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Dans une école internationale à Djakarta, un professeur de philosophie propose une expérience singulière à ses élèves. Dix d’entre eux sont désignés pour intégrer des abris souterrains et élaborer une stratégie pour sauvegarder la race humaine en cas de désastre nucléaire.
Vingt étudiants, à qui on a distribué arbitrairement un métier et une caractéristique propre, et leur prof. Une catastrophe nucléaire dévastatrice. Un abri anti-atomique ne comportant que dix places. Voilà la situation, soumise par leur professeur sous la forme d’une « expérience de pensée » visant à établir des hypothèses visant à la survie de l’espèce humaine en cas d’apocalypse, à laquelle est confrontée une classe d’étudiants de dernière année en philosophie. On a connu plus emmerdant comme test de fin d’année…
Désireux de faire joujou avec ses effets spéciaux, le réalisateur John Huddles refuse de cantonner l’action à la salle de classe et met ainsi en scène les scénarios hypothétiques imaginés par les brillants élèves de cette école internationale de Djakarta, lieu idéal pour balancer quelques magnifiques plans touristiques. Là où un cinéaste plus inspiré aurait pu exceller en laissant vagabonder l’imagination du spectateur porté par de solides performances d’acteurs, ce choix d’exposition totale réduit en grande partie l’intérêt du métrage, qui se voit finalement réduit à un récit de survie post-apocalyptique banal et forcément sans aucun enjeu.
De plus, pour de futurs diplômés en philosophie, on peut s’étonner du fait que les personnages de The Philosophers (également connu sous le titre d’After the Dark) se limitent à des théories aussi communes que celles présentées ici, d’une banalité confondante. Il faudra attendre les dernières minutes pour avoir enfin droit à un sursaut de créativité, d’une part sous la forme du raisonnement d’un élève un poil pervers, scène franchement drôle qui apporte une rupture de ton plutôt brutale face au sérieux à toute épreuve dont souffre quelque peu le film, et d’autre part des choix intéressants formulés par la première de classe, invitant enfin à la réflexion.
Ces poussées d’inspiration arrivent donc bien trop tard et sont contrecarrées par une résolution sentimentale et interminable, qui réduit d’autant plus la portée de tout ce qui a précédé.
Porté par un jeune casting impliqué mais irritant dans sa perfection (à croire que l’intitulé complète du cursus est « Philosophie – Mannequinat ») et par un très bon James d’Arcy, The Philosophers pourrait éventuellement servir de base de travail dans un cadre scolaire et servir d’introduction aux expériences de pensée et à certains concepts philosophiques de base (l’inévitable allégorie de la caverne est notamment évoquée). En tant qu’objet cinématographique, on est en revanche plus proche d’un petit échec que d’une grande distinction.
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