Cinemafantastique vous propose une critique jeune des films les plus vieux au plus récents traitant du fantastique dans sa globalité. Horreur, gore, fantômes ...
Un King en bonne et due forme
De : Brian K. Vaughan
Avec : Mike Vogel, Natalie Martinez, Alexander Koch, Colin Ford, Mackenzie Lintz, Rachelle Lefevre, Britt Robertson, Dean Norris
Écrivain qui a longtemps été jugé par ses pairs comme le Maître incontesté de l’horreur, Stephen King a vu ses derniers temps sa cote baisser. Outre des adaptations ciné ou télé plutôt mièvre de ses récits, l’auteur semblait en perte de vitesse malgré son excellent Docteur Sleep, suite de Shining sortie il y a peu.
Symbole de ce micro-déclin, Dôme, présenté en diptyque sous nos latitudes par l’éditeur Albin Michel il y a quelques années, n’est sans doute pas la plus palpitante des oeuvres du grand Maître. A tel point que l’on se demandait bien ce que ce récit lent et long allait donner sous l’impulsion de Brian K. Vaughan et de la chaîne CBS.
Si l’apport de Brian K. Vaghan, co-producteur de la série à succès Lost, ne faisait aucun doute, la valeur ajoutée d’Amblin Television était quant à elle aussi rapidement remise en question, surtout après l’échec de Terra Nova, niaiserie soutenue par Steven Spielberg, bien mal inspiré pour le coup, qui s’est arrêtée après une saison seulement.
Under the Dome allait-il être fait du même bois ou retrouverait-on enfin la signification véritable de l’appellation Amblin ? Telle était donc la question.
Deux épisodes, voilà exactement ce qu’il faut pour se persuader qu’Under the Dome remplit sa mission. Dès le départ, Brian K. Vaughan tranche carrément avec le type de narration et les événements de la brique de Stephen King tout en gardant la trame de départ. Un dôme apparait au-dessus et autour de la petite ville de Chester’s Mill, dans le Maine. Les habitants de la petite communauté ainsi que des gens de passage se retrouvent donc coincés à l’intérieur du dôme, loin de leurs proches. Les petits secrets de chacun ne tardent pas à remonter à la surface tandis qu’une véritable lutte d’influence s’installe entre les nantis. Ajoutez à cela, un trafic de drogue, des émeutes l’un ou l’autre meurtriers dans la nature et vous obtenez un cocktail pour le moins explosif.
Après deux épisodes plus ou moins expositifs qui recèlent néanmoins déjà quelques éléments de première importance pour la suite du récit, Under the Dome brille par un certain génie dans tous les domaines qu’il touche. Les personnages, principale force de l’ensemble, sont dépeints de manière parfois étonnante mais toujours clairvoyante tandis que s’égraine une
intrigue de plus en plus mystérieuse. Les quelques protagonistes principaux offrent d’ailleurs de très belles prestations malgré la jeunesse globale du casting, dominé par Mike Vogel, affublé du pseudonyme peu enviable de ’Barbie’, et Dean Norris, aussi excellent que dans Breaking Bad.
Ces deux leads masculins de premier choix prouvent à eux seuls la qualité et l’intelligence de la production qui procède par ailleurs à un véritable crescendo de violence et dévoile, épisode après épisode, les côtés les plus sombres d’une communauté qui, pourtant, semblait très paisible. L’épisode final est quant à lui haletant et marquant, au point que la chute laisse une certaine amertume : celle de devoir attendre quelques mois avant de découvrir la suite des aventures de Barbie et sa bande.
Un véritable must...