où, en Espagne, pendant la guerre civile, un clown est contraint de combattre avec l’armée. Emprisonné puis tué, il laisse un fils, Javier. Celui-ci devient à son tour clown dans les années 70. Un clown triste. Il est alors embauché dans un cirque où il tombe amoureux de la compagne de son chef. Une sombre rivalité s’installe alors entre les deux hommes.
Avec la sublime Caroline Biang qui fait déjà saliver notre Vivadavidlynch, cette ouverture promet d’être l’une des meilleures de ces dernières années...
Le programme de demain
20h00
A sad trumpet ballad
Réalisé par Alex de la Iglesia
Avec Santiago Segura, Fernando Guillén Cuervo, Antonio de la Torre
Hors compétition
7 avril, Jour 1
Les attentes des chroniqueurs
Hellrick
1) THE WARD
2) I SAW THE DEVIL
3) THE TROLL HUNTER
4) SUPER
5) WAKE WOOD
Damien
1) I SAW THE DEVIL
2) RARE EXPORTS
3) THE TROLL HUNTER
4) URBAN EXPLORER
5) BEDEVILLED
Evil Seb
1) I SAW THE DEVIL
2) DETECTIVE DEE
3) 13 ASSASSINS
4) REIGN OF ASSASSINS
5) KARATE ROBO ZABORGAR
Vivadavidlynch
1) RED NIGHTS
2) THE WARD
3) I SAW THE DEVIL
4) THE TROLL HUNTER
5) RARE EXPORTS
Mae Nak
1) WAKE WOOD
2) I SAW THE DEVIL
3) THE WARD
4) URBAN EXPLORER
5) TROLL HUNTER
A ne pas rater !
Rare Exports : A Christmas Tale
Par : Mae-Nak
Basé sur une idée de Juuso Helander et réalisé par son frère, Jalmari, Rare Exports : A Christmas Tale est typiquement le genre d’oeuvre à faire fantasmer tout festivalier qui se respecte. Outre un sujet pour le moins rare (ou tout au moins très mal exploité) dans le cinéma de genre et une origine gage d’une certaine qualité (la Scandinavie ne cesse en effet plus de nous abreuver en pépites), le film peut compter sur un trailer totalement encourageant, mais aussi sur le grain de folie qui règne toujours lors des projections biffesques.
Il ne faudra en effet que quelques notes d’humour pour que le public s’embrase et apprécie le spectacle qui lui est proposé. Mais en quoi consiste-t-il justement ? Dans le Grand Nord lapon, une équipe de recherche américaine étudie des échantillons de forage au sommet d’une montagne et pense avoir découvert un ancien monticule funéraire à l’intérieur duquel quelque chose a été caché. La veille de Noël, le glacier près de celle-ci s’est couvert de sang. Des centaines de rennes qui ont été rongés jusqu’à l’os gisent dans la neige. Les explosions entendues des mois durant semblent avoir rendu fous les loups de la région. Le fils d’un chasseur de rennes local est, quant à lui, convaincu que ce massacre n’est pas l’œuvre des loups…
Et, comme de fait, ce qui se cache derrière l’intrigue de Rare Exports, ce n’est rien de moins que… le Père Noël et ses elfes. Mais, là où la suite du titre annonce un Christmas Tale, c’est bien à un « Nightmare » qu’il faut s’attendre. Avec un Petit Papa Noël bouffeur et violeur de gosses, l’œuvre de Jalmari Helander devrait abonder en vannes cyniques et autres situations mettant le vieillard préféré des enfants dans des situations plus que scabreuses.
Le public des divers festivals européens ne s’y est d’ailleurs pas trompé et, à ce titre, charmé par la qualité du spectacle offert, le jury du prestigieux Festival de Sitgès a décerné le Grand Prix à cette œuvre qui fait tant de bruits depuis quelques mois. Sorti aux USA dans un relatif anonymat, Rare Exports n’a certes pas encore rentabilisé son coût de production (estimé à 2 millions d’euros), mais ses passages remarqués en festivals pourraient lui ouvrir les portes d’une exploitation plus importante tant dans les salles du monde entier qu’avec l’assistance du support DVD.
Le programme de demain
18h00
Urban explorer
Réalisé par Andy Fetscher
Avec Nathalie Kelley, Andreas Wisniewski, Nick Eversman
Compétition européenne
20h00
Rare exports : A christmas tale
Réalisé par Jalmari Helander
Avec Onni Tommila, Jorma Tommila, Tommi Korpela
Hors compétition
22h00
Territories
Réalisé par Olivier Abbou & Thibault Lang Willar
Avec Roc La Fortune, Sean Devine, Nicole Leroux
Compétition Thriller
00h00
Alien vs Ninja
Réalisé par Seiji Chiba
Avec Mika Hijii, Ben Hiura, Shuji Kashiwabara
Hors compétition
8 avril, Jour 2
Compte-rendu de la journée
Il est 6h30, mal de crâne incompréhensible, chute vertigineuse sur le sol... Eh oui, déjà debout ! Après trois petites heures de sommeil, il est temps de se souvenir de cette dantesque ouverture que fut celle du 29ème. Cuvées des Trolls et verres de Jameson aromatisé n’ont pas manqué d’émoustiller le fin palais des fantasticophiles bruxellois dans l’ambiance de feu que l’on connaît. Dès le début de la soirée les animations purent être considérées comme de vraies réussites tandis que l’excellent Alex de la Iglesia et sa compagnie, la sublime Carolina Bang, instillaient le grain de folie à la soirée. Avec A Sad Trumpet Ballad, le cinéaste fit en effet mouche et combla une assistance véritablement ravie de pouvoir découvrir un film d’ouverture d’une telle qualité. Toujours disponibles, les deux personnages hauts en couleurs se plièrent ensuite au traditionnel Q&A, assez fourni en ce premier jour de festival.
Mais, comme lors de chaque ouverture, c’est avant tout l’émotion qui a primé, la joie de revoir toutes ces trognes connues, d’entendre des voix chères à nos coeurs hurler de joie. Dès lors, quoi de plus normal que de faire durer cet instant magique jusqu’au bout de la nuit ? C’est ce que nous nous sommes employés à faire...
Reviews des chroniqueurs
A sad trumpet ballad
Damien : 3 étoiles
Le retour d’un de la Iglesia déjanté qui s’embourbe parfois dans l’excès.
Winslow Leach : 3 étoiles et demi
Après Crimes à Oxford, De la Iglesia revient à quelque chose de plus frappadingue mais n’en oublie pas pour autant une certaine maestria. Tout bon.
Vivadavidlynch : 3 étoiles et demi
Malgré quelques scories nullement rédhibitoires (problèmes de rythme, climax hors de propos, CGI maladroits dans le dernier tiers, découpage aléatoire, …), Balada triste se montre tour à tour baroque, cruel, empreint d’une véritable “poésie visuelle” et d’une énergie (fougue ?) contagieuse, autant qu’adroit dans sa manière de mélanger la Grande Histoire (franquisme) et la fantaisie débridée, tragico-grotesque. Une des meilleures Ouvertures du BIFFF de ces dernières années… Et Carolina Bang y est sublime, une vraie révélation.
Mae Nak : 4 étoiles
De l’humour, de l’action, de l’émotion. Un tout grand moment, idéal pour une ouverture.
A ne pas rater !
Julia’s Eyes
Par Mae-Nak
Fruit du travail acharné de la firme hispanique montante Antena 3 Films, à qui l’on doit notamment le génial Planète 51, et de l’aura de Guillermo Del Toro en tant que producteur, Julia’s Eyes, aka Los Ojos de Julia, sera présenté dans la Compétition Méliès, avec la ferme intention de s’emparer du trophée.
Si le BIFFF cuvée 2010 avait été plutôt fade du côté ibérique, 2011 pourrait être l’occasion d’un nouvel avènement du cinéma espagnol à Bruxelles. Réalisé par Guillem Morales, qui voit certainement là une de ses plus grandes chances de connaître un pont d’or vers Hollywood comme nombre de ses collègues ibères, Julia’s Eyes mettra une nouvelle fois en lumière l’immense talent de l’actrice Belén Rueda.
Le métrage, comme son nom l’indique, suit Julia, une femme souffrant d’une maladie de dégénérescence des yeux, dont la sœur jumelle, déjà aveugle, est retrouvée morte pendu dans son sous-sol. Julia, certaine qu’il s’agit d’un meurtre, mène l’enquête et suit la trace d’une mystérieuse et invisible présence. Alors qu’elle s’approche de la vérité, Julia perd de plus en plus la vue, et les morts se multiplient…
Pouvant certes être perçu comme filiation directe de la trilogie The Eye, du moins au niveau de son pitch, le métrage de Guillem Morales peut compter sur l’originalité du cinéma espagnol, à mille lieues des standards surexploités par les frères Pang. De plus, la clairvoyance d’un certain Guillermo Del Toro en tant que producteur, domaine dans lequel il excelle depuis le fabuleux Orphelinat de Juan Antonio Bayona, permet de croire en un avenir glorieux pour le film.
Déjà nominé aux Goyas pour son œuvre précédente (El Habitante Incierto), Morales est désormais en lice pour l’obtention d’un Méliès d’argent, qui lui permettrait de se rendre pour la seconde fois à Sitgès en novembre prochain, Los Ojos de Julia ayant déjà été présenté lors de l’édition 2010 du festival ibère.
Avec Belen Rueda et Lluis Homar en vedettes, Julia’s Eyes promet en tout cas d’être qualitativement l’une des meilleures œuvres de ce 29ème BIFFF tant au niveau du fond que de la forme.
Animations
Le programme de demain
12h00
Karminsky-Grad
Réalisé par Jean-Jacques Rousseau
Avec Noël Godin, André Stas, Léon Stone
Hors Compétition
14h00
Prowl
Réalisé par Patrick Syversen
Avec Ruta Gedmintas, Courtney Hope, Bruce Payne
Hors compétition
16h00
The snow queen
Réalisé par Marko Raat
Avec Helena Merzin, Artur Tedremagi, Toomas Suuman
Compétition 7è parallèle
18h00
Eaters
Réalisé par Luca Boni & Marco Ristori
Avec Rosella Elmi, Guglielmo Favilla, Alex Lucchiesi
Compétition européenne
20h00
La proie
Réalisé par Eric Valette
Avec Albert Dupontel, Stéphane Debac, Natacha Régnier
Compétition Thriller
22h00
Julia’s eyes
Réalisé par Guillem Morales
Avec Belen Rueda, Lluis Homar, Pablo Derqui
Compétition européenne
00h00
Mother’s day
Réalisé par Darren Lyn Bousman
Avec Deborah Ann Woll, Shawn Ashmore, Lisa Marcos
Hors Compétition
02h00
Bedevilled
Réalisé par Cheol-So Jang
Avec Min-Ho Hwang, Min Je, Ji-Eun-I Lee
Hors compétition
04h00
Keepsake
Réalisé par Paul Moore
Avec Robert Pralgo, Sunny La Rose, Anna Tulou
Hors compétition
06h00
The reef
Réalisé par Andrew Traucki
Avec Damian Walshe-Howling, Gyton Grantley, Adrienne Pickering
Compétition Thriller
9 avril, Jour 3
Compte-rendu de la journée
Au lendemain d’une ouverture qui s’est terminée au petit matin, c’est en plus ou moins grand nombre que les biffeurs se sont rendus à la projection d’Urban Explorer. Après avoir marqué les esprits il y a deux ans avec son Bukarest Fleisch, c’est un Fetscher un peu plus sûr de lui qui s’est rendu sur scène pour présenter sa nouvelle œuvre et pour entonner la chanson réclamée par le public. Ce dernier aura en tout cas été servi, tant par la chansonnette de l’Allemand que par sa bande, on ne peut plus spectaculaire. Malgré un script extrêmement décevant, Urban Explorer est parvenu à tenir tout le monde en haleine juste avant l’un des premiers grands moments de ce BIFFF 2011 : la projection de Rare Exports.
Le métrage nordique, réussite tout simplement indiscutable, a permis aux spectateurs de procéder à un retour en enfance réellement jouissif. La salle comble acclamait d’ailleurs ce qui devrait être l’un des films de l’année.
Encore tout ému du superbe final proposé par Ovredal, le public a ensuite découvert Territories, du canadien Olivier Abbou, concourant dans la catégorie Thriller. Après une entame très efficace, le film semble ensuite se chercher et naviguer chaotiquement de rebondissements en rebondissements. Valeur sûre de la compétition, Territories devrait néanmoins constituer un challenger de poids.
De poids, il en est aussi question lors de la séance de minuit avec Alien VS Ninja, une bande tout simplement délirante, véritable pain béni pour les survivants d’une soirée déjà riche en émotions. Certes, AVN ne peut se targuer d’être une réussite totale mais, la prestance de son actrice principale aidant et le caractère sympathique de l’ensemble n’étant plus à démontrer, c’est donc sous un tonnerre d’applaudissements et de cris que se terminait sa projection.
Bref, une journée comme on les aime sous le doux soleil bruxellois : de l’hémoglobine, de l’émotion, de l’action et de l’humour, un cocktail une nouvelle fois savamment distillé.
Animations
Reviews des chroniqueurs
Urban explorer
Damien : 3 étoiles
Pour son deuxième long, Fetscher investit les souterrains berlinois et traque le nazi avec énergie. Rempli de défauts, Urban explorer va cependant au bout de son idée et met en place quelques bonnes idées...
Vivadavidlynch : 2,5 étoiles
Plutôt léché, techniquement soigné et prenant place dans un cadre atypique(les souterrains désaffecté du vieux Berlin et ses vestiges SS), Urban Explorer s’avère poussif et assez convenu. Survival claustro en définitive bien classique, loin d’être inoubliable.
Mae-Nak : 2 étoiles
Fetscher prouve avec Urban Explorer que Bukarest Fleisch n’était pas un coup de chance. Un talent assez incroyable au niveau de la mise en scène hélas desservi par un scénario convenu aux nombreux rebondissements inutiles.
Rare exports
Damien : 4 étoiles
Rare exports séduit de bout en bout, autant par sa réalisation incisive (de nombreuses ellipses permettent à l’histoire de ne jamais s’essouffler) que par sa prodigieuse photographie, sublimant les terres enneigées de la Finlande profonde. Mieux, Helander enfante un entertainement movie tout public (ou presque) où se distillent un cynisme anti-capitaliste et une peinture dramatique des relations père-fils qui font toujours mouche.
