Cinemafantastique vous propose une critique jeune des films les plus vieux au plus récents traitant du fantastique dans sa globalité. Horreur, gore, fantômes ...
Un petit groupe d'amis à la recherche d'aventure et de détente décide de partir en excursion à travers la forêt allemande. La virée champêtre va rapidement tourner au cauchemar lorsque les campeurs vonte devenir les proies d'une famille de dégénérés cannibales vivants reclus au fond des bois. Alléchés par ce gibier fraîchement débarqué sur leur territoire, les monstres anthropophages vont alors commencer une traque sanglante dans une nature aussi somptueuse qu'hostile.
Un grand timide incapable d’avouer son amour, son amante qui le renie depuis des années en se réclamant son amie (toutes les mêmes direz-vous !) et un branleur décident de faire une petite escapade en forêt Noire pour voir si l’herbe est de la même couleur qu’ailleurs. Bien entendu, le moteur de leur tire tombe en rade et les voilà coincés au sein de ces vastes étendues forestières à la merci d’une troupe de cinglés qui éliminent l’un après l’autre les touristes pour faire un immense gueuleton…
Successeur d’Andreas Schnaas et d’Andreas Bethmann, le teuton Timo Rose enchaîne les Z horrifiques dans le seul but d’empiler les deutschemarks facilement gagnés (ah ben non, c’est l’euro aussi là -bas maintenant ?) comme ce fut le cas avec ses précédents Lord of the Undead (avec Lloyd Kaufman au cast) ou Moonlight mountain. Homme-orchestre devenu maître dans l’art du low-budget germanophone, Rose se démultiplie et œuvre tantôt au scénario tantôt à la musique tantôt à la photographie tantôt à la réalisation, dispersant ses fonctions au gré des besoins vitaux de son métrage. Sans surprise, Barricade est à l’image même de cet éparpillement technique, souffrant d’une intrigue ultra-convenue (les rednecks qui écument les milieux sylvestres à la recherche de victimes) pour distiller çà et là quelques effets sanglants amateurs, quelques scènes d’attaque nettement contrebalancées par une histoire d’une indigence à couper le souffle.
Passé une entrée ‘achement prometteuse (des abrutis se font taillader en pièces lors d’un pique-nique improvisé), Barricade n’offre plus rien de tangible durant une bonne heure, se cantonnant volontiers dans la peinture peu folichonne d’une amourette impossible entre un Roméo moribond (l’affreux et incompétent Joe Zaso vu chez Andreas Schnaas dans Nikos) et une Juliette à la plastique envieuse mais aux tirades lacrymales poussives (Raine Brown, une habituée du Z qui tache). Et le
spectateur hébété par tant de sentimentalisme gratuit de suivre la bouche ouverte et la bave aux lèvres les pérégrinations sentimentales de ces deux zoiseaux qui peinent à rehausser un intérêt retombé au plus bas. Moment choisi par ce fourbe de Rose pour nous asséner successivement quelques assassinats en bonne et due forme, une capture de nos héros par la troupe de cinglés homovores et un final en forme de revenge où l’hémoglobine gicle à tous les recoins, séquences généreuses minées par les élucubrations filmiques indigestes, limite clippesques, d’un réal qui met toute l’énergie qu’il peut à sauver son roman-photo pseudo-horrifique à l’aide de shackycams illisibles et de travellings inutiles.
Tripatouillant dans la gadoue, succombant sous des mares de sang, Rose livre un métrage à la hauteur de l’expérience vécue par son équipe : un essai amateur réalisé par quelques potes pendant une expédition dans les bois.
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