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Poom poom short
Titre Paz et Polly
Auteure Juliette Bensimon-Marchina
Éditeur Les Requins Marteaux
Année 2019
Genre Gonzo hip-hop
Note 7/10
Résumé
Bling-bling, twerk, armes à feu et vaudou, tel est l’univers de Paz & Polly. Empreint de culture hip-hop américaine et de légendes, le récit s’empare des clichés pour mieux les faire imploser. Après La Caïda et Coyota, Juliette Bensimon-Marchina s’empare du destin de deux femmes. Des personnages forts et survoltés, prêts à en découdre avec le monde qui les entoure, un monde toujours plus violent, malsain et désireux d’anéantir les plus faibles.
Paz et Polly s’ouvre par une tentative de suicide ratée, mais on gravite ici très loin de la réflexion existentialiste (quoique…) ou du pensum pro-life. Le trait déluré et tout en rondeur de Juliette Bensimon-Marchina (La Caïda et Coyota, également publié par nos Bordelais préférés des Requins Marteaux) reprend très vite ses droits, au service d’un récit totalement décomplexé et à la vulgarité assumée (transcendée ?), entre art du twerk, opulence bling-bling, vaudou et membres amputés (!).
L’accident qui a privé Paz de ses jambes ne serait pas dû au hasard… C’est ce que découvrent les héroïnes en titre, qui n’hésiteront pas à faire appel à leurs courbes vertigineuses et à leurs formes pneumatiques pour châtier ceux qui osent se mettre en travers de leur route. Elles se muent en amazones vengeresses au gré de péripéties exaltées et exaltantes, où les codes du hip-hop et de la street culture sont triturés, puis vigoureusement mélangés dans un shaker pour former un cocktail (d)étonnant. Un breuvage que l’on ne nous sert pas glacé, puique Paz et Polly ne rechignent pas, tout au long d’une centaine de pages, à faire étalage de leurs charmes ; elles se montrent aussi habiles pour faire vibrer leurs postérieurs très rebondis que pour manier les armes à feu. Des fesses comme armes de destruction massive ? Il y a un peu de cela et on se prosternerait volontiers devant de telles croupes de compète.
Du moins, c’est ce que l’on s’imagine, car Paz et Polly progresse sur un rythme lancinant vers un « anti-climax », où l’amitié triomphe face à la violence et à la médiocrité de la gent masculine. Avant cela, il aura été question de trip chamanique, de flics vicelards - pris à leur propre jeu - et de concours de twerking.
Féministe, Juliette Bensimon-Marchina ? Peut-être, mais on se contentera de se laisser porter par la légèreté de ton de sa dernière BD et son énergie communicative, qui en font le compagnon de plage idéal. Pile poil entre la serviette de bain et la crème solaire, pendant qu’on reluque les p’tits culs dans leurs « itsi bitsi bikinis » (on ne se refait pas…).