Cinemafantastique vous propose une critique jeune des films les plus vieux au plus récents traitant du fantastique dans sa globalité. Horreur, gore, fantômes ...
Un commissaire et des chercheurs en paranormal tentent de comprendre le Mal qui gangrène la banlieue de Buenos Aires...
Le cinéma de genre argentin explose depuis quelques années, livrant à chaque nouveau millésime, une nouvelle cuvée horrifique dont les racines semble fortement ancrées dans les terres du cousin espagnol. Kriptonita et The Rotten Link, tous deux diffusés au BIFFF lors de précédentes éditions, témoignaient déjà du savoir-faire de toute une écurie d’artisans amoureux du cinoche horrifique et désireux de faire émerger leurs créations produites avec sang et eau dans une économie cinématographique et politique peu propice à ce genre d’excentricité filmique qui rencontre essentiellement son public grâce à l’appui de festivals internationaux.
Demian Rugnia franchit un cap supplémentaire avec Terrified. Passé une mise en place aussi percutante qu’absurde (une femme est ballottée d’un bout à l’autre d’une salle de bains dans laquelle elle se cogne contre les murs), le métrage convie le spectateur à prendre place dans un train fantôme qui ne cessera par la suite de
multiplier les accélérations dans des montagnes russes vertigineuses. Le réalisateur semble avoir intégré et fait sien le meilleur d’une multiplicité d’influences oscillant du cinéma indé ricain à l’exploitation espagnole en empruntant au passage quelques gimmicks de la J-Horror. Loin de constituer un gloubiboulga indigeste, Terrified se pose au contraire comme un grand huit de la peur regorgeant d’idées inventives et d’effets de trouille dosés avec intelligence et maîtrise.
L’ultime preuve réside dans la construction psychédélique de cette Å“uvre basée sur une trame narrative éclatée : la caméra explore le voisinage, s’invite dans plusieurs bicoques jusqu’à ce que le surnaturel et la peur ne gangrènent chacun de ces lieux de vie et des personnages qui les habitent. Qu’importe si Rugna tape de temps à autre dans une surenchère gratuite ou s’il patine quelque peu dans ce festival de trouille chaotique, Terrified est un terrain de jeu pour son auteur, un terreau pour ses expérimentations qui plonge littéralement le spectateur dans la folie furieuse qui baigne l’ensemble. On en ressort étourdi et terrifié, la mâchoire ballante et les guiboles flageolantes. Une montagne russe de l’effroi qui oscille entre le portnawak le plus complet (la salle de bains) et la folie furieuse aux allures de Society (pour les effets) et de Drag me to Hell (pour la frénésie).
"Pays : Argentine". Deux mots inscrits sur le programme du BIFFF inspirant l’effroi et la consternation. Les écrans du festival bruxellois en ont vu défiler des daubes en provenance de cette lointaine contrée, et ce n’est pas Terrified qui viendra changer la donne. Hormis un ou deux jump scares bien sentis et quelques plans maîtrisés, l’intérêt frôle le zéro. Dites, chers confrères ci-dessus, vous êtes certains d’avoir regardé le bon film ?
Terrified démarrait bien, avec une séquence marquante de lévitation dans la douche et de meurtre par esprit frappeur interposé, pour ensuite ne plus trop surprendre et ouvrir la porte à la platitude. J’aurais voulu défendre cet essai horrifique du pays d’Eva Perón qui, malgré ses efforts, est tel un massage thaïlandais... sans "fin heureuse". On s’assoupit peu à peu et la montée de sève - aux airs de grand frisson - n’est pas comprise dans le forfait.
Le premier vrai film d’horreur présenté dans cette 36ème édition nous venant d’Argentine, Terrified tient ses promesses jusqu’au bout car oui, ce film est vraiment effrayant. Ce savant mélange de Poltergeist, In The Mouth of Madness et Simetierre nous plonge immédiatement dans le bain (bien sanguinolent) et garde un rythme effréné pendant 90 minutes haletantes ponctuées de jumpscares subtilement dosés. Ils sont très fort, ces Argentins !
Après des premières scènes gore bien craspecs parfaitement réussies et à l’ambiance incomparable, Terrified est un véritable rollercoaster sensitif où l’art du jumpscare prend tout son sens. Film de trouille assumé, trash à bien des égards, le métrage ne relâche jamais la bride jusqu’à un final ébouriffant.