Cinemafantastique vous propose une critique jeune des films les plus vieux au plus récents traitant du fantastique dans sa globalité. Horreur, gore, fantômes ...
De : Fabrice Gobert
Avec : Anne Consigny, Clotilde Hesme, Yara Pilartz
Résumé : La série se passe dans une petite ville de montagne, plusieurs personnes mortes depuis des années reviennent à la vie : Camille, une jeune adolescente qui a succombé dans un accident de car en 2008 ; Simon, un jeune homme qui s’est suicidé en 2002 ; Victor, un petit garçon qui a été assassiné par des cambrioleurs en 1977 ; et Serge, un tueur en série tué par son frère en 2005. Ils tentent de reprendre le cours de leur vie alors que d’étranges phénomènes apparaissent : coupures d’électricité, baisse du niveau d’eau d’un barrage, escarres sur le corps des vivants et des morts…
Les critiques dithyrambiques qui avaient émergé çà et là sur la Toile suite à la diffusion des premiers épisodes de la série Les Revenants remplissaient d’espoir les cœurs des fantasticophiles francophones qui, suite à la vague des French Frayeurs qui a déferlé durant une petite décennie, restent sur leur faim et attendent impatiemment que la production tricolore replonge ses mimines dans le genre. L’idée originale d’ailleurs provient de l’une des plus intrigantes péloches fantastico-dramatiques qui aient vu le jour en Hexagone : le film homonyme réalisé par Robin Campillo.
Segmentée en 8 épisodes d’une cinquantaine de minutes, la série démarre avec un événement qui révèle d’emblée la puissance du concept : Camille, une gamine décédée dans un accident de car, revient au bercail quelques années après le drame. Au sein du foyer, les réactions sont variées : la mère accueille à bras ouverts la protégée pour laquelle elle a tant prié, le père se plonge en plein déni et la sœur jumelle (qui a bien grandi) refuse la résurrection de ce "monstre". En un épisode, les principaux enjeux scénaristiques sont dévoilés : Les Revenants pénètre la sphère de l’intime et analyse froidement le retour de ces morts-vivants amnésiques au sein d’une communauté qui a, pour la plupart, fait son deuil et a tenté de tourner la page. L’originalité de la série repose sur son sens du drame, sa capacité à instiller le malaise plutôt que l’angoisse en laissant planer le doute sur les motivations de ces non-morts ainsi que sur les raisons de leur retour. Progressivement, le brouillard se dissipe et des bribes d’explication sont fournies. Mais, dans le même temps, Les
Revenants empiète sur les plates-bandes des 4400 en dotant la plupart de ses créatures de capacités extrasensorielles : untel peut lire l’avenir, untel peut dominer l’esprit des autres, unetelle dévoile des talents divinatoires en plein ébat sexuel (!!).
Après une première partie de saison plutôt encourageante (si quelques séquences se montrent molles, l’ensemble est assez rythmé et intrigant), la série de Fabrice Gobert (Simon Werner a disparu...) s’engage dans des sentiers boueux desquels il semble difficile de se dépêtrer. L’intrigue principale pas encore délayée, une multitude de sous-intrigues viennent s’ajouter pour composer un cliffhanger qui fait d’ores et déjà grincer des dents. A la manière de Lost, on envisage assez mal une saison 2 capable de répondre à toutes les attentes et de colmater toutes les brèches...