Cinemafantastique vous propose une critique jeune des films les plus vieux au plus récents traitant du fantastique dans sa globalité. Horreur, gore, fantômes ...
De : Simon Astier & Alban Lenoir
Avec : Simon Astier, Alban Lenoir, Sébastien Lalanne, Gérard Darier
Note :
Une épopée de super zéros qui jouissent d’une retraite bien méritée en pleine campagne française ? Un concept ahurissant qui ne pouvait émaner que de la famille des spécialistes du décalage hexagonal (les seuls ?). Les Astier. Ceux-là même qui triturent les zygomatiques de millions de téléspectateurs de France et de Navarre avec Kaamelott, un cycle arthurien pour le moins saugrenu et surréaliste. La création de cette fresque super-zéroïque remonte à 2002 quand Simon Astier, le demi-frère d’Alexandre, et Alban Lenoir montent une comédie en treize sketches baptisée Entre Deux avec laquelle ils s’essaient sur scène aux quatre coins du pays. Parmi cette anthologie ressort un morceau qui aborde le thème des super-
héros, les deux acteurs incarnant chacun des êtres dotés de super-pouvoirs peu convaincants. La société CALT, productrice de fleurons de la comédie française télévisuelle comme Kaamelott ou Caméra Café, se montre intéressée et, quelque cinq années plus tard, naît une première saison composée de 15 épisodes de 26 minutes.
Le premier épisode intitulé Le Village sert au peaufinage du décor et à attiser la curiosité du spectateur qui tente de trouver les coïncidences entre le générique sous forme de comic book et la traduction live de Simon Astier et sa bande. Pour le moins mystérieuse, la trame ne dévoile ses enjeux que progressivement, privilégiant la peinture de personnages qui prennent du galon, narrativement parlant, à mesure que les épisodes s’égrainent. Klaus « Force Mustang » (l’incroyable Alban Lenoir, découvert sur le tard dans Kaamelott), Doug « Sérum » (le plus hilarant de la bande), Stève « Brasier » ou Burt « Captain Shampooing » devisent beaucoup en Absurdie sans que l’ombre d’un super-pouvoir ne montre le bout de son nez. Et, lorsque la série lorgne de trop près du côté de ses homologues américaines, les
efforts techniques ne suffisent pas (voir la séquence de lutte sylvestre du vilain The Lord, aberrante de non maîtrise).
C’est que, et c’est précisément dans ce domaine qu’Hero Corp s’avère délicieux, la série composée par Simon Astier ne saurait rivaliser et accentue donc au maximum son décalage, francisant des prénoms états-uniens (Stève ou Mique) et dégradant ses propres égéries pour en faire des losers touchants (Acid Man perd quelques rangs pour devenir Captain Shampoing). En bout de course, malgré quelques épisodes plus faibles, la mythologie s’érige et l’on ne peut réprimer l’envie de poursuivre un bout de chemin avec cette équipée de bras cassés.
Frais et décalé, presque aussi réjouissant que Kamelott !