Vivadavidlynch : 4,5 étoiles
Démontage en règle de la légende de Noel et véritable hommage aux productions Amblin des 80’s, Rare Exports est une Madeleine de Proust pour les spectateurs de notre génération. Ambigu et au sous-texte psychanalytique chargé, c’est un divertissement beaucoup moins anodin qu’il n’en a l’air.
Mae-Nak : 4 étoiles
Un conte de Noël original et totalement abouti. Un vrai must et d’ores et déjà l’une des œuvres inoubliables du festival.
Territories
Damien : 2 étoiles
15 minutes sur les chapeaux de roue... puis ça se traîne et ça tourne en rond. Fin, y a de beaux stock shots d’écureuils...
Alien vs Ninja
Damien : 2 étoiles
Ca sabre, ça tranche, ça vole dans les burnes durant près d’une heure et demi sur un rythme aussi trépidant que celui imprimé par Kitamura à son Versus. Idéal pour une séance de minuit au BIFFF, Alien vs ninja fatigue aussi rapidement que les sentaïs de notre enfance.
Vivadavidlynch : 2,5 étoiles
Une bande idéale pour une séance de minuit !
Mae-Nak : 2 étoiles
Totalement foutraque mais doté d’un réel grain de folie fort appréciable et d’une héroïne plus qu’excitante.
A ne pas rater !
Detective Dee and The Mystery of The Phantom Flame
Par : Mae-Nak
Après quelques années de passage à vide, Tsui Hark serait-il de retour ? C’est la question que l’on peut se poser à la lecture des multiples reviews publiées au sujet de son dernier né, Detective Dee and The Mystery of The Phantom Flame. En effet, après avoir massacré le montage du pourtant très alléchant Seven Swords et avoir livré une ghost story d’une platitude sans nom intitulée Missing, il semble que le grand maître du cinéma chinois soit enfin de retour dans un domaine qui lui sied mieux, le film en costumes.
Son génie visuel et sa verve légendaire pourraient dès lors faire leur retour aux commandes de Detective Dee, projet de longue haleine doté d’un confortable budget de 13 millions de dollars. Initié au début des années 2000 par les frères Hadida, Peter Loehr et Françoise DeDeu, Detective Dee aura donc mis plus de dix ans à voir le jour et serait sans doute toujours rangé dans les tiroirs des producteurs si Tsui Hark lui-même ne s’était pas battu pour que pareille œuvre éclose.
Basé sur le roman Murder in Canton de l’écrivain hollandais Robert H. Van Gulik, ultime création d’une série policière dont l’action est située au VIIème siècle de notre ère, Detective Dee and The Mystery of The Phantom Flame prend place au cœur de la cité impériale où, alors que l’impératrice de Chine fait construire une statue de Bouddha géante, un mystérieux mal s’abat sur des hauts dignitaires. Sans savoir pourquoi ni comment, leurs corps prennent feu. Ne voulant pas risquer la déstabilisation du pouvoir en place, l’impératrice ordonne de libérer le détective Dee, seul homme capable de résoudre l’affaire...
Campé par l’excellent Andy Lau, qui évolue pour la première fois dans une œuvre signée par Tsui Hark, le héros promet à tout le moins d’être virevoltant, au moins autant qu’une action décrite par de nombreux médias comme étant totalement folle et débridée. Présenté en première mondiale lors de la dernière Mostra de Venise en septembre dernier, Detective Dee and The Mystery of The Phantom Flame a en tout cas reçu les acclamations d’un public charmé par le retour aux affaires de l’un des réalisateurs asiatiques les plus légendaires… chose qui ne manquera pas d’arriver demain sur l’esplanade de Tour & Taxis, qui devrait afficher salle comble sur le coup de 20 heures.
Le programme de demain
14h00
The speak
Réalisé par Anthony Pierce
Avec Kristina Anapau, Tom Sizemore, Tina Casciani
Hors compétition
16h00
Retribution
Réalisé par Mukunda Dewil
Avec Joe Mafela, Jeremy Crutchley
Compétition Thriller
18h00
Rejection
Réalisé par Vladimir Lert
Avec Sergey Babkin, Bogdan Stupka, Agnia Ditkovskite
Compétition 7è parallèle
20h00
Detective Dee
Réalisé par Tsui Hark
Avec Andy Lau, Carina Lau Ka Ling, Li Bingbing
Compétition internationale
22h00
Mutants
Réalisé par David Morley
Avec Hélène de Fougerolles,Francis Renaud, Dida
Hors compétition
00h00
Ferroz wild riding hood
Réalisé par Jorge Molina
Avec Dayana Legra, Roberto Perdomo, Ana Silva Machado
Compétition 7è parallèle
10 avril, Jour 4
Compte-rendu de la journée
Le jour que tout le monde attend dans le petit monde du fantastique : celui de la ZOMBIFFF Day’n Night et la traditionnelle FANTASTIC NIGHT s’est déroulé ce samedi 9 avril sur l’esplanade de Tour & Taxis. Au rendez-vous, que du beau monde, notamment des hordes de morts-vivants (près de 900 cette année) tous grimés pour foutre un souk monumental sur la Grand Place de Bruxelles mais aussi aller boire une bonne Cuvée des Trolls au déversoir de Manneken Pis, pour l’occasion rebaptisé Drakulen Pis.
L’ambiance était donc au rendez-vous, d’autant que le premier film projeté n’était autre que le dernier né de Jean-Jacques Rousseau, présenté en première mondiale. Et pour acclamer ce Karminsky-Grad, les fidèles et les nombreux figurants de JJR s’étaient déplacés en nombre pour acclamer la nouvelle œuvre du Cinéaste de l’Absurde. C’est dès lors dans une ambiance bon enfant avec un Rousseau survolté que s’est déroulée une séance curieusement pas trop chahutée.
Avec un Q&A tout aussi animé que le film de Rousseau en lui-même, le public s’est fait plus rare à la projection du Prowl de Patrik Syversen qui, hélas, peut se targuer d’être un échec cuisant pour le cinéaste. Différant totalement de l’excellent Manhunt, le film de commande américain du cinéaste norvégien tombe immédiatement dans l’oubli à la sortie de la séance, la faute à un montage outrageusement nerveux.
Le film suivant, The Snow Queen, subira le même sort à cause d’un caractère poétique et romantique bien trop exacerbé le rapprochant bien plus du drame que du film de genre. Ayant eu raison de votre humble serviteur au bout de 15 minutes (le cancer et l’amour, c’est décidément pas ma came), le métrage a été suivi par notre bien aimé rédac chef et une assistance pour le moins léthargique.
Celle-ci a eu l’occasion de se réveiller sur le coup de 18h avec Eaters, le très attendu film de zomblards italien produit par Uwe Boll. Si le bruit (on ne peut même pas parler de BO) redondant du métrage a permis aux spectateurs d’être tenus en haleine de bout en bout, c’est la déception qui était au rendez-vous.
Il en a été de même pour une partie du public avec La Proie, le retour d’Eric Valette dans le cinéma français. Doté d’un pitch prometteur et bientôt distribué dans les salles belges et françaises, le film montre rapidement ses lacunes, s’approchant plus d’une série télé de TF1 que d’une œuvre un tant soit peu novatrice. Avec des Soualem et Dupontel employés contre nature, La Proie se vautre rapidement dans un marasme assez incroyable.
Tout l’inverse des Yeux de Julia qui, de bout en bout, a su tenir le public en haleine, notamment grâce à la splendide Belen Rueda, une nouvelle fois extrêmement convaincante. Esthétiquement très abouti et doté d’un climax d’enfer, Julia’s Eyes est sans doute l’une des meilleures œuvres de ce BIFFF 2011 et l’un des favoris de la compétition Méliès.
Ensuite, avec 1h30 de retard, la Fantastic NIGHT a débuté avec Mother’s Day dans une ambiance survoltée. Malheureusement, la maladresse du final de l’œuvre vint presque à bout de cet enthousiasme pourtant bien réel. Excellent dans sa première partie, le film semble ensuite se chercher et la caméra de Bousman se met à virevolter sans raison vraiment apparente.
Tout l’inverse du posé Bedevilled, film n’ayant pas réellement sa place dans une FANTASTIC NIGHT mais hautement appréciable et doté d’un esthétisme et d’une poésie de tous les instants. Dès lors, si les réactions du public n’ont pas été en adéquation avec la qualité du spectacle offert (le public, à cette heure-là, réclame plutôt tripes et boyaux), le métrage justifie néanmoins ses récentes récompenses à Gerardmer.
Reviews des chroniqueurs
Karminsky-Grad
Vivadavidlynch – NC
Impossible d’envisager le dernier forfait pelliculé de JJR de manière classique, via notre tableau de cotation habituel… Un condensé des thèmes et obsessions récurrentes issus du cerveau de ce doux dingue de Rousseau (qui était d’ailleurs en forme olympique !). De la pure, de la pas coupée. Avec entre autres réjouissances, l’émergence de deux futurs talents de l’acting à la belge (Damien Taymans & Quentin Meignant) et Maxime Pasque en sosie confondant de Demis Roussos !
Mae-Nak – NC
Un des meilleurs films de JJR, néanmoins difficile à appréhender.
Damien : NC
Modèle d’un surréalisme n’ayant plus cours que dans Courcelles et ses alentours, Karminsky-Grad doit être pris pour ce qu’il est : une modeste production, extrêmement fauchée, conçue par l’une des figures les plus singulières du cinéma belge.
Prowl
Damien : 1 étoile
Sans la moindre originalité, le script de Tim Tori (Trespassers) déroule une histoire ultra-convenue, flanquée de personnages aussi épais qu’une serviette hygiénique Alldays et de rebondissements jamais surprenants. Reste de ce Prowl une bisserie jamais dépaysante (la campagne bulgare se transforme en bled amerloque, les djeunz bourrés jusqu’à l’os entament un strip-poker à l’arrière du bahut avant de se faire décimer par des créatures surgissant de l’ombre) qui enquille les clichés et ne tire même pas profit de son retournement final, seul élément un brin convaincant.
Hellrick : 2 étoiles
Très convenu, rempli d’idées de scénario qui auraient pu apporter un petit plus mais ne sont jamais exploitées (les principes de sécurité des teenagers), filmé de manière insupportablement hystérique à la moindre scène d’action et se terminant par un twist enchainé à un climax bâclé, le film se laisse toutefois regarder sans déplaisir mais s’oublie aussitôt.
Vivadavidlynch : 2 étoiles
Syversen s’attaque au mythe vampirique de façon ultra classique, loin de renouveler le genre, via une belle galerie de teenagers “têtes à claques”. La majorité du casting est fade à mourir et Prowl nous assène en sus un twist faisandé… Si on rajoute une fâcheuse tendance au surdécoupage, montage/mouvements de caméra épileptiques et à plonger l’action (+ les créatures) dans l’obscurité, on tient un gagnant ! Pas honteux, mais ronronnant…
The snow queen
Hellrick : 1 étoile
L’obligatoire pensuum artistique du festival, vraiment pas à sa place...C’est long, c’est pelant mais au moins c’est joli...
Eaters
Hellrick : 0 étoile
L’intérêt, en 2011, de refaire les films de Bruno Mattei en moins drôle, en moins bon et en moins gore reste à démontrer. Une grosse déception au scénario confondant de nullité, c’est simple il ne se passe rien dans cette rencontre ultra Z entre Day of the Dead et Virus Cannibale
Winslow Leach : 0 étoile
Pas vu les 20 dernières minutes mais il n’y avait déjà pas grand chose à voir avant de toute façon !
Mae-Nak – 0 étoile
Sans doute l’une des plus grosses déceptions du festival. Un clip hardcore d’1h30 sans aucun intérêt.
Vivadavidlynch : 1 étoile et demi
Une des déceptions de ce début de festival. Pour le grand retour du “zombie flick” rital, on s’attendait à un grand bol de fun et on s’est finalement retrouvés face à un produit “clippesque”, où il ne se passe strictement rien… C’est tout de même rageant de subir un film de zomblards à l’action anémique, alors que les (beaux) make-up SFX et le charisme des deux interprètes principaux portaient le projet vers le haut…
La proie
Hellrick : 3 étoiles
Un thriller bien emballé, rythmé et avec des acteurs convaincants. Pas toujours très crédibles dans son déroulement mais plaisant et efficace, on n’en demande pas plus.
Winslow Leach : 2 étoiles et demi
Malgré quelques incohérences scénaristiques, la mise en scène de Valette finit par nous emporter dans ce thriller français à l’américaine saupoudré de sauce bolognese. Et puis Dupontel est parfait, comme toujours.
Mae-Nak 1 étoile
Thriller peu convaincant moins palpitant qu’un épisode de Julie Lescaut. Valette utilise Dupontel et Soualem à contre-emploi, c’est très très moyen…
Vivadavidlynch : 3 étoiles
Eric Valette fait preuve d’une maîtrise formelle sidérante et d’un “souffle” rare dans les polars/thrillers à la française, emballant La proie à l’américaine, amples mouvements de grue à l’appui. Néanmoins, le scénario accumule les invraisemblances et se révèle bien “creux” en regard de tant d’affèteries formelles… Des défauts flagrants, légèrement rattrapés par l’investissement d’un Albert Dupontel des grands jours (musculeux, minéral) et de Stéphane Debac, glaçant dans le rôle du prédateur sexuel Maurel. Du divertissement haut de gamme, qui pêche de par son scénario faiblard…
Julia’s eyes
Mae Nak : 4 étoiles
Le génie ibère fait une nouvelle fois des merveilles avec cette bande rythmée et esthétiquement aboutie.
Vivadavidlynch : 3 étoiles
Thriller ibérique très balisé, convenu, (trop) long et qui souffre de la comparaison avec ses glorieux ainés (les films d’Amenabar 1ère époque et de Jaume Balaguero, El orfanato, …). On commence à connaître la recette… Julia’s eyes n’aurait strictement aucun intérêt sans l’interprétation subtile de la divine Belen Rueda (qui lui vaut ses 3 étoiles). Cela dit, ça reste très propre techniquement (sans prises de risque).
Mother’s day
Mae Nak : 2 étoiles
Bon sang que c’est long quand on ne parvient pas à terminer ses films et trouver une conclusion valable à un film empli d’action.
Vivadavidlynch : 2 étoiles et demi
Mother’s day fonctionne parfaitement dans le cadre de la Fantastic Night, mais cela reste plutôt anodin et attendu. Petite série B sans prétention (manquant sérieusement d’idées originales et de nudité), où surnage Rebecca “Risky Business” De Mornay.
