Cinemafantastique vous propose une critique jeune des films les plus vieux au plus récents traitant du fantastique dans sa globalité. Horreur, gore, fantômes ...
Pour ce couple, c'est une évidence : les extra-terrestres sont sur le point d'avoir une emprise totale sur la planète. Certains sont même déjàsur le globe, ayant pris l'apparence d'être humains tout àfait normaux. Décidé àempêcher cette invasion, le couple kidnappe un homme d'affaire, persuadé qu'il est l'un d'eux. Petit àpetit, les choses se compliquent, et un mystérieux et terrible danger rôde...
Couronné en 2004 par le Corbeau d’Or au BIFFF, Save the green planet est l’un de ces apports décalés et carrément jouissifs d’Extrême-Orient.
Partant d’un postulat étonnant, le film surprend surtout par le mélange des genres qu’il propose (à l’instar d’autres œuvres asiatiques comme le génial La mélodie du malheur de Takashi Miike).
Véritable thriller psychologique s’apparentant fréquemment à al comédie franche, le métrage virevolte même du côté des films dramatiques sans oublier d’emprunter certains codes aux genres horrifiques et science-fictionnels. Bien loin de transformer son œuvre en fourre-tout cinématographique, Jang Jun-Hwan utilise toutes les cordes de son arc pour déstabiliser le spectateur et le manipuler fréquemment.
Film de tous les excès, Save the green planet nous met aux prises avec des personnages torturés (au propre comme au figuré d’ailleurs) qui fonctionnent tous selon leurs propres croyances et leurs propres règles. Lee Byung-Goo nous entraîne dans son délire de poursuite alienesque, Sooni nous frappe par son innocence enfantine et le destin de Kang Man-Shik fournit également au spectateur son lot d’émotions.
De part et d’autre de l’œuvre, on s’interroge sur la véracité des dires du cinglé Lee Byung-Goo. Perpétuellement, le réalisateur nous expose la folie du héros mais aussi ses troubles sentimentaux les plus profonds, nous faisant habilement vaciller entre confiance et méfiance à l’égard de celui-ci.
En réalité, pendant qu’il nous malmène, le réalisateur nous mène doucement vers une fin somptueuse au sens politique certain, distillant un message moins cradingue que d’autres essais science-fictionnels comme La planète des vampires. Un message délicieusement répandu à coups de destructions des mythes
religieux les mieux établis, n’hésitant pas à repasser en accéléré les dérives les plus sombres de l’histoire de l’humanité.
Malgré quelques baisses de régime rythmiques en fin de métrage et un éparpillement dommageable lors des descriptions des états d’âme de l’enquêteur, Save the green planet reste un grand film aussi original que bandant qui drainera à lui les amateurs de films asiatiques, les fans de science-fiction et les badauds curieux de voir de quoi ça parle…