Cinemafantastique vous propose une critique jeune des films les plus vieux au plus récents traitant du fantastique dans sa globalité. Horreur, gore, fantômes ...
Pendant la seconde guerre mondiale, la chanteuse de cabaret Ingrid Schüler forme une équipe spéciale de prostituées, destinées àremonter le moral des soldats du IIIème reich. Un train sert de bâtiment pour ce bordel assez particulier. Le train se fait attaquer par des ennemis, et des prisonnières viennent rejoindre la troupe de prostituées. Parmi elles, Ingrid retrouve Helga, son amie dâ
Dans l’histoire du cinéma de genre, les films de nazisploitation tiennent une petite place à l’ombre des géants. Ces métrages mêlant érotisme et violence, destinés à un public averti, brillent surtout par leur aspect low budget et irréfléchi. Aux côtés des Ilsa, Greta, Helga et autres cochonnes nazies dominatrices, certains titres suscitent une réelle curiosité et se détachent quelque peu de la monotonie verbiale de ces oeuvres. Train spécial pour Hitler en fait indéniablement partie même si, on s’en doute, le propos ne doit pas être très relevé ! Comme tout film provenant de la firme Eurociné, un réalisateur pour le moins lubrique, Alain Payet (Katsumi à l’école des sorcières,
Mélanie la jouisseuse, Marie Salope,... rien que des titres relevés !) fut mis aux commandes dans le but de camoufler un film érotique en oeuvre de genre mettant en exergue sadisme, violence et cruauté. C’est ainsi que, pendant la seconde guerre mondiale, la chanteuse de cabaret Ingrid Schüler doit monter une équipe spéciale de femmes chargées de « soulager » les officiers allemands de la pression du combat. Un train sert de local à ce qui va devenir un gigantesque bordel. Ingrid y retrouve son amie d’enfance, Helga.
Comme dans toute production Eurociné, cette jeune Helga possède un physique de rêve... auquel, bien sûr, personne n’a jamais touché et paraît d’une naïveté à toute épreuve. Elle apprendra bien vite la vraie nature de l’homme tout en tombant amoureuse d’un officier allemand héroïque, seul rempart face à la brutalité sexuelle de ses compères. Mais le vrai propos du métrage n’est pas l’initiation au sexe mais bien la perversité d’hommes et de femmes soi-disant nobles en plein milieu d’un champ de bataille. L’oeuvre consiste dès lors en un gigantesque zapping érotique où aucun cliché du genre ne nous est épargné : domination à deux sous, cris et rires lubriques, traitements dégradants, tout y passe de manière médiocre tant au niveau de la mise en scène que du montage. Allant même jusqu’à proposer une bande originale constituée d’accordéons et rappelant fortement le pitoyable Justine de Sade de Jess Franco.
Ces énormes défauts, ajoutés à la nullité des rares
dialogues (Ingrid déclare « servir le Reich avec les meilleurs atouts d’une femme » ou encore met aux arrêts un colonel arrêté pour complots) et à l’absence de la moindre structure scénaristique, offrent de longs moments d’ennui. Néanmoins, quelques séquences franchement excitantes (botte en cuir dans un vagin, champagne versé puis léché à même un sexe féminin,...) sauvent quelque peu le soupçon d’intérêt de l’ensemble. Ces séquences peu recommandables donnent juste ce qu’il faut d’irrévérence à l’oeuvre que pour la sauver in extremis du naufrage le plus complet. Par contre, Payet déçoit une fois de plus dans la justification de son film. Alors que la mise en parallèle du plaisir des officiers du train et la souffrance des petits soldats au combat était aisément réalisable, le réalisateur ne travaille que timidement cette question avant de l’éluder complètement.
Un tel manque de clairvoyance est fortement dommageable à un film qui n’avait déjà pas besoin de cela pour agacer. Certes, certaines séquences sont réellement excitantes (mais pourquoi j’ai opté pour le plus salace de l’équipe ? - ndlr) et le sadisme présent dans l’oeuvre est déjà appréciable, mais l’ensemble n’en reste pas moins un lamentable moment du cinéma d’exploitation. Payet fait désormais dans le porno, tant mieux ! L’art n’était pas fait pour lui !
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