Cinemafantastique vous propose une critique jeune des films les plus vieux au plus récents traitant du fantastique dans sa globalité. Horreur, gore, fantômes ...
En 1877 à l'Opéra de Paris, plusieurs ouvriers sont devorés, mutilés et assassinés par une force mystèrieuse. Un soir, la jeune soprano Christine Daaé répète sur la scène du théâtre désert. Une ombre l'observe, visiblement subjuguée par le talent et la beauté de cette jeune femme, et décide de l'aborder. La jeune femme, intriguée et troublée, va basculer dans une passion amoureuse aussi irréelle qu'éphémère pour ce fantôme. Pendant ce temps, l'Opéra continue à être le théâtre d'une série de mystèrieux accidents.
Grâce à une critique moins répressive qu’ailleurs, l’Europe – et plus spécialement l’Italie – fut le berceau du cinéma horrifique à tendance gore. Faisant passer le scénario au second plan, les réalisateurs italiens, Bava en tête, firent leur chou gras de ce cinéma de genre, mettant en ostentation un traitement sanguinolent esthétique au détriment du fond de l’histoire. Si certaines de ces œuvres furent des succès réels grâce au traitement de l’image de leur créateur (on pense à nouveau à Bava) ou aux scénarii parfois excellemment mis en place (chez Fulci ou Deodato), de nombreuses autres auteurs sombrèrent définitivement dans l’oubli car, outre leurs exagérations outrancières d’éjaculations sanguines et de
corps décharnés, le reste n’était que néant.
Dario Argento n’est pas de ceux-là . Il a réussi à imposer son style au fil du temps, esthétisant ses scènes de meurtres, les faisant passer au premier plan d’une toile de fond superbement dressée. Il a révolutionné le monde du giallo grâce à ses scénarii cohérents et leur traitement particulier. Il a également contribué à transformer le monde du fantastique en y injectant son savoir-faire pictural et en y apposant son sceau berçant dans l’onirisme. Dario Argento, disais-je, n’est pas de ceux-là et méchant serait celui qui oserait prétendre le contraire. Sauf que…
Sauf que, m’attendant à recevoir des lettres de menace anonymes, je m’immisce dans ce groupe très fermé de ceux qui osent critiquer le maestro. Les années 90 ne furent pas les plus fastes de l’auteur : le réalisateur oscilla difficilement de semi-réussites en échecs cuisants et ne parvint jamais à retrouver sa forme d’antan. De Trauma au Syndrome de Stendhal, Argento n’a fait que peu de chemin et s’est avéré gangréné par des objectifs davantage alimentaires qu’artistiques. Dans cette lancée, Le fantôme de l’opéra ne pouvait être autrement.
Réalisant une énième adaptation du livre de Gaston Leroux, le réalisateur de Suspiria met en scène une histoire renégociée, réarrangée. On connaît le goût du bonhomme pour les personnalisations gagatisantes des œuvres immuables (le segment de Deux yeux maléfiques en est une preuve cuisante). Et, à nouveau, ça coince terriblement. Se servant maladroitement d’une histoire d’amour mal traitée et d’une platitude extrême, faite de râles et de rencontres inopinées entre les deux amants, Argento cache mal son envie de mettre en avant ses tortures corporelles et son amour pour le sang. Un homme empalé, un autre décapité, un pouce ouvert, des tonnes de rat qui s’agitent dans tous les sens, c’est sympa mais ça ne casse pas deux pattes à un canard. D’autant que ce traitement clinique de l’horreur devrait susciter l’effroi chez le spectateur mais ne finit que par tomber dans le burlesque. De l’horreur au grand-guignol, il n’y a qu’un pas qu’Argento a franchi.
Le grotesque reprend pleinement ses droits à tous les égards. Les décors sont en carton-pâte, la musique anachronique et les personnages sont réduits au statut de caricatures vivantes, ne
présentant aucun intérêt pour une histoire trop vite dissimulée. Reste que le métrage a bien du mal à se défendre et ne parviendrait même pas à boxer dans la catégorie Z puisqu’il refuse tout bonnement d’y appartenir.
Une sommité d’ennui fondée par Argento himself qui présage les ratages à venir (The card player, Vous aimez Hitchcock ?). C’est mou, c’est lent et c’est mal construit. Rien d’autre à ajouter, votre honneur !
En effet,je souhaiterais,comme d’autres fans de Argento je penses,qu’il vienne en personne devant ses juges et qu’il justifie ce ratage complet.
Ce bonhomme vaut mieux,beaucoup mieux que cela.Alors,pourquoi a-t’il basculer du côté obscur du 7èm art ?
L’argent ? Certes
L’envie perdue ? Certes
Alimentaire ? Moins certain car je penses qu’il n’en a pas vraiment besoin.
Mon opinion a moi est que les cinéastes de sa génération ont bien du mal avec les techniques actuelles et cela vaut aussi pour les scénarios.
A son époque,on pouvait faire croire (presque) n’importe quoi aux spectateurs,ils entraient dans l’histoire les yeux fermés.Aujourd’hui,ce n’est plus pareil,le scénar