Bedevilled
Vivadavidlynch : 4 étoiles et demi
Malgré une projection torpillée par les spectateurs de la Night (le film n’y avait définitivement pas sa place), le récent Grand Prix de Gérardmer est une œuvre éprouvante, voyage sans rémission parmi les plus bas instincts de l’âme humaine, où se déchaîne un tourbillon de violence cathartique et incontrôlée. Aussi un des grands chocs esthétiques de ce début de BIFFF, qui ne se laisse pas apprivoiser facilement et récompensera le spectateur qui lache prise, s’immergeant totalement dans son univers étouffant...
Mae Nak : 2 étoiles
Une réussite esthétique probante et une poésie de presque tous les instants. Malheureusement, c’est un peu longuet.
Keepsake
Sartana : 0 étoile
Saw sans les pièges et le Jigsaw. Circulez, y a rien à voir !
The reef
Hellrick : 2 étoiles
Open Water rencontre Black Water dans ce suspense très longuet en dépit d’une durée restreinte. Des acteurs concernés, quelques frissons mais rien de vraiment palpitant...le film se laisse toutefois regarder sans trop d’ennui mais demeure franchement décevant
A ne pas rater !
Super
Par : Mae-Nak
Véritable touche-à-tout en matière de cinéma, James Gunn s’est déjà intéressé à de multiples genres au cours de sa jeune carrière. Marquant les esprits dans le domaine de l’horreur avec le savoureux Horribilis, aka Slither, le cinéaste issu de l’écurie Troma (pour qui il travailla notamment sur l’excellent Tromeo & Juliet) s’intéressa ensuite à la pornographie par le biais de la série parodique web PG Porn. Histoire de revenir sur le devant de la scène avec un long-métrage, Gunn a décidé de voguer vers l’univers des super-héros avec une nouvelle parodie sobrement intitulée Super.
Le métrage suit Frank d’Arbo, un homme ordinaire qui deviendra un justicier masqué lorsque sa femme le quittera pour un revendeur de drogue charismatique nommé Jacques.Assemblant son propre costume et s’armant d’une clé anglaise, Frank deviendra The Crimson Bolt (le boulon rouge) et s’attaquera aux criminels, qu’ils soient voleurs, vendeurs de drogue ou pédophiles. Avec l’aide de Libby / Boltie, une fan de BD très enthousiaste, Frank mènera maladroitement et violemment sa vendetta contre le crime.
Présenté en première mondiale lors du Festival de Toronto et acclamé lors de sa projection à Turin, Super est d’ores et déjà encensé par la critique et pourrait constituer l’une des œuvres les plus marquantes d’un domaine pourtant surexploité par les gros producteurs américains et dominé par la Marvel. Le génie de James Gunn en tant que scénariste (on lui doit notamment un travail plus qu’efficace sur L’armée des Morts) devrait donc faire mouche et pourrait rappeler celui d’un certain Matthew Vaughn sur Kick-Ass, acclamé l’an dernier dans les travées bruxelloises.
Pouvant de plus compter sur un casting tout bonnement incroyable, preuve que son aura va grandissant à Hollywood, James Gunn pourra s’appuyer sur une brochette d’artistes tous plus géniaux les uns que les autres : Rainn Wilson, qui incarnera Frank d’Arbo, Ellen Page, qui endossera le rôle de Boltie, Kevin Bacon, transformé pour l’occasion en revendeur de drogue, ou encore Liv Tyler, autant de grands noms du cinéma contemporains prêts à en découdre dans une action qui se voudra volontairement échevelée.
Entiché de Lloyd Kaufman, patron de Troma et grand habitué des caméos savoureux, qui, pour l’occasion, incarne 911 Man, ce casting de folie devrait permettre à l’œuvre de squatter les premières places du box-office américain en ce mois d’avril qui verra sans aucun doute Super asseoir définitivement la réputation d’un des cinéastes les plus doués de sa génération.
Le programme de demain
14h00
Rammbock
Réalisé par Marvin Kren
Avec Michael Fuith, Anka Graczy, Theo Trebs
Hors compétition
16h00
Strayed
Réalisé par Akan Satayev
Avec Tyngishbay Al-Tarazi, Andrey Merzlikin
Compétition internationale
18h00
One day
Réalisé par Chi-Jan Hou
Avec Bryan Shu-Hao Chang, Nikki Hsin-Ying Hsieh, Gwen Yao
Compétition 7è parallèle
20h00
Super
Réalisé par James Gunn
Avec Rainn Wilson, Ellen Page, Kevin Bacon
Hors compétition
22h00
13 assassins
Réalisé par Takashi Miike
Avec Koji Yakusho, Takayuki Yamada, Yusuke Iseya
Hors compétition
00h00
Prey
Réalisé par Antoine Blossier
Avec Bérénice Bejo, Grégoire Colin, François Levantal
Compétition européenne
11 avril, Jour 5
Compte-rendu de la journée
Après une éprouvante FANTASTIC NIGHT qui s’est tout de même terminée vers 10 heures du matin, ils étaient peu nombreux, les habitués, à se ruer en salles pour découvrir The Speak, un petit film indépendant américain. Et le moins que l’on puisse est que le caractère indie de cette production a été démontrée dès les premiers instants d’une bande que l’on peut aisément qualifier de zeddarde. Reprenant sans inventivité aucune les techniques et méthodes des trop nombreux documenteurs, le film plonge à pieds joints dans une inaction criante, tandis qu’Anthony Pierce parsème l’ensemble de quelques apparitions mollassonnes. Les méchants étant incarné par… des corbeaux, des briques et un ballon, l’hilarité n’a pas manqué de gagner l’assistance.
Il en a été tout autrement lors de la projection de Retribution, micro budget sud-africain, qui, pour le coup, constitue l’une des excellentes surprises de ce début de festival. Développant un climax mené d’habile manière et s’appuyant sur l’excellent Jeremy Crutchley, ultra-convaincant dans le rôle du méchant, le film s’avère haletant et, par moment, sadique. Une chose est certaine : la Compétition Thriller s’annonce bien plus serrée que prévu.
Tout comme celle du 7ème Parallèle, qui a prouvé, lors de la projection de l’ukrainien Rejection, qu’elle prenait de l’envergure chaque année. Débutant à la manière de Je suis une légende, le métrage de Vladimir Lert développe une intrigue plutôt captivante et mystérieuse qui connaît, heureusement, une solution tout à fait acceptable. Dès lors, hormis 10 dernières minutes aussi inutiles que mal exécutées, Rejection est une petite claque qui aura peut-être son importance en fin de festival.
Grand moment de la soirée (surtout pour notre Evil Seb qui trépignait depuis des heures en menaçant de souiller son caleçon), la projection de Detective a, comme prévu, été synonyme de véritable renaissance pour Tsui Hark, qui, ces dernières années, nous avait habitué à des œuvres beaucoup moins pleines. Assez mou dans son entame, Detective Dee s’avère en définitive être un ensemble d’excellente qualité, empli d’action et aux décors exceptionnels.
Tout l’inverse de Mutants bien entendu, qui, sorti depuis bien longtemps en DVD dans notre plat pays, a simplement provoqué railleries et quolibets dans le public. Pompeux à mort, le métrage de David Morley sombre totalement dès les premiers instants et ne sort jamais la tête de l’eau.
Séance de minuit attendue par tous les biffeurs, la projection de Ferozz tint ses promesses… du moins au niveau ambiance, car, soyons clair, le film en lui-même est très mauvais. Mais, fatigués par ce début intense de festival, sans doute un peu imbibés de Trolls et surexcités grâce à une scène particulièrement dégoutante (la seule du film d’ailleurs), les spectateurs ont mis une certaine ambiance malgré le départ très rapide d’une bonne partie de l’assistance.
Animations
John Landis n’avait plus réalisé de long-métrage pour le cinéma depuis Susan a un plan (Susan’s Plan, 1998), partageant l’essentiel de ses activités entre la télévision (le téléfilm The Kronenberg Chronicles, la série Enquêteur malgré lui, …), le documentaire (Slasher, Mr. Warmth : The Don Rickles Project) et les anthologies horrifiques : Masters of Horror (les inégaux Deer Woman & Family, recelant tout de même nombre de séquences mémorables) et la beaucoup moins permissive Fear itself (In Sickness and in Health).
Burke and Hare (hâtivement renommé en français Cadavres à la pelle) marque donc le grand retour de Landis au format long (après 12 ans d’absence…), adaptant la célèbre affaire criminelle des « Burke and Hare murders » (parfois appelés « West Port murders »), serial-killers sévissant au XVIIIème siècle à Edimbourg (Ecosse), où ils revendaient les corps de leurs victimes à un institut médical, permettant ainsi aux aspirants médecins de se faire la main…
Pour ce faire, John Landis, épaulé par les scénaristes Piers Ashworth et Nick Moorcroft, se réapproprie le fait divers crapoteux, nimbant le récit d’un humour noir « so british » (un aspect renforcé par la présence de Simon Pegg) et apparentant le tout à une farce macabre décalée, aux accents goguenards. Des attraits appuyés par un casting haut de gamme, qui voit se croiser Simon Pegg (la série Spaced, Shaun of the Dead, Hot Fuzz, le Star Trek de J.J. Abrams), Andy Serkis (la trilogie Lord of the Rings, 24 Hour Party People, The Prestige de Chris Nolan, Bienvenue au cottage), Tim « The Rocky Horror Picture Show » Curry, la belle Isla Fisher - potentiel sexy du film (Scooby-Doo, l’hilarant Serial noceurs, Hot Rod, Confessions d’une accro au shopping, en lequel toutes les nanas se reconnaissent), aux côtés des vétérans Tom Wilkinson (Raison et sentiments d’Ang Lee, L’ombre et la proie, In the Bedroom, The Full Monty, Batman Begins, …) et de l’icône Christopher Lee (qu’on ne présente plus). L’œil averti reconnaîtra aussi le grand Costa-Gavras, accompagné de son fils Romain (un des plus grands clippeurs français contemporains), pour une apparition mémorable.
Toutes les circonstances sont réunies pour que Burke & Hare soit un des événements de cette édition 2011 du BIFFF, qui orchestre aussi le « come-back » d’un autre grand maître du fantastique ; l’unique John Carpenter (avec le très attendu The Ward).
Animations
Les photos des invités (respectivement Alexandre Aja, Caterina Murino, Stéphane Debac et Eric Valette, des body et face paintings et de quelques zombies par Raymond Widawski
Reviews des chroniqueurs
The speak
Evil Seb : 1 étoile
Un film dans lequel les briques et pigeons sont méchants. Un twist…euh… formidable à la fin.
Mae-Nak : 0 étoile
Y’a rien à faire, après la FANTASTIC NIGHT, il fallait remettre les pieds sur terre. C’est bel et bien fait !
Damien : 0 étoile
Un paranormal activity avec encore moins de tension, fallait le faire !
Retribution
Mae-Nak : 3 étoiles
Un micro budget qui a non seulement de la gueule mais qui est de surcroit doté d’un sacré rythme. Une très bonne surprise.
Damien : 3 étoiles
Un brin léthargique, Retribution comporte néanmoins un climax déroutant, né de l’inertie silencieuse qui baigne l’ensemble.
Rejection
Evil Seb : 1 étoile
Ca commence fort bien… mais ça se termine comme un Bergman et, entre tout cela, 45 minutes de vide.
Damien : 3 étoiles
Obscur, intrigant, absurde, Rejection tire ensuite vers la comédie légère avant de dévoiler sa résolution, malheureusement beaucoup trop longue.
Detective Dee
Evil Seb : 4 étoiles
Film old school qui rappelle Zu. Un petit coup de mou au départ mais un bon film d’action. Mais pourquoi l’avoir projeté en VF ???
Sartana : 2 étoiles
Il était une fois, en Chine, c‘était bien… mais c’était il y a fort longtemps !
Vivadavidlynch : 3,5 étoiles
Plastiquement fabuleux, épique et enjolivé de fabuleux décors, le grand retour de Tsui Hark, avec un Andy Lau magistral. Malheureusement, c’est un brin poussif et sujet à de petits problèmes de rythme.
Damien : 2 étoiles
Spectaculaire, mais tellement convenu...
Mutants
Vivadavidlynch : 1 étoile
Le vide… Une étoile pour la prestation fiévreuse de Francis Renaud. Prétentieux et mal torché.
Evil Seb : 1 étoile
De bons maquillages mais c’est tout…
Mae-Nak : 0 étoile
Le néant est donc devenu prétentieux…
Ferroz wild riding hood
Mae-Nak : 0 étoile
Une projection épique qui n’est pas sans rappeler celle d’I’ll never die alone il y a deux ans… Hormis un toutou très serviable, il n’y a rien à sauver !
Damien : 1 étoile
Vive les chiots cubains !
Vivadavidlynch : 0 étoile
Au-delà de conditions de projection déplorables (une fois n’est pas coutume), Ferozz est horriblement mal torché, interprété par des acteurs affligeants de nullité et surtout totalement débandant… Jusqu’à la nausée (cf. cette séquence de zoophilie avec un jeune chiot)… Pour une péloche qui se voulait une relecture érotique (psychanalytique) du Petit Chaperon Rouge de Perrault, c’est ballot ! Dédié au grand Walerian Borowczyk, qui doit d’ailleurs s’en retourner dans sa tombe…
Le programme de demain
14h00
Luster
Réalisé par Adam Mason
Avec Tommy Flanagan, Billy Burke, Holly Valance
Hors compétition
16h00
Dark souls
Réalisé par César Ducasse, Mathieu Peteul
Avec Morten Ruda, Kyrre Haugen Sydness, Ida Elise Broch
Compétition européenne
18h00
Essential killing
Réalisé par Jerzy Skolimowski
Avec Vincent Gallo, Emmanuelle Seigner, David Price
Compétition Thriller
20h00
Burke and hare
Réalisé par John Landis
Avec Simon Pegg, Isla Fischer, Tim Curry
Hors compétition
22h00
Red nights
Réalisé par Julien Carbon, Laurent Courtiaud
Avec Frédérique Bel, Carrie Ng, Carole Brana
Compétition européenne
00h00
Siren
Réalisé par Andrew Hull
Avec Eoin Macken, Anna Skellern, Tereza Srbova
Hors compétition
12 avril, Jour 6
Compte-rendu de la journée
Commencer sa journée par un film de zombies bien couillu tel que Rammbock, c’est un véritable cadeau que les organisateurs ont fait à leurs festivaliers. Très court dans son déroulement (59 minutes à peine), le film n’a pas manqué d’émoustiller les amateurs de gore et, surtout, de suspens, Kren parsemant même son œuvre d’un certain romantisme qui a connu son paroxysme dans un final totalement émouvant.
