Cinemafantastique vous propose une critique jeune des films les plus vieux au plus récents traitant du fantastique dans sa globalité. Horreur, gore, fantômes ...
La fiancée de John Jaspers est sauvagement assassinée. Profondément meurtri, il décide de se suicider. Apparaît alors l'étrange M. qui en échange de son âmelui propose les armes et la force pour se venger. Lorsque Jaspers signe le contrat, il ne sait pas encore les tourments qui l'attendent...
Brian Yuzna a quasiment consacré la totalité de sa carrière au genre horrifique. Malheureusement, dans cette même carrière, le réalisateur ibère a alterné le bon et le nettement moins convaincant. Ainsi nous a-t-il séduits grâce à ces séquelles de Re-Animator La fiancée de Re-Animator ou à son fameux Dentiste et à sa suite. En revanche, Rottweiller, film dont il est le plus fier, nous a laissé indécis car le film faisait se côtoyer le meilleur et le pire. A l’autre extrême, il est aussi le père de la plus mauvaise partie du film Necronomicon, du limite Retour des morts-vivants 3 et producteur de daubes telles que La nonne. C’est donc alourdis d’aprioris fort mitigés que nous avons entamé le visionnage de son fameux Faust, largement récompensé par les festivals fantastiques et lauréat d’un prix au prestigieux
festival de Sitgès.
Faust, assez éloigné de l’œuvre originale de Goethe, est en fait l’adaptation d’un comic pour adultes. Entachée d’un climat violent et glauque, la bande dessinée se situe plus près de Spawn que des autres super-héros qui survolent nos écrans depuis les années 80 comme le font Spider-man ou autres Daredevil. Si le début du métrage semble extrêmement sympathique (la rencontre entre une psychologue assez à l’ouest et un malade mental pas mieux situé), la suite se dégradera peu à peu pour aboutir à un final ridicule et tout à fait inutile. Yuzna a fait deux films dans le film : une partie assez romancée mais somme toute sympathique où on nous explique comment Faust-Jaspers va signer son pacte funeste et se venger des assassins de sa copine et une deuxième partie maladroite où se succèdent des scènes sans lien entre elles qui donnent à l’œuvre un aspect débridé. On glisse des aventures faustiennes aux frasques du vilain M. sans filet à tel point qu’on enregistre nombre d’images de manière tout à fait grossière. Mais le pire reste à venir : une scène finale dans laquelle le film sombre complètement. Qu’est-ce que cette messe noire ? Une grandiloquente mise en scène dénuée d’intérêt mettant Faust aux prises d’un monstre tout droit sorti de Ghostbusters (bien que ce dernier était au moins sympathique !).
Dommage car le fim offre quelques scènes franchement drôles : la liquéfaction de la splendide Claire, les souvenirs du viol de Jade et cette magnifique scène de domination orchestrée par Claire (ne me dites pas que ça ne vous a pas plu !).
Ce qui coûte au métrage, ce sont donc ces erreurs scénaristiques et ces fautes de goût certaines qui viennent cacher certaines bonnes idées de départ. Une grosse tache qui vient ternir la filmo d’un réalisateur pourtant honnête dans l’ensemble…
Quelques scènes bien délirantes qui contrastent avec un ensemble sans unité et peu bidonnant. Le tout n’est pas suffisamment déjanté pour pouvoir offrir un plaisir nanardesque.