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Dans un vieux et lugubre manoir vit la famille Addams, dont les membres, tous plus fous et délirants les uns que les autres, ressemblent d'avantage à des morts qu'à des vivants. Il y a 25 ans, l'oncle Fester a disparu des suites d'une histoire de rivalité amoureuse. Tous le regrettent, et voici qu'il réapparaît. Est-ce lui ou un imposteur ?
La famille Addams vit paisiblement dans son manoir retranché. Mais, comme le dit l’adage, un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Aussi, le pauvre Gomez, qui peut pourtant se vanter d’avoir une épouse magnifique et des enfants désespérément amusants, se lamente-t-il de ne pas avoir vu son frère Fétide depuis de longues années. Celui-ci va bientôt faire son apparition sous les traits de Gordon Craven, jumeau du pauvre disparu et accessoirement fils adoptif d’Abigail qui s’est juré de faire main basse sur la fortune des Addams…
Ah, la famille Addams, le simple patronyme de cette douce équipée réveille
en moi de lointains souvenirs d’une morbide douceur. Des gamins qui jouent à s’entretuer, des zigotos habitant dans une maison qu’on jurerait hantée, un serviteur à l’allure frankensteinienne et la chose, cette main baladeuse à l’instar de la mienne à cette même époque (oui, j’étais précoce, et alors ?). Aussi quel bonheur que de voir adaptée au cinéma cette épopée dessinée par l’éponyme Charles Addams dans les années 30 via le New Yorker et reprise dans une série télévisée dès les sixties par le biais de David Levy.
Grâce à Barry Sonnenfeld, spécialiste de la comédie fantastique familiale comme l’évoque également Men in Black, nous retrouvons ces décors gothiques dans lesquels évolue le noyau familial le plus macabre de l’histoire de la télé. Cimetière enfumé, façade délavée, pièces aux multiples trappes et passages dérobés, sous-sol aquatique, le manoir Addams fait rêver et renvoie forcément à la froideur des lieux dépeints dès 1964. La faune qui compose les personnages de la délirante famille trouve une destinée jubilatoire grâce aux interprétations extravagantes de Christopher Lloyd et Raul Julia et aux incarnations mortifères de Christina Ricci et Anjelica Huston.
Seule ombre au tableau : l’intrigue part un peu dans tous les sens en tentant de courser deux trames distinctes (la course au trésor d’une part et
l’intégration de Fétide d’autre part). En résulte une œuvre biscornue qui se contente de balayer l’un après l’autre tous les personnages sans pour autant les faire coexister dans le même tableau ni leur permettre de se poser comme des représentants essentiels des Addams. On prend du plaisir devant les jeux dangereux des petits Mercredi et Pugsley, on s’amuse de la relation sentimentalo-libidineuse qui unit les époux Morticia et Gomez, on s’esbaudit devant les situations pittoresques que chacun vit (la vente aux enchères, la recherche de travail) mais, en souhaitant demeurer dans la comédie familiale à part entière, Sonnenfeld abandonne certaines idées en chemin, les effaçant au profit de gags plus politicaly correct.
Une déferlante de gags au milieu d’un univers singulier, voilà à quoi se résume La famille Addams, premier long métrage de Sonnenfeld qui tiendra compte de ses erreurs pour fournir un autre produit plus réussi sur le thème deux ans après avec Les valeurs de la famille Addams.
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