Rien de tel pour débuter une nouvelle journée chargé qui a ensuite vu l’OFNI kazakh Strayed débouler sur l’écran. Prometteur dans son entame et précédé d’une glorieuse réputation, le film sombre hélas rapidement dans l’ennui et tourne en rond au point que quelques spectateurs quittèrent la salle. Achevé par une séquence explicative d’une vingtaine de minutes, Strayed ne présente au final que fort peu d’intérêt malgré l’enthousiasme de son interprète principal.
A la sortie de cette séance, les spectateurs ont néanmoins pu découvrir un sacré spectacle puisque, Taiwan étant à l’honneur, des dragons et tambours traditionnels ont fait leur entrée dans l’esplanade de Tour & Taxis, provoquant la joie chez les nombreux spectateurs faisant la file pour One Day. Dès lors, si le métrage ne peut pas se targuer d’être une réussite à proprement parler (du moins dans un festival du fantastique, car les aspects romance et dramaturgique ont été réussis), les visiteurs d’un jour sont repartis ravis d’autant que certains d’entre eux avaient pu goûter à une boisson taiwanaise pour le moins étrange.
Mais à peine le temps de se poser au bar puisque, dans la foulée, a commencé l’une des bandes les plus attendues du festival : Super, la nouvelle création de l’excellent James Gunn. Et le moins que l’on puisse dire est que personne n’a été déçu par cette plongée dans l’univers délirant d’un héros créé de toutes pièces, qui a désormais sa place aux côtés de Kick-Ass, ce qui n’est pas peu dire.
De quoi attaquer en bonne forme le Miike qui, du haut de ses 2h06 de film faisait office de véritable épreuve en cette heure tardive. Néanmoins sauvé par l’étonnante sobriété de son créateur, 13 Assasins a constitué un bon moment qui, s’il ne fera pas date, n’aura pas manqué d’émoustiller les fans de spectacles nippons en tout genre. Prey, par contre, n’avait pas réellement sa place en séance de minuit mais Antoine Blossier est tout de même parvenu à se montrer convaincant en offrant un film de monstre respectable, chose assez rare dans le cinéma français.
Bref, cette journée du 11 avril a sans doute été la meilleure depuis le début du festival et, malgré quelques approximations, elle aura connu l’avènement d’un super-héros hors-norme : Super.
Reviews des chroniqueurs
Rammbock
Evil Seb : 4 étoiles
Une économie de moyens au service d’une histoire inventive et d’une mise en scène énergique. C’était très bien.
Mae-Nak : 3 étoiles
Visiblement, on peut encore se montrer inventif sur le thème des zombies. Une toute bonne surprise qui a le mérite de ne pas se tirer en longueur.
Damien : 3 étoiles
Revigorant le thème zombiesque, Rammbock fait mouche en restaurant le pouvoir réel de l’image, expurgé du faste de la tendance clippesque actuelle et des bavardages incessants. Cette production destinée au petit écran (produit ZDF) se taille une place non négligeable dans le panorama du genre actuel.
Strayed
Damien : 2 étoiles et demi
Intrigante, cette pub pour concessionnaire étirée sur une heure et demi pose question et finalement hypnotise. Maintenant, les bad trips, ça commence à gonfler sérieusement.
Evil Seb : 1 étoile
Beaux décors mais c’est chiant.
Mae-Nak : 1 étoile
Un interprète plutôt convaincant ne sauve malheureusement pas les meubles. 20 minutes de lourdes explications sur la fin, ça fait mal !
One day
Evil Seb : 4 étoiles
Un beau film à mi-chemin entre Kim Ki-Duk, Wong Kar-Wai et Tran Ahn-Hung. De plus, l’actrice principale est vraiment mignonne.
Damien : 1 étoile
Baignant de bout en bout dans une atmosphère froide et mélancolique, One day se traîne jusqu’à son dénouement et, d’ici à là, parvient sans mal à ankyloser l’assistance avachie devant tant de lourdeur "auteurisante" et une inertie rythmique soutenue par l’hypnotique partition qui en marque les passages les plus marquants (disons aucun pour rester honnête). En cinq mots comme en cent, on se fait chier sévère !
Super
Winslow Leach : 4 étoiles
Entre Kick-ass et l’esprit z de Troma, James Gunn parvient à livrer une comédie aussi irrésistible qu’irrévérencieuse. Un vrai régal ultraviolent au casting savoureux. Réellement super !
Evil Seb : 4 étoiles
Drôle et violent. Une bonne histoire avec un casting génial.
Damien : 3 étoiles
Gunn va jusqu’au bout du délire. Le principal défaut du film ? Arriver un an après Kick-Ass.
Mae-Nak : 5 étoiles
Vous me connaissez… Quand il y a des super-héros un brin originaux en jeu, je fonds dans la seconde…
Vivadavidlynch : 3,5 étoiles
La craquante Ellen Paige est fabuleuse. Sans elle, Super n’est qu’un sous Kick-Ass. Mais cela reste très divertissant et cultive la rock’n roll attitude.
13 assassins
Winslow Leach : 2 étoiles
Ou quand Miike se la joue Kurosawa. Une exposition bien trop longue et pénible pour arriver à une baston finale aux intentions grandioses mais qui se résume malheureusement à des coups de sabre dans le vent et des portails en troncs d’arbre qui se referment. Grosse déception.
Vivadavidlynch : 4 étoiles
Miike prouve avec brio qu’il peut poser sa mise en scène et se révéler sobre et presque académique d’un point de vue technique. Les explosions graphiques caractéristiques de son stylen’en sont que décuplées. Petit bémol : c’est exagérément bavard.
Evil Seb : 2 étoiles
Miike en roue libre. Un chambara classique, très mou et très poussif. L’original est nettement meilleur.
Prey
Damien : 2 étoiles
L’économie de moyens perpétuelle dont fait preuve, par contrainte, le réalisateur entraîne souvent le spectateur hors des sentiers battus, au point qu’il s’égare dans cet amas de broussailles ténébreuses desquelles point assez rarement le bout d’un groin. Avec des séquences d’attaques plus lisibles et des personnages moins stéréotypés, Proie aurait certainement proposé un spectacle plus attractif...
Animations
Les photos de Raymond Widawski avec un petit cliché de David Morley (Mutants) en ouverture ...
A ne pas rater !
Reign of Assassins
Par : Evil Seb
Une évidence. Après des années d’exil hollywoodien, synonyme de longue descente aux Enfers, durant laquelle il ne fut considéré que comme un simple exécutant, un yes man à la solde des studios, John Woo décide de rentrer au pays pour mettre en chantier de vrais projets qui lui tiennent à cœur. En compagnie de son producteur et ami de toujours Terrence Chang, il livre Red Cliff, fresque guerrière monumentale de plus de quatre heures qui signe le retour du vrai John Woo, de ce réalisateur surdoué qui a fait rêver tous les amateurs d’action dans les années 80. Auréolé d’un nouveau chef d’œuvre et requinqué par le succès critique et public de Red Cliff, il livre, en tant que producteur et toujours avec Terrence Chang, ce Reign of Assassins qui nous intéresse aujourd’hui. Le film est parfois vendu comme une réalisation du Maitre mais il n’en est rien. Le réalisateur du film est Su Chao Ping, qui s’est fait connaitre comme réalisateur avec son précédent film Silk, sorti en 2006. Su est surtout renommé en tant que scénariste de Double Vision, Going Home, le meilleur segment de l’anthologie Trois Histoires de l’Au-Delà et Silk. Un homme tout à fait respectable.
La confusion vient de la présence de John Woo sur le plateau pour « superviser » le tournage. D’après ce que l’on sait John Woo aurait bien dirigé une scène de combat dans laquelle apparait sa fille, Angeles Woo et, outre cette scène, il se serait contenté de conseiller Su Chao Ping car comme il le révèle lui-même : « Je ne voulais pas, et n’ai pas imposé mon style à Su…je lui ai juste donné quelques conseils et fait profiter de mon expérience. » C’est pour cela qu’il est qualifié de co-réalisateur et certainement pour des velléités commerciales aussi : il est plus aisé de vendre un film avec le nom de John Woo sur la jaquette. Le film, maintenant. Sur papier tout est là : Un casting trois étoiles : Michelle Yeoh, qui fait son grand retour dans un rôle ambitieux, sera entourée de Barbie Hsu et Kelly Lin, histoire d’assurer le quota de babes, et de Jung Woo-sung, Wang Xueqi et Shawn Yue pour le côté muscles et beaux gosses. Que du lourd donc.
Niveau scénario, le film promet là aussi du lourd. L’histoire, riche en rebondissements, rappelle les plus belles heures de la Shaw Brother et plus particulièrement du cinéma de Chu Yuan. Donc, l’histoire de Reign Of Assassins se déroule dans la Chine ancienne où plusieurs clans se mettent à la recherche de la dépouille d’un moine décédé des centaines d’années plus tôt. C’est finalement le clan de La Pierre Noire qui s’emparera du précieux sésame. Drizzle, un des membres les plus puissant du clan, s’enfuit en emportant une partie de la dépouille et décide de vivre une vie loin du crime. Mais ses anciens compagnons d’infortunes ne l’entendent pas de cette oreille. La bande-annonce préfigure d’un grand spectacle à l’ancienne, presque classique, même pour les familiers du cinéma chinois et HK d’époque. Su, parvient à mixer modernité et classicisme dans ce qui s’annonce comme un très grand spectacle riche en combat et en chorégraphie. Rien que l’idée d’imaginer tout cela projeté sur l’écran maousse du BIFFF me fait frétiller le bas ventre !
Le programme de demain
14h00
Phase 7
Réalisé par Nicolas Goldbart
Avec Daniel Hendler, Jazmin Stuart, Yayo Guridi
Hors compétition
16h00
It’s a wonderful afterlife
Réalisé par Gurinder Chadha
Avec Sanjeev Bhaskar, Steve Morphew, Steve Jones
Compétition européenne
18h00
Mirages
Réalisé par Talal Selhami
Avec Karim Saïdi, Omar Lotfi, Meryem Raoui
Compétition 7è parallèle
20h00
Reign of assassins
Réalisé par Chao-Bin Su, John Woo
Avec Michelle Yeoh, Woo-Sung Jung, Kelly Lin
Compétition internationale
22h00
Stake land
Réalisé par Jim Mickle
Avec Danielle Harris, Kelly McGillis, Connor Paolo
Compétition internationale
00h00
Tetsuo : the bullet man
Réalisé par Shinya Tsukamoto
Avec Eric Bossick, Akiko Monou, Yuko Nakamura
Compétition 7è parallèle
13 avril, Jour 7
Compte-rendu de la journée
Désormais grand habitué du BIFFF, c’est Adam Mason qui a ouvert cette journée du 12 avril avec son Luster, dernier né de son imagination débridée. Si, l’an dernier, il nous avait régalé d’emblée avec l’excellent Blood River, l’entame de Luster a été beaucoup plus laborieuse avec une exposition bien trop longue. Prenant le temps de poser les jalons de son histoire, le cinéaste s’en est néanmoins sorti avec un certain brio et les acclamations du public bruxellois étaient là pour le prouver.
Tout l’inverse du film suivant : Dark Souls qui, pourtant, avait le bénéfice du doute grâce à un pitch très alléchant. Passable au départ, le métrage des français Peteul et Ducasse (qui ont trouvé un financement norvégien pour boucler ce film) sombre rapidement au fil d’un narration trop convenue et d’un jeu d’acteur pour le moins pitoyable. La projection a néanmoins valu à l’assistance quelques beaux fous-rire, notamment dans son dernier tiers, où les deux cinéastes tentent maladroitement d’innover sur le thème zombiesque. Totalement pénible, le final a été applaudi avec sarcasmes par la salle entière.
Essential Killing, bien plus sérieux, a, lui, par contre eu le mérite de susciter le débat au sein de l’assistance, les avis divergents étant légion, allant de très bon à excessivement lourd. On ne peut d’ailleurs donner tort à aucune des deux parties car, s’il est certain que les idées développées sont excellentes, l’ennui est bel et bien au rendez-vous.
Arriva ensuite le grand moment de la soirée avec la projection de Burke and Hare, le retour aux affaires du grand John Landis qui avait fait le déplacement pour l’occasion. Dans une salle archi-comble, ce grand monsieur du cinéma a tout d’abord reçu le titre honorifique de chevalier de l’ordre du Corbeau, alors que ses multiples œuvres et le clip Thriller défilaient à l’écran. Grand moment pour tous les amateurs de cinéma, il fut suivi par la diffusion de l’honnête bande que constitue Burke and Hare. Parfois maladroite, l’œuvre de Landis repose essentiellement sur son humour et sur le jeu d’excellents acteurs, Simon Pegg en tête de liste.
Après cette excellente séance, les spectateurs ont pu se délecter en admirant le très esthétique Red Nights, qui, une fois encore, divisa l’assemblée. Techniquement brillant, voire parfait, le métrage de Carbon et Courtiaud souffre malheureusement de quelques problèmes scénaristiques d’envergure. La bande n’en demeure pas moins un délice, mets de choix qui sera bientôt décortiqué par notre très enthousiaste Vivadavidlynch.
La séance de minuit, par contre, a laissé tout le monde pantois… d’ennui, tant le vide dont elle faisait état évoquait tout sauf du cinéma. Votre humble serviteur ne s’y est d’ailleurs pas trompé et s’est endormi après fort peu de temps et ce, jusqu’au générique final qui ne fut pour ainsi dire pas applaudi. Bref, ce mardi 12 avril aura été une journée avec des hauts et des bas où, néanmoins, l’ambiance fut une nouvelle fois au rendez-vous.
Reviews des chroniqueurs
Luster
Evil Seb : 2 étoiles
Hollywood Night sans les scènes de cul.
Hellrick : 2 étoiles
Ca se laisse voir sans aucune originalité.
Mae-Nak : 2 étoiles
Un Adam Mason classique : bien trop long mais assez agréable.
Damien : 2 étoiles
A nouveau, Mason rejoue le jeu du psycho-killer dérangé, les paysages désertiques en moins. Décevant !
