Cinemafantastique vous propose une critique jeune des films les plus vieux au plus récents traitant du fantastique dans sa globalité. Horreur, gore, fantômes ...
De : Simon Astier & Alban Lenoir
Avec : Simon Astier, Alban Lenoir, Sébastien Lalanne, Gérard Darier
Note :
Les audiences de la deuxième saison d’Hero Corp ont failli avoir raison de la série initiée par Alban Lenoir et Simon Astier. Mais c’était sans compter sur la volonté de fer qui anime ces deux hommes, leur équipe complète et une communauté de fans allant croissant jusqu’à exploser les scores du Comic Con parisien. Sous l’impulsion de ces mordus de super-héros, ces affolés de la cape, une troisième fournée est remise sur le travail et se voit destinée à une diffusion en prime-time sur la chaîne France 4. Le format lui-même est remodelé : en lieu et place des habituels épisodes de vingt minutes, Hero Corp 3 se compose de 35 épisodes de 6 minutes... Le
résultat s’avère plus proche, dans l’esprit et dans la narration, du Kaamelott du frangin Astier. Pourtant, leur inspiration, les auteurs la trouvent plutôt outre-atlantique dans la foisonnante berline Lost.
Dès lors, à mesure que les minutes s’égrènent, une pluralité de sous-intrigues viennent se greffer à la trame initiale (la reconstruction d’une nouvelle agence super-héroïque) et, chaque fois qu’une nouvelle porte s’ouvre, le récit effectue un volte-face pour s’en aller entrebâiller une autre. En résulte une narration alambiquée composée de deux camps (super-vilains et super-héros, pour faire simple), d’un kyrielle de personnages allant du véritable character (Force Mustang, Doug et les autres) au quasi-figurant (Jean-Luc Lemoine et Oldelaf sous-exploités) et d’une profusion de vannes décalées pas toujours très ajustées.
Cependant, il serait malvenu de bouder son plaisir devant cette "petite" série (1 millions d’euros pour son entièreté, soit l’équivalent d’un épisode de Braquo) qui conserve sa fraîcheur et persévère dans le décalage par rapport à la production télévisuelle hexagonale ambiante trop occupée à recycler à l’envi le polar ou la comédie familiale. Astier et Lenoir soignent leurs persos, les affublent d’un vrai background (lire pour cela les séries BD) et leur permettent chacun à leur tour d’occuper le devant d’une scène surchargée par un bataillon de super zéros connaissant tous leurs moments de faiblesse mais se révèlent dans les situations les plus incongrues (Captain Sport Extrême, interprété par l’hilarant Arnaud Tsamère est aussi branque dans ses disciplines sportives que fin stratège, Stan "Mental" apprend que c’est dans l’absurdité que son pouvoir de persuasion fonctionne à plein régime). De bien charismatiques foireux qui s’illustreront plus que certainement dans une quatrième saison censée recadrer l’ensemble et cautériser certaines plaies dans un scénario un peu trop bordélique...