Cinemafantastique vous propose une critique jeune des films les plus vieux au plus récents traitant du fantastique dans sa globalité. Horreur, gore, fantômes ...
Chaque année, sur les ruines de ce qui était autrefois l'Amérique du Nord, le Capitole, l'impitoyable capitale de la nation de Panem, oblige chacun de ses douze districts à envoyer un garçon et une fille - les tributs - concourir aux Hunger Games. À la fois sanction envers la population pour avoir tenté de se rebeller et stratégie d'intimidation de la part du gouvernement, les Hunger Games sont un événement télévisé national au cours duquel les tributs doivent s'affronter jusqu'à la mort. Le dernier survivant est déclaré vainqueur. La jeune Katniss se retrouve face à des adversaires surentraînés qui se sont préparés aux jeux toute leur vie. Elle a pour seuls atouts son instinct et un mentor, Haymitch Abernathy, un ancien vainqueur des Hunger Games mais qui a sombré dans l'alcool. Pour espérer pouvoir revenir un jour chez elle, Katniss va devoir, une fois dans l'arène, faire des choix impossibles entre la survie et son humanité, entre la vie et l'amour…
Dernier film à succès à aborder la thématique des jeux du cirque réactualisé dans une société totalitaire finalement guère éloignée de la notre, The Hunger Games adapte une saga littéraire à fort tirage (trente millions d’exemplaires vendus !) destinée aux adolescents. A l’arrivée, le produit ressemble surtout à une déclinaison affadie de Battle royale (dans lequel une classe de lycéen luttait jusque la mort sur une île) saupoudré de réminiscences d’autres productions similaires comme The Running Man. Le tout permet cependant la création d’un univers intéressant quoique peu original imaginé par Suzanne Collins, scénariste et romancière
Dans la nation futuriste de Panem (non ? Si !), divisée en douze districts ont lieu, chaque année, des compétitions sportives meurtrières, les Hunger Games. Deux candidats de chacun des districts sont sélectionnés par tirage au sort et, après un bref entrainement et une présentation façon téléréalité destinée à les faire aimer du public, ils sont condamnés à s’affronter de manière violente. Pour sauver sa jeune sÅ“ur et lui éviter cette épreuve, Kathniss Everdeen entre dans l’arène des « jeux de la mort ».
Classique et sans surprise, The Hunger Games s’étend sur une durée déraisonnable de 142 minutes, laquelle ne parvient pas, hélas, à crédibiliser le monde proposé, lequel demeure très schématique. Bref, l’environnement futuriste se limite à peu de choses (nous ne verrons guère les douze districts en question et les réactions des spectateurs, galvanisés par ces joutes meurtrières, sont pudiquement laissées de côté) tandis que les longueurs abondent durant une première moitié fort longuette durant laquelle il ne se passe, objectivement, pas grand-chose.
Heureusement, la seconde partie, plus nerveuse, fonctionne plus efficacement en organisant une série de péripéties certes convenues mais cependant correctement emballées. Dans le rôle de la nymphette armée d’un arc manié avec dextérité, Jennifer Lawrence impressionne et s’impose comme une héroïne en devenir plutôt convaincante. A ses côtés, nous retrouvons quelques comédiens de prestige généralement peu associés à ce genre de productions comme Woody Harrelson et Donald Sutherland, sans oublier le musicien Lenny Kravitz.
Au niveau du fond, le mélange entre critique sociétale de la suprématie des médias (les candidats aux Hunger Games ont droit à leur présentation détaillée façon téléréalité) et défoulement (l’héroïne n’hésite pas longtemps à éliminer la concurrence comme lorsqu’elle abattait des écureuils avec papa !) aboutit à un ensemble vaguement schizophrène. The Hunger Games hésite en effet entre dénonciation du système et exaltation du modèle compétitif dont le sous-texte, joyeusement réactionnaire, affirme la nécessité d’écraser l’adversaire…et de lui planter une flèche dans le bide si nécessaire.
En dépit des contraintes de la censure qui oblige le cinéaste Gary Ross (auteur, en 1998, du magnifique conte Pleasantville) à laisser hors champs la violence tout en adoptant un filmage épileptique qui rend (volontairement ?) illisible les scènes violentes, The Hunger Games s’avère correctement emballé et légèrement plus hargneux que la moyenne, souvent niaise, du « fantastique pour jeunes adultes ». Malheureusement, tous les bons points gagnés par le métrage durant cette dernière heure s’effacent lors d’un final laborieux plombé par un romantisme lourdingue qui emprunte maladroitement à Roméo et Juliette.
Malgré ses longueurs indéniables (le tout eut gagné à se voir raccourci d’une bonne demi-heure) et son montage haché guère plaisant à l’œil, The Hunger Games accomplit partiellement sa mission, à savoir donner envie aux spectateurs d’en découvrir la suite, The Hunger Games 2 : L’embrasement. Ce n’est déjà pas si mal même si ce premier film, annoncé comme le « next big thing » du divertissement adolescent peine à dépasser la moyenne et se révèle, au final, un pétard mouillé, pas désagréable mais bien en deçà des attentes.
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