Dark souls
Evil Seb : 1 étoile
Ca ressemble aux derniers Argento. Je suis parti avant la fin mais l’acteur était plutôt sympa.
Hellrick : 1 étoile
J’ai quand même beaucoup ri.
Vivadavidlynch : 0 étoile
Beaucoup moins bien que Driller Killer.
Mae-Nak : 0 étoile
Comment est-ce possible d’avoir imaginé une histoire pareille ?
Damien : 0 étoile
Un promu pour Nanarland
Essential killing
Hellrick : 2 étoiles
Un beau film mais chiant comme la neige.
Burke and hare
Vivadavidlynch : 3 étoiles
Comédie gentiment macabre, signe du savoir-faire indéniable de John Landis. C’est loin d’être renversant et souffre de gros problèmes de rythme, mais le contrat est rempli (les gags font souvent mouche) ; le film nous embarque par sa petite musique. Andy Serkis est truculent. Un film de 20h idéal.
Evil Seb : 3 étoiles
Assez drôle, l’histoire est classique mais bien mise en valeur par d’excellents comédiens.
Hellrick : 4 étoiles
Plaisant, bien ficelé et bien joué. En un mot : très agréable.
Sartana : 3 étoiles
Bien shooté, très rythmé et parfois drôle, Burke and Hare s’appuie sur d’excellents comédiens. Ca fait du bien au BIFFF.
Winslow Leach : 3 étoiles
John Landis est un metteur en scène toujours aussi efficace, notamment au niveau de la direction d’acteurs. Une comédie très sympathique qui ne souffre pas trop de ses quelques baisses de régime et d’un certain manque d’originalité.
Damien : 3 étoiles
Une comédie oubliable contenant quelques bonnes idées. Mais le mater à côté de Landis, ça aide à apprécier...
Red nights
Vivadavidlynch : 5 étoiles
Choc esthétique intense, Red Nights embarque le spectateur dans un trip visuel magnifique (la direction photo et les décors sont à se claquer le cul par terre), charnel, violemment érotique, mortifère et vénéneux, baignant dans une atmosphère ultra fétichiste & S/M (costumes, imaginaire bondage, manière de filmer les corps au plus près de la peau, attachement aux pieds, …). Tout dans ce film est un plaisir pour les sens. Carrie Ng est belle à mourir (qui ne voudrait pas devenir son jouet ?) et Frédérique Bel s’y révèle étonnante en (néo) femme fatale. Certes, le scénario est léger, mais l’enjeu est ailleurs. En un mot : sublime ! Je ne remercierai jamais assez Carbon et Courtiaud…
Siren
Winslow Leach : 0 étoile
Je préfère L’ile de la Tentation.
Mae-Nak : 0 étoile
Le somnifère idéal.
Damien : 0 étoile
Même pas de nichons dans un film de sirènes, c’est une blague ?
Animations
Les photos du Body painting par Raymond Widawski
A ne pas rater !
Wake Wood
Par : Mae-Nak
Véritable événement de la journée de demain, mais aussi de ce 29ème BIFFF pris dans son entièreté, la projection de Wake Wood constitue rien de moins que le retour au premier plan de la plus glorieuse société de production de films de genre européens, la légendaire Hammer. Ressuscitée il y a quelques années, la firme anglaise mit rapidement en place son premier projet, le film qui nous occupe aujourd’hui, mais céda aux sirènes d’un remake à l’américaine, le fameux Let Me In de Matt Reeves, relecture du récent Morse du suédois Alfredson.
C’est néanmoins Wake Wood qui constitue la première véritable création de la société de production depuis… 1976, année où Une fille pour le Diable, énorme flop, signa le pseudo-arrêt de mort de la Hammer. Tourné en 2008, Wake Wood aura certes mis du temps à éclore mais sa sortie en salles en Angleterre le 25 mars dernier suscita l’enthousiasme des critiques et d’un public constitué avant tout de nostalgiques de la belle époque du cinéma anglo-saxon.
Réalisateur de documentaires, David Keating n’était certes peut-être pas le nom que l’on attendait pour un événement d’une telle importance mais son implication dans le projet ainsi que le soutien qu’il reçut tout au long du tournage et de l’interminable post-production de l’œuvre suffisent à croire en Wake Wood. De plus, avec une brochette d’acteurs plutôt convaincante, il y a de fortes chances pour que l’ensemble se tienne, tout au moins au niveau de la forme : Eva Birthistle, au sommet de son art il y a fort peu de temps dans l’excellent The Children, ou encore le génial Timothy Spall, protagoniste de choix dans Heartless dont la carrière fut définitivement assise grâce à ses apparition dans la saga Harry Potter, les producteurs ont en tout cas su mettre les petits plats dans les grands.
Présenté en première internationale dans le cadre de la Compétition Méliès (comment pourrait-on imaginer plus beau retour si, d’aventures, le film de David Keating s’empare de la tant enviée distinction ?), Wake Wood suit des parents en deuil qui migrent vers un petit village histoire de tenter d’oublier l’horrible drame vécu. Les habitants du village, tous plus étranges les uns que les autres et procédant à de nombreux rites païens, leur offrent l’opportunité de faire revenir à la vie durant trois jours leur unique fille qui fut sauvagement tué par un chien sauvage. Malheureusement, la petite a bien changé depuis son passage dans l’Au-Delà.
Le programme de demain
14h00
Yellowbrickroad
Réalisé par Jesse Holland, Andy Mitton
Avec Byung-Hun Lee, Gook-Hwan Jeon, Ho-Jin Jeon
Compétition 7è parallèle
16h00
Ayu
Réalisé par Chun-Yu Lai
Avec Tian Ming, Chia-Ying Lee, Shiao Yao
Compétition 7è parallèle
18h00
Midnight son
Réalisé par Scott Leberecht
Avec Tracey Walter, Arlen Escarpeta, Larry Cedar
Compétition internationale
20h00
Wake wood
Réalisé par David Keating
Avec Eva Birthistle, Ella Connolly, Timothy Spall
Compétition européenne
22h00
I saw the devil
Réalisé par Ji-Woon Kim
Avec Byung-Hun Lee, Gook-Hwan Jeon, Ho-Jin Jeon
Compétition internationale
00h00
Horny house of horror
Réalisé par Jun Tsugita
Avec Asami, Mint Sizuki, Saori Hara
Hors compétition
14 avril, Jour 8
Compte-rendu de la journée
Programmé à la séance de 14 heures, Phase 7, film argentin présenté comme un REC humoristique, ne sentait pas spécialement bon. Et, pourtant, dès les premiers instants du métrage, un second degré très appréciable a fait son apparition et la filiation directe avec l’oeuvre de Plaza et Balaguero n’est plus apparue comme une évidence, l’intrigue étant à mille lieue de ce glorieux exemple. Tournant très vite en séquence de guérilla grandeur nature, le film peut se targuer d’être une réussite.
Il en va curieusement de même avec It’s a Wonderful Afterlife, le nouveau film de Gurinder Chadha, réalisatrice avant tout connue pour son fameux Joue-la comme Beckham. S’il est certain que l’humour facile et le manque d’aura des interprètes ont nui au film aux yeux de l’assistance, la majeure partie du public a rapidement accroché à une bande purement jouissive et amusante de bout en bout.
Tout le contraire de Mirages qui, si une réserve polie fugt observée par les spectateurs, n’a tout de même pas manqué de provoquer l’ire de certains. Malgré une idée plutôt attrayante et le côté plutôt "exotique" de la bande, la maladresse au niveau de la mise en scène et du cadrage ont rapidement achevé l’espoir de voir ce film franco-marocain emporter le prix de la compétition 7ème Parallèle.
Heureusement, le très attendu Reign of Assassins a permis aux spectateurs de vite se remettre de leurs émotions, Chao Bin-Su et, dans une moindre mesure, John Woo offrant un spectacle de haut vol tout au long d’une bande particulièrement échevelée.
C’est un adjectif qui convient aussi très bien à Stake Land, le dernier né de l’imagination de Jim Mickle, à qui l’on doit l’excellent Mulberry Street. Le cinéaste ne parvient néanmoins pas à renouveler son coup de bluff et l’ensemble sombre rapidement dans le grand guignol malgré des maquillages plus ou moins réussis.
De grand guignol, il en aura aussi été question dans Tetsuo 3, Tsukamoto bafouant littéralement ses deux précédents chefs-d’oeuvres. Mais cela, c’est une autre histoire... que seul ceux qui ont tenu jusqu’à la fin de la projection peuvent raconter.
Reviews des chroniqueurs
Phase 7
Damien : 3 étoiles
Une agréable surprise que cette pellicule argentine baignant dans un second degré jubilatoire.
Mae-Nak : 3 étoiles
Un film un brin longuet qui puise néanmoins dans le domaine de l’humour pour s’en sortir avec les honneurs.
It’s a wonderful afterlife
Damien : 1 étoile
Même Joue-la comme Beckham était plus drôle, c’est tout dire !
Mae-Nak : 3 étoiles
J’avais apprécié Joue-la comme Beckham (ben oui, il y en a comme ça), j’ai adoré celui-ci ! Malgré un casting très bancal, l’ensemble s’avère jubilatoire.
Mirages
Damien : 1 étoile
Une sorte de téléfilm TV5 avec de jolis tas de cailloux...
Reign of assassins
Damien : 3 étoiles
Haletant dans sa deuxième partie, Reign of assassins offre une sorte de réplique asiatique parfaite aux actioners bourrins burinés outre-Pacifique (ben oui, faut revoir sa géo, les gars !). Avec en prime des combats dantesques (chorégraphiés par le doyen Stephen Tung Wai, qui a notamment officié sur Seven swords et Hero) aux allures d’heroic fantasy jacksonienne et un ersatz bridé de la Black Mamba de Tarantino. Et si vous tenez vraiment à faire le difficile, je garde mon sabre à portée de main. Y paraît qu’un homme tranché en vaut deux, d’après Confucius...
Vivadavidlynch : 2 étoiles
Plutôt réussi esthétiquement, Reign of Assassins s’avère surtout très looooooooooong et chiant à mourir. Entre choix de réalisation hasardeux (ces “freeze”/arrêts sur image en début de métrage, le sabre “ondulant” de Michelle Yeoh …) et chorégraphie des combats illisible (surdécoupage et/ou problèmes de perception de l’espace), c’est une des grosses déceptions de ce festival. Reste le charme de Michelle Yeoh et de l’ultra craquante Barbie Hsu. Dommage que John Woo ne l’ait pas personnellement réalisé…
Winslow Leach : 2 étoiles
Petit Wu Xia Pian aux combats faisant preuve d’une certaine originalité et à l’esthétique soignée. Sinon, la narration de l’histoire est quelque peu laborieuse et les enjeux plutôt pauvres.
Evil Seb : 4 étoiles
Une formidable relecture des films de la Shaw Brothers. Reign of Assassins rappelle avec grand plaisir le ciné de Chu-Yuan. Une magnifique intrigue à tiroirs et de superbes scènes d’action.
Stake land
Vivadavidlynch : 3 étoiles
Un modèle de série B humble, consciente de ses qualités et carences. Jim Mickle s’efface derrière son sujet et, même si Stake Land est loin de renouveler le mythe vampirique, il y apporte sa pierre à l’édifice. Nick Damici (aussi co-scénariste) y est monstrueux de charisme, entre De Niro et Josh Brolin. Les make-up sont assez réussis. Vivement le prochain film du duo Mickle/Damici !
Damien : 2 étoiles
Un road-movie souvent répétitif, entre La route et Vampires, rempli de symboles bibliques et de goules bien foutues. Mais c’est lourd mais lourd...
Winslow Leach : 2 étoiles
Malgré des intentions fort louables, Stake Land ne remplit pas ses promesses, en rien aidé par une voix off et une musique aux accents dramatiques plus qu’appuyés. Dommage, les vampires avaient de la gueule.
Tetsuo : the bullet man
Vivadavidlynch : 3 étoiles et demi
Loin d’être la purge annoncée par certains, ce troisième Tetsuo marque le retour en forme de Tsukamoto, après un calamiteux Nightmare Detective 2 (pour ne citer que lui). Alors oui, c’est très inégal (le génial cotoie le franchement raté) et le final est affreusement bâclé, mais c’est un pur condensé de furie punk, relayé par des visions fulgurantes qui transpercent la rétine. Une agression visuelle et sonore en règle (le grand Trent Reznor y signe d’ailleurs deux très bons tracks). Tsukamoto ne s’est toujours pas assagi ; il reste cet “ado” enragé et c’est tant mieux !
Evil Seb : 1 étoile
Tetsuo pour les nuls. Une redite aseptisée et inutile du double chef-d’oeuvre de Tsukamoto. Aucun intérêt.
Winslow Leach : 1 étoile
Tetsuo made in USA. Cette suite aseptisée est aussi illisible que vaine .
Animations
Le body painting et le Q&A de John Landis vus par l’objectif de Raymond Widawski (photo de l’adoubement en focus comprise)
A ne pas rater !
Troll Hunter
Par : Mae-Nak
Si les créatures mythologiques firent durant de longues années le bonheur des producteurs et du public fantasticophile, force est de constater que, ces dernières années, aucune production digne de ce nom ne vit le jour dans le domaine. Devant se contenter de quelques bandes zeddardes initiées par des chaînes câblées américaines ou de microscopiques efforts indépendants, les amateurs de cette imagerie toute particulière commençaient à trouver le temps long.
Que ceux-là se rassure : la relève arrive et de fort belle manière avec Troll Hunter, un effort non-négligeable du cinéma européen pour tenter de relancer une industrie laissée à l’abandon. Avec le norvégien André Ovredal aux commandes, qui signe ici sa seconde réalisation (près de 10 ans après la première), Troll Hunter peut en effet compter sur des influences cinématographiques d’importance. Outre sa filiation directe avec les classiques films de monstres, le métrage entre directement dans le sillage très à la mode de la caméra à l’épaule et s’inspire notamment des réussites Cloverfield ou Le Projet Blair Witch, gage d’une action débridée à souhait.
