Cinemafantastique vous propose une critique jeune des films les plus vieux au plus récents traitant du fantastique dans sa globalité. Horreur, gore, fantômes ...
Après avoir été piqué par une libellule génétiquement modifiée, Rick voit sa peau devenir aussi solide que de l'acier, tandis que sa force atteint celle de dix hommes. Déterminé àmettre ses nouveaux pouvoirs au service de la lutte contre le crime, Rick se confectionne un costume et devient The Dragonfly (La Libellule). Mais chaque super-héros doit avoir une némésis, et la sienne prend l'identité de Lou Landers qui, après une expérience ratée, devient capable d'ôter la vie du corps de tous ceux qu'il rencontre, et prend le nom de Hourglass. Désireux d'acquérir l'immortalité, celui-ci va trouver sur sa route un Dragonfly prêt àassumer son destin de héros.
« Il est immense le pouvoir de faire rire » scandait fièrement Desproges invectivant par-là même ceux qui osaient se révolter contre les comédies françaises de l’époque. Et le même Pierre de se lever derechef pour montrer le poing à l’égard de ces parodies qui sentent le sapin avant même d’être créées. Il est bien loin le temps où le cinéma américain
sortait assez rarement l’une ou l’autre parodie au pouvoir humoristique certain qui reposait sur deux préceptes savamment respectés : un scénar’ digne de ce nom et des gags fendards distillés au compte-goutte. Mais la surenchère est là et a assommé peu à peu ces productions rigolotes au point de vouloir en faire bien trop. Le succès des Scary movie a relancé une industrie éteinte depuis quelques temps mais toujours aux aguets lorsqu’il s’agit de palper les billets verts.
La surenchère s’accompagne de la démesure et de l’autodestruction de ce type de cinéma. Le scénario est remplacé par un fil conducteur invisible et les références merveilleuses de créativité donnent désormais lieu à du gros humour qui tache et, plus grave, qui ne fait même pas rire. Deux tâcherons en ont fait leur beurre : Jason Friedberg et Aaron Seltzer qui ont accumulé depuis les fameux Scary movie, Date movie, Epic movie et dernièrement Spartatouille, summum du grotesque…
Emanant des mêmes productions grotesques puisqu’il contribua aux scénarii de deux épisodes de la franchise Scary movie, Craig Mazin tente d’échapper tant bien que mal aux erreurs de ses comparses. Pour ce faire, le réal se donne une trame et un thème bien déterminé : les films de super-héros. Certes, on déborde (Américains obligent) dans le scatologique pervers à de nombreux moments et on parle de sexe toutes les cinq minutes, mais l’histoire reste dans la lignée du projet et nous ne nous perdons pas à contempler les dérives de Britney Spears et autres Paris Hilton comme ce fut le cas de la parodie épique (épique et colégramme) de Spartatouille. Ainsi, le panel complet des super-héros est abordé avec quelques vannes sur les X-men, Les quatre fantastiques tout en conservant la trame
du premier Spider-man...
De plus, l’auteur a la bonne idée de rappeler à notre bon souvenir une des figures emblématiques de ce cinéma humoristique du temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître : Leslie Nielsen. Confiné aux comédies depuis des années, voilà que notre gugus en chef revient à l’écran pour provoquer une nouvelle fois des situations hilarantes.
Ne vous leurrez pas. Superhero movie n’en est pas pour autant une réussite frappante. Tentative assez maladroite de revenir aux sources, le métrage provoque quelques détentes de zygomatiques sans plus. Mais, soyons francs, à l’heure du cinéma américain gagatisant devenu grabataire (vous comprendrez le contraste), ce film n’est qu’une faible contribution qui permet une plongée dans les souvenirs flamboyants des œuvres qui bercèrent notre adolescence. Pour un premier essai, c’est plutôt pas mal. Mais ça ne casse pas neuf pattes à une araignée non plus…