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Ça balance pas mal à Paris !
Tel le phénix, la version online du Loup derrière la Bergerie renaît de ses cendres avec la chronique d’un documentaire : Sexy Paris (2013), réalisé par l’inconnu T. Richardson (qui est-il ?) et dont le titre fera immanquablement songer les aficionados des mondo movies (forme de documentaire bis par excellence, racoleur et à l’éthique douteuse-ndr) à des œuvres comme Le sexe et l’amour (Mondo Freudo, Lee Frost, 1966) ou Paris interdit (Forbidden Paris, Jean-Louis van Belle, 1970).
Par ailleurs, Sexy Paris aurait été censuré par la télévision française… Ce qui, on le conçoit, est un plan promo comme un autre de la part de Bach Films (coproducteurs, responsables de la présente édition DVD) et ne devrait pas empêcher Christophe Triollet, l’éminent rédac chef du Darkness fanzine, de dormir !
Sexy Paris flatte les instincts voyeuristes du spectateur et l’entraîne dans les quartiers les plus chauds de la capitale. La première escale se fait au bar La Cantada lors d’une soirée Cabaret du Néant. Une faune bigarrée s’y retrouve pour assister à des shows d’effeuillage burlesque, des danses orientales lascives et des performances qui vont de l’humour noir au trash, dans un esprit féministe, cinéphile, pro-lesbien ou porn friendly.
A l’instar de certains mondo, l’œuvre de Richardson est découpée en chapitres, dédiés aux lieux ou à une pratique particulière. De l’ambiance festive du quartier Oberkampf, on dérive donc vers « le porno-peluche » ; un intitulé qui, vous l’avouerez, est des plus prometteurs. Il s’agit d’un fétichisme cocasse, tout droit sorti de l’imagination débordante d’un duo d’allumés du bocal, qui mettent en scène les ébats de hardeuses avec des peluches queutardes et des jouets lubriques (!). Pas dit que Mattel et Hasbro aient envisagé que leurs créations se retrouvent dans pareilles situations…
Le reste du film est au diapason : des pilotes de karting qui multiplient les tours de piste topless, de sublimes exhibitionnistes exposant leurs courbes dans des endroits touristiques de la Ville Lumière, le lancement de la campagne du parti du plaisir initié par la stripteaseuse Cindy ou encore une plongée au sein du Moon City - un des temples parisiens de l’échangisme - captent facilement notre attention.
Mais de cet itinéraire grivois, on retiendra surtout le spectacle de cirque pensé pour un public libertin (belle initiative !), le safari où des photographes amateurs traquent des amazones hongroises dans leur milieu (non) naturel et le défilé de modèles fetish (dé)vêtues de latex (de chambres à air, pour être précis !) en plein Pigalle.
En définitive, Sexy Paris est un peu limité par sa forme somme toute basique de reportage télévisuel, mais se suit avec bonheur, assumant le petit plaisir des yeux auquel il se résume. C’est déjà pas mal pour ce que l’on pourrait décrire comme une version étirée de l’habituel reportage hot de Paris Dernière. Après tout, ce serait peut-être bien à un transfuge de l’émission que l’on doit ce film. Une piste à creuser ?
Pour commander Sexy Paris sur le site de Bach Films.
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