Troll Hunter emmènera les spectateurs de ce 29ème BIFFF au cœur même des légendes surannées de la Norvège tout en y instillant un caractère particulièrement moderne tant au niveau du ton (d’après les différentes reviews, le film oscille entre noirceur, fantastique pur et dur, et… comédie) que du traitement de l’image. Le métrage suit un groupe d’étudiants en journalisme qui enquête sur une étrange série d’attaques d’ours. Ils rencontrent pour leur reportage un certain nombre de chasseurs, ainsi qu’un mystérieux personnage, Hans. Ils décident de suivre celui-ci, persuadés qu’il s’agit d’un braconnier qui en sait beaucoup plus sur ces récentes affaires que les communiqués officiels. Alors qu’ils accompagnent Hans lors d’une de ses traques nocturnes, ils découvrent que ce dernier est en fait un chasseur de trolls, employé par le gouvernement pour réguler la population de ces créatures légendaires.
Le programme de demain
18h00
Meant to be
Réalisé par Paul Breuls
Avec Kelly Reilly, Mia Maestro, Kris Marshall
Hors compétition
20h00
Troll hunter
Réalisé par André Ovredal
Avec Otto Jespersen, Hans Morten Hansen, Tomas Alf Larsen
Compétition internationale et européenne
22h00
Kidnapped
Réalisé par Miguel Ángel Vivas
Avec Guillermo Barrientos, Dritan Biba, Fernando Cayo
Compétition Thriller
00h00
Hell driver
Réalisé par Yoshihiro Nishimura
Avec Asami, Yukihide Benny, Norman England
Hors compétition
15 avril, Jour 9
Compte-rendu de la journée
Alors que presque toute l’équipe de CF était sur le pied de guerre assez tôt pour interviewer divers guests (interviews que nous vous proposerons très bientôt sur le site), cette journée du 14 avril a débuté avec le très cérébral Yellowbrickroad. Rapidement décrié par une majeure partie du public, l’oeuvre de Jesse Holland et Andy Mitton a quand même eu le mérite de proposer une symbolique assez forte qui n’a pas manqué de ravir les spectateurs avides d’un cinéma Autre, faisant de lui un redoutable challenger dans la compétition 7ème Parallèle.
Toujours dans ledit concours, c’est ensuite Ayu qui a déboulé sur les écrans, faisant preuve d’une poésie sans doute un peu trop exacerbée en cette fin de festival où la fatigue prime plus que jamais. Résultat des courses : un seul de nos chroniqueurs est resté en salle... car il s’était endormi.
La suite des événements s’est néanmoins avérée plus remuante avec la présentation de Midnight Son de l’excellent Scott Leberecht, sorte de relecture plus poétique et un petit peu plus trash de Twilight. Sans pour autant se montrer transcendant, l’ensemble bénéficie tout de même d’une mise en scène très travaillée, en parfaite adéquation avec son thème romantique.
De romance, il n’en a nullement été question par la suite avec le très attendu Wake Wood, synonyme de retour de la grand société Hammer sur les écrans. Malheureusement, l’oeuvre de David Keating n’a, en aucun instant, réussi à convaincre. Sorte de sous-Simetierre, voire même de sous-Wicker Man, l’oeuvre que votre humble serviteur attendait le plus a disposé de tous les éléments pour constituer un flop retentissant.
Cette séance, où la somnolence primait avant tout, constituait dans un certain sens, le calme avant la tempête, avec l’arrivée sur l’écran de I saw the Devil, précédé d’une fameuse réputation. Celle-ci n’a jamais été démentie, le film de Kim Jee-Woon étant bel et et bien le chef-d’oeuvre auquel on s’attendait. Rythmé, gore et angoissant du début à la fin, I saw the Devil a en tout cas tout en main pour remporter le Corbeau d’Or.
Bluffant totalement un public très nombreux (une nouvelle fois, la salle était sold out), le film de Kim Jee-Woon ouvrait une voie royale à l’entrée en scène de Nishimura lors de la séance de minuit. Totalement barge (pressque autant que ses films), le responsable des effets spéciaux de Horny House of Horror arriva sur la scène en string, ce qui n’a bien entendu pas manqué de provoquer le délire dans les travées de Tour & Taxis. Obligeant par ailleurs son ami et réal Jun Tsugita à se déshabiller, Nishimura a sans aucun doute marqué l’histoire du BIFFF par sa folie, chose dont manque cruellement Horny House of Horror, film plein de promesses qui, hélas, s’avère assez peu spectaculaire et décevant. Qu’à cela ne tienne, cette soirée du 14 avril a sans doute été la meilleure soirée du BIFFF 2011 à ce jour.
Reviews des chroniqueurs
Yellowbrickroad
Damien : 3 étoiles
Plusieurs explorateurs embrigadés dans le clip Doo Wop de Lauryn Hill. Délicieusement intrigant, incroyablement hypnotique.
Hellrick : 1 étoile
Encore des gens qui marchent dans une forêt et ça fait un film...
Ayu
Evil Seb : NC
Ma mère aurait sans doute bien aimé. ZZZZZZZZ
Midnight son
Damien : 2 étoiles et demi
La descente aux enfers d’un suceur de sang qui s’abreuve aux pochettes d’hémoglobine, calquée sur le calvaire des junkies. Avec quelques très beaux plans en prime.
Mae-Nak : 2 étoiles
Une mise en scène très travaillée et de qualité qui sauve un scénario plutôt convenu.
Vivadavidlynch : 1 étoile
La prétention indé à son meilleur. Démarquage cheap de Twilight. Sans intérêt mais c’est bien shooté.
Evil Seb : 2 étoiles
Un bon concept mais un traitement trop léger et une intrigue qui tourne en rond.
Wake wood
Damien : 1 étoile
De quoi mettre de mauvaise Hammer pour le reste de la soirée...
Mae-Nak : 1 étoile
C’est officiel : la Hammer est vraiment morte !
Evil Seb : 3 étoiles
Un film de vidéo club des 80’s. Plutôt fun.
Vivadavidlynch : 1 étoile
Pauvre Hammer... S’ils pensaient retrouver le lustre d’antan avec cet ersatz raté de The Omen/Orphan, autant qu’un sous-Wicker Man.
Winslow Leach : 1 étoile
La Hammer est morte et enterrée depuis des lustres. Vouloir la ressusciter avec ce drame horrifique ultra-convenu était une grave erreur.
I saw the devil
Damien : 5 étoiles
Chasseur et proies se confondent, violence et jouissance s’imbriquent. Du pur cinéma venu de Corée !
Winslow Leach : 4 étoiles
C’est le film le plus long du festival mais c’est sans doute aussi le meilleur. On tient notre vainqueur de cette année !
Vivadavidlynch : 5 étoiles
La bombe du BIFFF 2011. Apre, brutal, nihiliste et jusqu’auboutiste, une oeuvre complète d’une maîtrise extrême.
Evil Seb : 5 étoiles
Parce qu’on ne peut pas en mettre 500 ! Je crois que c’est ce qu’on appelle un chef-d’oeuvre.
Mae-Nak : 5 étoiles
Une maestria et un suspens de tous les instants. Qui pourrait détrôner un tel chef-d’oeuvre ?
Horny house of horror
Mae-Nak : 1 étoile
Le trash nippon dans ce qu’il a hélas de plus détestable. Beaucoup de promesses pour peu de spectacle...
Vivadavidlynch : 2 étoiles
Du gore, des babes, des boobs et des petits culs. Que demande le peuple ?
Winslow Leach : 1 étoile
Des putes, des bites et du sang. What else ?
Animations
Les clichés de Raymond Widawski
A ne pas rater !
Bestseller
Par : Mae-Nak
Enorme succès au box-office sud-coréen en 2010, Bestseller est tout simplement synonyme de retour aux sources du cinéma asiatique puisqu’il constitue une ghost story de qualité, genre qui avait permis aux productions venant du Grand Est de débarquer avec grand fracas en Occident au début des années 2000.
Autant dire que Lee Jeong-ho a fait mouche pour cette première réalisation puisque de nombreuses personnalités du cinéma asiatique (Tsui Hark et son Missing pour ne citer que lui) s’étaient cassé les dents ces dernières années sur de tels projets. Avec des influences fort variées allant du maître Nakata (pour le traitement du surnaturel) au grand Alfred Hitchcock, Bestseller est composé de tout ce qu’un métrage de cet acabit a besoin : une héroïne torturée par un passé mystérieux, des protagonistes énigmatiques à la pelle, un décor désuet et grinçant, autant d’éléments aussi classique qu’efficaces. Autant annoncer dès lors que l’intention du cinéaste était sans aucun doute de donner naissance à un film de trouille, chose visiblement réussie à en croire les nombreuses reviews positives et en découvrant une bande-annonce plutôt alléchante.
En ayant pu compter sur le travail d’un directeur de la photographie hors pair (Choi Yeong-hwan), Lee Jeong-ho a donc pu allier la forme et le fond, même si ce dernier devrait faire preuve d’un classicisme à toute épreuve, ce qui, pour certains, pourrait s’avérer plus difficilement assimilable. Bestseller met en scène Hee-Soo, dont le quatrième bouquin est un véritable succès littéraire et pour lequel les sollicitations médiatiques pleuvent pour le plus grand plaisir de son éditeur. Puis vient la méga tuile, le cauchemar de tout écrivain : l’accusation de plagiat ! Deux ans plus tard, elle ne s’en est toujours pas remise et n’arrive plus à pondre la moindre ligne. Elle décide doc de partir à la campagne avec sa fille et ainsi, essayer de profiter du calme pour tenter de se remettre à écrire. Mais voilà, une fois sur place, sa fille se met à parler avec une amie imaginaire.
Le programme de demain
14h00
The temptation of St Tony
Réalisé par Veiko Ounpuu
Avec Taavi Eelmaa, Ravshana Kurkova, Tiina Tauraite
Compétition 7è parallèle
16h00
Transfer
Réalisé par Damir Lukacevic
Avec B.J. Britt, Régine Nehy, Ingrid Andree
Compétition internationale et européenne
18h00
Milocrorze
Réalisé par Yoshimasa Ishibashi
Avec Takayuki Yamada, Maiko
Compétition 7è parallèle
20h00
Neon flesh
Réalisé par Paco Cabezas
Avec Mario Casas, Vicente Romero, Macarena Gomez
Compétition Thriller
22h00
Bestseller
Réalisé par Jeong-ho Lee
Avec Jeong-Hwa Eom, Kang-Hee Choi, Jin-Woong Jo
Compétition internationale
00h00
Karate robo zaborgar
Réalisé par Noboru Iguchi
Avec Itsuji Itao, Asami, Akira Emoto
Hors compétition
16 avril, Jour 10
Compte-rendu de la journée
Grosse journée que ce vendredi 15 avril puisque les portes du BIFFF se sont ouvertes dès 9h00 avec le traditionnel colloque Tax Shelter, suivi de près par la projection des capsules du concours Yapaka. Mais le premier tout grand événement de la journée résidait dans la diffusion des courts-métrages du concours belge. Et, cette année, plus que les autres, quelques oeuvres enrichissantes s’affrontaient, telles que, par exemple, Une Dernière fois, de Barney Frydman ou encore le très gore Love of the Dead des Sharnasky Brothers.
Ces projections ont connu leur apogée avec celle, à 18h du Meant to be de Paul Breuls, une comédie fantastico-romantique avec Kelly Reilly à l’affiche. Malheureusement, le spectacle n’était pas au rendez-vous et rares ont été les courageux à tenir jusqu’à la fin de la séance.
Il en a bien entendu été tout autrement avec Troll Hunter, l’une des sensations du festival qui a affiché salle comble (et même plus que comble). Dans une ambiance de feu, les spectateurs ont pu suivre cet espèce de Cloverfield européen tourné avec une certaine maestria et composant avec un budget plutôt modeste.
A peine remis de ce film à grand spectacle, le public a pu se délecter devant Kidnapped, film de Miguel Angel Vivas, présenté dans la compétition thriller. Très serré jusque là, le concours pourrait bien avoir trouvé son favori avec cette oeuvre au montage original puisqu’elle est divisée en seulement 12 plans, fait assez exceptionnel. Si le rythme en souffre parfois, l’ensemble parvient à captiver, notamment grâce à des effets sonores particulièrement prenants.
Il ne restait donc plus à Nishimura qu’à mettre le feu à l’assemblée comme la veille, chose qu’il est parvenu à faire en débarquant cette fois langé au beau milieu du public. Jouant avec ce dernier, il l’a par ailleurs fait participer à sa chanson avant la projection de son film. Peu inventif, se contentant de reprendre les effets habituels du genre, celui-ci s’avère particulièrement long et à la limite de l’inutilité (parle pour toi, ronfleur de première - ndlr).
Reviews des chroniqueurs
Meant to be
Damien : 0 étoile
Un ange passe.
Troll hunter
Mae-Nak : 4 étoiles
Un vrai spectacle à l’américaine pour cette production 100% européenne qui parvient à masquer de fort belle manière la modestie de son budget.
Vivadavidlynch : 3,5 étoiles
Film de petit malin (un peu poussif dans son premier tiers), qui emprunte le dispositif formel de Cloverfield, Blair Witch ou encore Rec, Troll Hunter s’avère une déconstruction habile du folklore nordique. Et puis surtout, les trolls ont de la gueule et Ovredal ne rechigne pas à nous les montrer. Du tout bon divertissement. Rafraichissant !
Evil Seb : 3 étoiles
Un film de petit futé, sympa, drôle et vraiment bien torché qui s’impose comme une bonne alternative à Cloverfield. Les effets spéciaux sont déments mais le film souffre de quelques longueurs rédhibitoires dans un projet comme celui là.
Winslow Leach : 2 étoiles
Les trolls sont superbes, les fx magnifiquement intégrés et même le chasseur assure. Vraiment bandant dans toutes ses scènes fantastiques et dans l’exposition d’un folklore lié aux créatures. Dommage qu’il s’agisse d’un mockumentary.
Kidnapped
Mae-Nak : 3 étoiles
Parfois inégal à cause de sa construction en 12 plans, Kidnapped bénéficie néanmoins d’un excellent climax et d’une mise en scène inventive.
Damien : 3 étoiles
Un thriller efficace. Mais pourquoi ces splits screens qui découpent la tension ?
Hell driver
Vivadavidlynch : 2,5 étoiles
Par bien trop brouillon, le dernier méfait de Nishimura se révèle beaucoup trop long et aurait gagné à être rogné d’1/2 heure. Beaucoup d’énergie, d’idées folles et de “fuck you attitude”, diluées dans l’excès et une intrigue incompréhensible. Dans le genre zombies et post-apo, c’est bien plus fun que le Doomsday de Marshall. Mais ce n’est pas tout… Hell Driver fatigue et est bien moins maîtrisé que Tokyo Gore Police (moins de budget aussi ?). Heureusement, il reste la sublime Eihi Shiina…
Evil Seb : 4 étoiles
Nishimura dynamite la séance de minuit avec un film de malade mental débordant d’idées plus tarées les une que les autres, de combats fou avec une eshétique du corps humain digne du Cronenberg des débuts sous acides. Ahhhh Eihi Shiina au milieu de gerbes de sang et de membres coupés...
