Cinemafantastique vous propose une critique jeune des films les plus vieux au plus récents traitant du fantastique dans sa globalité. Horreur, gore, fantômes ...
Comment un homme seul peut-il changer le monde ? Telle est la question qui hante Bruce Wayne depuis cette nuit tragique où ses parents furent abattus sous ses yeux, dans une ruelle de Gotham City. Torturé par un profond sentiment de colère et de culpabilité, le jeune héritier de cette richissime famille fuit Gotham pour un long et discret voyage à travers le monde. Le but de ses pérégrinations : sublimer sa soif de vengeance en trouvant de nouveaux moyens de lutter contre l'injustice.
Bruce Wayne voit ses parents se faire assassiner sous ses yeux, dans une ruelle sombre de Gotham City. Il entreprend de faire un voyage pour connaître d’autres cultures, et est enrôlé par une secte de ninjas dont il se révèlera être le meilleur disciple. Le jeune Bruce revient à Gotham City, et découvre une ville déchirée et soumise aux différents trafiquants de drogues. Bruce s’engage à réprimer le mal, se déguisant en chauve-souris pour punir ses ennemis. On le nomme alors "Batman".
En s’apprêtant à voir ce film, on s’attend à voir, soit un film traditionnel de super-héros genre Les quatre fantastiques bombardé d’effets
spéciaux peu crédibles au scénario qui l’est encore moins, soit un film plus enfantin, que le succès de Spiderman confirme comme étant la possibilité à emprunter afin de garantir la rentabilité du produit. Difficile donc à Christopher Nolan de relater l’histoire de Batman. Comment faire oublier les deux premiers opus dirigés par Tim Burton ? D’autant que la crédibilité du personnage lui-même a été très entâchée ... Faut-il rappeler les échecs de Batman Forever et surtout Batman et Robin ? Autant dire qu’on l’attendait avec impatience et crainte, cette genèse de l’homme chauve-souris.
Comment était né un mythe aussi grand, une telle légende ? C’est à toutes ces questions que Batman Begins répond. En apportant de plus amples explications parfois même détaillées, cette nouvelle version de Batman apporte un vent frais à l’un des super héros américains les plus appréciés. Imaginé en 1939 par Bob Kane, Batman n’avait jamais vraiment osé parler de ses débuts dans les compositions cinéma. A l’instar de Spider Man, on découvre la transformation d’un homme en héros, avec tout ce que cela comporte comme échecs au départ. Les débuts de Batman sont d’ailleurs fort perturbants puisque le personnage s’engouffre, après la mort de ses parents, dans une quête de rédemption de l’homme, une initiation à la maîtrise de la peur... C’est
notamment durant cette prise de conscience qu’il fait la découverte de ses nouveaux "amis" qui vont le mettre au parfum des techniques mentales et physiques pour sauver le monde de la racaille. Il sera invité à rejoindre la Ligue des Ombres, une puissante organisation subversive, adepte d’une justice expéditive. Mais il ne s’y plaît pas et préfère mener son propre combat conte le mal qui sévit sur sa ville.
De retour à Gotham, plus noire que jamais, il mettra à plat tout ce qui tentera d’entraver sa quête de sauver le monde du mal. Les choix de Nolan pour la réalisation de son film furent très controversés : Il décide de réaliser la plupart des décors sous forme de maquettes - une méthode qui n’était plus du tout ou très rarement utilisée. Le résultat est saisissant, voire même impensable. Sans égaler la version gothique de la ville livrée par Tim Burton dans Batman le défi, la ville n’en est pas moins saisissante. Ce détail a toute son importance car que serait Batman sans Gotham (et vice versa) ? De là , on part dans une aventure plus classique, à la limite du polar, avec la panoplie de gadgets qu’il trouve au sein de Wayne’s Enterprises, les cascades, les combats, les courses-poursuites en bat-mobile... Bref, de l’action fluide et rondement menée.
Là où le film gagne en qualité c’est dans l’interprétation brillante de Christian Bale endossant le costume de "Batman" avec brio. Son charisme apporte une noirceur à l’homme meurtri qui veut à tout prix exterminer la pègre dans la ville. La narration souligne parfaitement le côté sombre du personnage principal. Tout a été pensé pour que l’ambiance qui se dégage du comics soit retrouvée dans le film, d’où
beaucoup de combats dans des ruelles sombres. Fortement inspirée du Batman de Frank Miller, la version de Nolan est menée comme un polar noir servi par des acteurs excellents. Car n’oublions pas que le film jouit aussi d’un casting de premier choix : Gary Oldman dans celui de l’inspecteur Gordon (pas encore promu commissaire), Katie Holmes (fade, la copine de Batman), Michael Caine (Alfred), Liam Neeson (dans celui de Henri Ducard), Ken Watanabe (le leurre Ra’s Al Ghul) et enfin Cilian Murphy (Dr.Jonathan Crane) ainsi que Morgan Freeman (Lucius Fox), puis apparition peu remarquée de Rudger Hauer (Mr. Earle).
Batman begins est une authentique réussite et peut à juste titre être considéré comme la meilleure adaptation des aventures du chevalier noir sur grand écran. Cette genèse est parfaitement maitrisée, mature et très réaliste, et à en plus le mérite d’avoir ressuscité un personnage mythique qui a bien failli ne jamais se remettre de ses deux précédentes adaptations.
Oeuvres liées
Nolan nous offre un film exceptionnel d’une qualité rare. Il offre une vision autre que celle de Burton. Même si elles se valent, celle de Nolan pourrait tendre à être meilleure.