Animations
Les photos du Body painting de Raymond Widawski (photo du focus comprise)
A ne pas rater !
The Child’s Eye
Par : Mae-Nak
Depuis de nombreuses années déjà, les frères Pang, Danny et Oxide, nous ont habitués à des créations plutôt bâclées et à des ratages d’envergure. En sera-t-il autrement avec The Child’s Eye ? Rien ne l’indique car la courbe descendante de la carrière des deux anciens espoirs du cinéma asiatique semble en effet ne plus connaître de fin. Hormis l’hilarant mais inégal The Detective, programmé lors du BIFFF 2008, les cinéastes ont entre autre accouché du merdeux The Messengers mais aussi de l’infâme resucée Bangkok Dangerous, film dans lequel le pauvre Nicolas Cage se vautra lamentablement.
Néanmoins, The Child’s Eye constituant la suite non-officielle de la trilogie The Eye, créations qui lancèrent définitivement la carrière des deux frères, le bénéfice du doute est à l’ordre du jour et la première mondiale à Venise s’étant relativement bien déroulée, c’est avec une certaine impatience que l’on pourra appréhender la projection du film.
Malgré tout, l’ajout de la très rémunératrice mais fort peu convaincante technologie 3D pourrait en laisser certains sur le quai avant même le départ tant cet apport purement commercial semble de plus en plus nauséabond auprès des puristes. Mais, qu’à cela ne tienne, avec des acteurs comme l’excellent Shawn Yue, que les biffeurs auront déjà admiré quelques jours auparavant dans le Reign of Assassins de John Woo et Chao Bin-Su, l’œuvre devrait néanmoins attirer la foule des grands soirs à Tour & Taxis.
The Child’s Eye suit Rainie et ses amis qui, coincés en Thaïlande par les évènements politiques et la fermeture de l’aéroport, sont dans l’impossibilité de rentrer chez eux. En attendant, il décident de prendre pension dans un vieil hôtel insalubre. L’inconfort ne serait sans la présence de trois mystérieux enfants qui ne cessent de les dévisager...
Le programme de demain
16h00
Trigun : badlands rumble
Réalisé par Satoshi Nishimura
Avec Shô Hayami, Tsutomu Isobe, Masaya Onosaka
Hors compétition
18h00
The child’s eye
Réalisé par Oxide Pang Chun, Danny Pang
Avec Shawn Yue, Ka Tung Lam, Jo Kuk
Compétition internationale
20h00
Captifs
Réalisé par Yann Gozlan
Avec Zoé Félix, Eric Savin, Arié Elmaleh
Compétition Thriller
22h00
Second’s apart
Réalisé par Antonio Negret
Avec Orlando Jones, Gary Entin, Edmund Entin
Compétition internationale
00h00
Contact high
Réalisé par Michael Glawogger
Avec Michael Ostrowski, Raimund Wallisch, Detlev Buck
Compétition 7è parallèle
17 avril, Jour 11
Compte-rendu de la journée
Midi ce 17 avril, réveil pénible dû aux effusions de Trolls ayant eu lieu la veille lors du Bal des Vampires. L’un des moments les évidents et les plus tentateurs du festival vient de se terminer il y a quelques heures, laissant derrière lui son lot de migraines et d’indisposition... Mais le BIFFF, c’est avant tout des films et avant de faire la fête, le public a encore mangé des kilomètres de péloches.
A commencer par The Temptation of St Tony, l’OFNI estonien du festival auquel le public pour le moins parsemé n’a su que trop pêu adhérer. Il faut bien avouer que les situations confuses étant légion n’ont pas aidé ceux-ci à raccrocher à une histoire totalement surréaliste.
A l’inverse, la séance de 16 heures est parvenue à canaliser les esprits et à captiver la majorité de l’assistance. Transfer, présenté dans le cadre des compétitions internationale et Méliès, a en tout cas prouvé qu’il fallait compter avec lui dans les divers concours. Ultra-posé et poétique à ses heures, le film de Damir Lukacevic fait office de grande surprise de ce BIFFF 2011.
Au sortir de cette séance, les spectateurs avaient le choix entre le Q&A de Renny Harlin ou la réintégration immédiate de la salle pour découvrir Milocrorze. Bien en a pris à ceux qui avaient choisi la seconde option puisque, à n’en point douter, le film de Yoshimasa Ishibashi n’a pas manqué de constituer l’un des grands moments du festival. Totalement barré et jovial, Milocrorze se pose en énorme favori de la compétition 7ème Parallèle.
Par la suite, l’équipe de CF n’a pas su se rendre à la projection de Neon Flesh pour cause de réunion au sommet entre les membres du site... qui n’ont guère apprécié l’oeuvre suivante, Bestseller, une ghost story bien trop convenue et classique que pour captiver réellement qui que ce soit.
La soirée se termina (du moins en salle, car elle ne faisait que commencer au dehors) avec le délirant Karate Robo Zaborgar, une oeuvre totalement débridée, véritable hommage aux séries qui ont bercé notre enfance. Pas évident à suivre sous Trolls et avec un public très agité, le métrage demande sans aucun doute une nouvelle vision hors de ce contexte chaotique.
Reviews des chroniqueurs
The temptation of St Tony
Damien : 2 étoiles
Parfaite illustration des doctrines existentielles de Kierkegaard et Sartre, The temptation of St Tony distille sur un rythme proche de l’immobilisme une série de questionnements ontologiques indispensables à tout dépressif en mal de doutes et propose même quelques séquences savoureuses d’absurdité. Un outsider du 7ème parallèle, quoi !
Mae-Nak : 1 étoile
Faire de l’art, c’est bien beau, avec une histoire, ça aurait été mieux !
Evil Seb : 1 étoile
A un moment, on voit un gars habillé en abeille, un autre gars qui danse à poil et un curé qui marche sur les murs...
Transfer
Vivadavidlynch : 2 étoiles et demi
Le genre n’est qu’un prétexte pour développer une réflexion pesante et ampoulée par le temps qui passe (caractère fugace de l’existence). C’est plat, bassement moralisateur et prévisible. Et que dire de la lourdeur du propos, caricatural au possible.
Damien : 4 étoiles
Vertigineux, doucement irrévérencieux, Transfer en plus de livrer une vraie histoire, esquisse une peinture gentiment acerbe de l’indigence du quart-monde. Tout ce que Sleep dealer n’était pas...
Evil Seb : 3 étoiles
Une bonne histoire, de bons acteurs, c’est pas dur de faire un bon film...
Mae-Nak : 4 étoiles
Un excellent film plein de poésie, qui se laisse voir de bout en bout...
Milocrorze
Evil Seb : 4 étoiles
Un OFNI japonais de plus. En chanté, rafraichissant et magnifié par un plan séquence de ouf.
Sartana : 4 étoiles
Une bande loufdingue shootée avec bonne humeur et foutrement rafraichissante. Moi, ça m’a juste boosté pour la semaine.
Mae-Nak : 4,5 étoiles
Et si c’était pour des oeuvres comme celle-là que j’allais au BIFFF ?
Damien : 4 étoiles
Un vrai challenger à l’OFNI Symbol de l’édition précédente.
Bestseller
Evil Seb : 2 étoiles
On se foutrait pas un peu du monde ? Les mecs du BIFFF ont récupéré un vieux dvd inédit datant de 2001 et nous l’ont passé en faisant croire que c’était un film de 2011. Comment ? C’est vraiment un film de 2011 ? Autant pour moi...
Karate robo zaborgar
Vivadavidlynch : 2 étoiles
N’importnawak ! Jouissif mais beaucoup trop long...
Mae-Nak : 3 étoiles
Pile le genre de film que je rêve de revoir hors Bal des Vampires...
Evil Seb : 4 étoiles
Délirant et jouissif hommage aux sentai et aux tokusatsu avec cette touche de folie propre aux productions Sushi Typhoon. Malheureusement comme pour Hell Driver, le spectacle est un poil gâché par une durée trop longue.
Damien : 3 étoiles
Un gros sentai hérité des délires robotiques de notre enfance. Avec un monstro diarrhéique poilant !
Winslow Leach : 2 (toutes petites) étoiles
Un sentaï tout droit sorti de la fabrique Sushi Typhoon. Aussi délirant que...con !
Animations
Les clichés de Raymond Widawski (avec la photo du Q&A d’Ovredal en focus)
A ne pas rater !
The Ward
Par : Vivadavidlynch
9 ans… Autant dire une éternité pour les fantasticophiles et fans de genre de tous poils… C’est le temps qui se sera écoulé depuis le mal aimé Ghosts of Mars (2001, pourtant une série B humble, monstrueuse d’efficacité, avec un Ice Cube charismatique en diable & une Natasha Henstridge au top de son sex-appeal), jusqu’au grand retour au format long de Big John, avec ce très attendu The Ward (2010), objet d’attentes inconsidérées et pur fantasme geek, qui devrait déchaîner les passions lors de sa projection au BIFFF 2011. Autant dire que les deux Masters of Horror du maestro Carpenter (la fabuleuse fable macabre, innervée de cinéphilie, Cigarette Burns, et le semi-ratage de Pro-Life), opérés sous la houlette de Mick Garris, font office de légers amuse-bouches, avant un plat de résistance qui derrière ses atours d’apparence basique, devrait réserver son lot de surprises.
The Ward nous conte les mésaventures d’une jeune fille internée dans un asile psychiatrique, qui se rend rapidement compte qu’une menace sourde se cache derrière les murs décrépis, suintant la crasse. Une mystérieuse présence se révélant beaucoup plus hostile que des congénères à qui il manque quelques fusibles et un corps médical par bien trop zélé, adepte des traitements de choc. Rien que du très classique donc, rappelant une foultitude d’œuvres, dont certaines péloches horrifiques espagnoles (Fragile de Jaume Balagueró, pour ne citer que lui) et le Jacob’s Ladder d’Adrian Lyne.
Mais là où Carpenter marque des points, c’est en s’entourant d’un casting qui convertirait aux plaisirs charnels le moindre moine franciscain : le rôle principal échoit à la sublime Amber Heard (le magnifique néo-slasher All The Boys Love Mandy Lane, The Informers, Bienvenue à Zombieland), aux côtés de la craquante Lyndsy Fonseca (la série Desperate Housewives, l’indispensable Kick-Ass) et Danielle Panabaker (Vendredi 13 de Marcus Nispel, le très moyen The Crazies de Breck Eisner). Ce qui se fait de plus “hot” et talentueux dans la jeune garde féminine hollywoodienne, nimbant The Ward d’une aura “glam” assez attractive.
Faisons confiance à John Carpenter pour dynamiter ce postulat initial par une mise en scène rèche, toute en efficacité brute, transcendant le scénario par un savoir-faire éprouvé. En somme, ce qu’il effectua tout le long de son imposante carrière, où la forme décuple le fond, sans pour autant prendre le pas sur celui-ci (une tare de pléthore de jeunes réalisateurs abonnés aux clips et spots publicitaires) ; triturant avec dextérité les notions de rythme, d’espace et de temporalité, en plus de développer une utilisation pertinente (et retorse) du hors champ. Big John est de retour. Il n’est pas là pour blaguer, mais pour reprendre la place qui lui revient de droit. La nouvelle génération des petits malins de l’horreur, friands de remakes et suiveurs de toutes sortes, ferait bien de faire gaffe à ses fesses. Carpenter is back et ça va faire mal ! Let’s kick ass !
Le programme de demain
13h30
Akira
Réalisé par Katsuhiro Otomo
Avec Mitsuo Iwata, Nozomu Sasaki, Mami Koyama
Hors compétition
16h00
Afro samurai resurrection
Réalisé par Fuminori Kizaki
Avec Samuel L. Jackson, Lucy Liu, Mark Hamill
Hors compétition
18h00
True blood, saison 3 (épisodes 1 et 2)
Réalisé par Daniel Minahan
Avec Anna Paquin, Stephen Moyer, Sam Trammell
Hors compétition
20h00
The ward
Réalisé par John Carpenter
Avec Amber Heard, Lyndsy Fonseca, Danielle Panabaker
Hors compétition
22h00
Midnight FM
Réalisé par Sang-Man Kim
Avec Min-Kyeong Sin
Compétition Thriller
00h00
Walking dead (épisode 1)
Réalisé par Frank Darabont
Avec Andrew Lincoln, Rick Grimes, Jon Bernthal
Hors compétition
18 avril, Jour 12
Compte-rendu de la journée
Ce dimanche 17 avril avait lieu la Japanimation Day, grand rendez-vous des fans de mangas anime qui, une fois de plus, ont pu se délecter devant quelques inédits de qualité comme les deux premiers épisodes de l’excellente série High School of the Dead ou encore de la valeur sûre Black Butler.
Néanmoins, c’est le Cosplay qui drainait comme chaque année le plus de monde pour réunir un public fait d’habitués du BIFFF et de touristes en goguette. Bien plus calme que l’année dernière, le Cosplay a tout de même connu son petit succès, à l’inverse du Fantasy & DVD Market réunissant seulement... quatre stands.
Pas de quoi rester dans le hall donc, l’attention des spectateurs se portant rapidement sur l’excellent long-métrage animé Trigun : Badlands Rumble hélas totalement zappé par les chroniqueurs de CF, tous en interviews. A ce titre signalons d’ores et déjà que la beauté et le charisme de Zoé Félix ajoutés à la folie de l’infatigable Nishimura ont constitué la rampe de lancement idéale d’une journée bien remplie.
L’adjectif ne cadre par contre pas avec le dernier-né des Frères Pang, Child’s Eyes, présenté en première internationale sur le coup de 18 heures. Vide de bout en bout, le film se permet même le luxe de développer une pseudo-intrigue totalement absurde et de se baser sur quelques maigres séquences pseudo-angoissantes. Pas de quoi surprendre un public désormais habitué aux ratages d’un duo qui fut un temps considéré comme grand espoir du cinéma asiat’.
A l’inverse, la projection der Captifs engendra un certain délire dans la salle tant l’ensemble de Gozlan parvient à jongler entre action, esthétique et classicisme. Evitant le piège trop facile de la surenchère au niveau de la violence, Captifs peut de plus compter sur l’excellent Zoé Félix, véritable bombe anatomique qui booste un ensemble déjà survolté.
Cette projection a constitué le dernier haut fait d’arme d’une journée achevé par le clichéesque et pédant Seconds Apart, et par l’’inutile Contact High, bande venue de l’Est et pourtant totalement à l’ouest, qui n’est en fait qu’un ramassis de bavardages. L’ambiance étant néanmoins une nouvelle fois au rendez-vous, ces deux séances s’achevèrent dans un esprit particulièrement bon enfant.
Reviews des chroniqueurs
The child’s eye
Damien : 0 étoile
Visuellement aussi raté que Re-cycle, thématiquement aussi ridicule que The eye 3...
Winslow Leach : 0 étoile
Un film de fantôme ultra convenu où il ne se passe absolument rien couplé à des effets de relief dignes d’un Vendredi 13 3D. Navrant.
Captifs
Damien : 3 étoiles
Goslan prouve avec Captifs qu’économie de moyens et efficacité peuvent encore aller de pair dans le paysage du genre francophone fonctionnant en marge de la production "mélodramatique" habituelle. Poignant dès son entame, le film monte ensuite crescendo, mélangeant au passage des images d’une rare poésie et des passages plus bruts et réalistes. De quoi faire oublier aux festivaliers que, deux ans auparavant, ils ont dû se coltiner Sara Forestier et Lorant Deutsch en lutte avec des hommes préhistoriques...
Vivadavidlynch : 2,5 étoiles
Survival en demi-teinte, comme on en a déjà visionné des centaines, Captifs se révèle plutôt classique et "balisé" dans son déroulement.
L’oeuvre de Gozlan est néanmoins efficace et quelques idées/détails techniques font mouche (mouvements de caméra et cadrages ingénieux, ...), ce que mon ami Zaf, dop esthète devant l’éternel, n’a pas manqué de remarquer. Principal atout du film : la prestation plutôt physique de la sublime Zoé Félix, qui investit le rôle d’une belle énergie, instinctive, charnelle, voire même "animale". Peu d’actrices françaises auraient eu les épaules pour une telle performance !
Mae-Nak : 3 étoiles
Un survival classique, bien ficelé, qui ne tombe pas dans le piège de la surenchère. Un traitement esthétique très appréciable et une Zoé Félix au mieux de sa forme.
Second’s apart
Mae-Nak : 1 étoile
Clichéesque à en crever et prétentieuse comme pas deux, cette resucée des Funny Games version surnaturelle constitue l’une des oeuvres les plus dispensables du festival malgré une scène d’entrée plutôt bien ficelée.
Damien : 1 étoile
Une fabuleuse entame puis... plus rien
Contact high
Damien : 1 étoile
Un sous-Guy Ritchie meets Kusturica qui se termine en bad trip...
Mae-Nak : 0 étoile
Le midnight screening le plus plat du festival. Aucun folie dans cette oeuvre bavarde et maladroite.
Animations
Le bal des vampires vu par Raymond Widawski
A ne pas rater !
Monsters
Par : Mae-Nak
Etre nommé réalisateur du remake 3D de Godzilla (prévu pour 2014) pour son second long-métrage, ce n’est pas rien et c’est surtout la preuve d’un sacré talent ! C’est pourtant ce qui vient d’arriver à Gareth Edwards, réalisateurs de Monsters, qui, sur cette seule oeuvre, a démontré au Tout-Hollywood, qu’il faudrait compter sur lui à l’avenir.
En effet, avec un microscopique budget de 15.000 dollars, un staff de quatre personnes (en y incluant les acteurs) et des effets spéciaux travaillés sur son Mac, Gareth Edwards a secoué la planète cinéma avec son Monsters, véritable OFNI venu de nulle part et aussi spectaculaire que les plus gros blockbusters.
De quoi permettre une dernière fois aux biffeurs de ripailler à pleines mirettes autour d’une oeuvre hautement appréciable afin de clore une cuvée 2011 encore meilleure que la Cuvée des Trolls elle-même !
Monsters débute lorsqu’une sonde de la NASA s’écrase en Amérique centrale avec des échantillons d’une forme de vie extraterrestre. Suite à l’accident, de nouvelles formes de vie apparaissent et la moitié du Mexique se voit mettre en quarantaine. Un homme est une femme vont essayer de traverser la zone infectée afin de se retrouver en sécurité aux USA.
Le programme de demain
20h30
Monsters
Réalisé par Gareth Edwards
Avec Whitney Able, Scoot McNairy
Hors compétition
19 avril, Jour 13
Compte-rendu de la journée
Dernier véritable jour de cette cuvée 2011, le lundi 18 avril n’a pas laissé nos chroniqueurs indifférent puisque, avides de péloches, ils se retrouvèrent presque au grand complet sur le coup de 13 heures pour l’un des plus beaux cadeaux du BIFFF : la projection d’Akira, encore inédit en version remasterisée. Le chef-d’oeuvre d’Otomo ne manquant pas d’attirer la foule (les parents en profitant pour faire découvrir ce film intemporel à leurs chères têtes blondes), le métrage n’a malheureusement pas bénéficié de conditions de projection idéale, le film étant projeté en DVD. Qu’à cela ne tienne, redécouvrir sur grand écran cette pièce de l’histoire de l’animé avait en soi déjà beaucoup d’importance.
La projection d’Afro Samourai Resurrection passait donc presque inaperçu après cela et si le côté fun du manga ne manqua pas d’émoustiller le jeune public, le film ne pouvait se baser que sur la BO d’RZA pour plus ou moins convaincre l’assistance.
Celle-ci se rendait beaucoup moins nombreuse à la projection des deux premiers épisodes de la saison 3 de True Blood, événement qui n’avait pas réellement sa place dans la programmation du festival bruxellois. Ayant repris des forces, le public se rendait par contre très nombreux à la séance de 20 heures, synonyme de retour aux affaires de John Carpenter avec son très attendu The Ward. Malheureusement, celui-ci constituait en quelque sorte un pétard mouillé qui a engendré quelques perturbations dans le public. Dans une salle archi-comble, quelques huées se faisaient ainsi entendre, la faut à un scénario (pas de Big John) reprenant un à un tous les clichés du genre. Dès lors, si The Ward peut se targuer d’être une réussite technique, son intrigue cousue de fil blanc ne parvient jamais à convaincre.
Il en va de même avec Midnight FM, présenté sur le coup de 22 heures dans la Compétition Thriller. Après une entame plutôt bien gérée et une première moitié de film très agréable, le métrage coréen décélère et s’enferre dans toute une série de lieux communs, virant carrément à la course-poursuite inintéressante.
Tout l’inverse de l’épisode pilote de The Walking Dead qui, après une exposition de qualité, parvient à développer une ambiance aussi lourde qu’intimiste, en parfaite adéquation avec le comic book de Robert Kirkman. Frank Darabont prouvant qu’il est un Maître en matière d’adaptation, on ne peut que regretter que seul le pilote ait été diffusé sur le grand écran du BIFFF. Néanmoins, il reste à signaler que ce type de série n’a guère sa place dans un festival s’intéressant au cinéma de genre, aussi réussie soit-elle.
Ainsi s’achève une nouvelle journée riche en émotions et c’est le coeur gros et rempli de nostalgie que les biffeurs se sont dirigés vers la sortie en se disant qu’il ne restait plus que le film de clôture pour assouvir leur besoin en bien présent de péloches en tout genre.
Reviews des chroniqueurs
Akira
Mae-Nak : 5 étoiles
Un grand classique, pur chef-d’oeuvre de l’imaginaire nippon, malheureusement gâché par la qualité de la projection...
Vivadavidlynch : 5 étoiles
Quel plaisir de redécouvrir le monument d’Otomo sur grand écran. Le Blade Runner du manga animé. Dommage que la qualité de projection n’était pas au rendez-vous.
Sartana : 5 étoiles
5 pour le film, 0 pour la projo !
Winslow Leach : 5 étoiles
Un classique visionnaire et inaltérable...pour ceux qui ne le savaient pas encore.
Afro samurai resurrection
Winslow Leach : 2 étoiles
La B.O. est sympa mais un peu trop omniprésente, le sidekick est juste horripilant et l’histoire ultra-conventionnelle. Sinon, ça reste savoureusement anachronique et funky.
Sartana : 2 étoiles
Un chouette character design opposé à une musique crispante, juste bon à faire un tri dans ma messagerie de GSM.
Mae-Nak : 2 étoiles
Une séquence d’entrée prometteuse, puis... plus rien si ce n’est un BO plutôt convaincante.
Vivadavidlynch : 2,5 étoiles
Beaucoup moins réussi que la série originale, un DTV qui manque de punch et d’inspiration. Heureusement, l’excellente BO de RZA sauve les meubles.
The ward
Vivadavidlynch : 3 étoiles
Petite série B délicieusement rétro et ciselée avec amour, qui pêche par de nombreuses incohérences scénaristiques. C’est bien shooté", les actrices sont à tomber, mais on s’attendait à beaucoup plus de la part de Carpenter. Pas le come-back attendu pour Big John, mais il a encore des choses à nous offrir.
Mae-Nak : 2 étoiles
Si techniquement cela reste plus qu’appréciable, Big John devrait, pour une fois, se baser sur un scénario personnel. Celui des Rasmussen est tout simplement convenu à 200%.
Winslow Leach : 3 étoiles
Sans grand éclat, Carpenter se remet tout doucement dans le bain. Le scénario ressassant les lieux communs fait quand même un peu pitié.
Midnight FM
Mae-Nak : 2 étoiles
Une première partie haletante et de qualité fait place à une course-poursuite plate et sans aucun intérêt...
Vivadavidlynch : 2 étoiles
Beau mais férocement prévisible. Un thriller balisé et convenu comme on sait en produire à foison actuellement chez nos amis coréens.
Walking dead
Mae-Nak : 4 étoiles
Après une entrée en matière maladroite au point de vue de l’adaptation pure et dure du comic book, Darabonjt instaure rapidement une ambiance lourde de très grande qualité, en parfaite adéquation avec le volume 1 des aventures de Rick Grames.
Winslow Leach : 4 étoiles
Un bon début. Bien apocalyptique et désespéré juste comme il faut.
Vivadavidlynch : 4 étoiles
Très bon pilote qui lance la série sur les chapeaux de roue et bénéficie du savoir-faire de Darabont. Beaucoup plus intimiste que ce que l’on aurait pu penser.
Animations
Le Cosplay vu par Raymond Widawski
20 avril, Bilan
Compte-rendu
Dernière soirée d’émotion sur Tour & Taxis : au programme, proclamation des résultats, mais surtout diffusion des très attendus Métal Hurlant (du moins de l’épisode 0) mais aussi de Monsters, le film surprise du jeune Gareth Edwards, qui a créé la surprise au niveau mondial. Débutant avec énormément de retard, à cause d’un feed-back un peu longuet sur les coulisses et des chansons déclamées par les différents jurés, Métal Hurlant n’a pas été à proprement parler une bonne surprise puisque, avec des moyens plus que modeste, la série demeure plutôt décevante. Il en va d’ailleurs de même pour Monsters, un peu trop limité pour un film de clôture, mais, qu’à cela ne tienne, l’ambiance était bel et bien au rendez-vous, tant dans la salle que lors de l’interminable verre de l’amitié offert au bar. S’étant terminée aux petites heures, cette soirée laissera tout d’abord des traces physiques avant de céder sa place à des souvenirs à nouveau mémorables pour les biffeurs les plus fidèles.
Récompenses
Le Corbeau d’Or, Grand Prix du 29e Brussels International Fantastic Film Festival à I Saw The Devil de Ji-Woon Kim.
Le Corbeau d’Argent, Prix Spécial du jury a été attribué à Midnight Son de Scott Leberecht.
Le Corbeau d’Argent, Prix Spécial du jury à Detective Dee and The Mystery of The Phantom Flame de Tsui Hark.
Le Mélies d’Argent à Transfer de Damir Lukacevic.
Une mention spéciale à Troll Hunter de André Ovredal pour son apport scientifique déterminant dans la connaissance des Trolls.
Le Prix du 7e Parallèle à The Temptation of St. Tony de Veiko Ounpuu.
Une mention spéciale à Mirages de Talal Selhami.
Le Prix du meilleur Thriller à Territories de Olivier Abbou.
Une mention spéciale à Kidnapped de Miguel Ángel Vivas pour la qualité de sa réalisation.
Le Grand Prix Michel Devillers du BIFFF et Méliès d’argent : L’Oeil du Paon, de Gerlando Infuso
Le Prix Sabam (1000 euros) : L’Oeil du Paon, de Gerlando Infuso
Le Prix Jeunesse : Une dernière fois, de Barney Frydman
Reviews des chroniqueurs
Monsters
Vivadavidlynch : 2,5 étoiles
Au-delà de la prouesse technique (Gareth Edwards fait des miracles avec ses 60.000 dollars et ses créatures sont convaincantes), Monsters déçoit par la vacuité de son propos et la manque d’épaisseur de son scénario, même si l’alchimie entre le couple d’acteurs principaux fonctionne bien.
Bilan des chroniqueurs
Mae-Nak :
1. I Saw the Devil
2. Super
3. Milocrorze
4. Transfer
5. Rare Exports
Vivadavidlynch :
1. I Saw the Devil
2. Red Nights
3. Rare Exports
4. Bedevilled - Detective Dee
5. Super- 13 Assassins - Troll Hunter
Hellrick :
1. Super
2. Les Nuits rouges du bourreau de jade (plus ou moins ex-aequo avec le premier, quoique très différent)
3. Burke et Hare
4. La proie
5. I saw the devil
Evil Seb :
1. I Saw the Devil
2. Helldriver - Karate Robo Zaborgar
3. Reign of Assassins
4. Rammbock
5. One Day
Sartana :
1. I saw the devil
2. Milorcrorze
3. Super
4. Bedevilled
5. Captifs - Stake Land
Winslow Leach :
1. I Saw the Devil
2. Super
3. Balada triste de trompeta
4. Burke & Hare
5. The troll hunter
Animations
Les photos de la cérémonie de clôture, de la conférence de presse et du body painting par Raymond Widawski
Le BIFFF 2011 en photos
Résumé de toutes les photos signées Raymond Widawski
Animations
Bal des vampires
Cosplay
Body & face painting
Invités