Cinemafantastique vous propose une critique jeune des films les plus vieux au plus récents traitant du fantastique dans sa globalité. Horreur, gore, fantômes ...
Dans les années 70, Anna, une gynécologue, pratique des avortements illégaux dans son cabinet privé au rez-de-chaussée de chez elle. Quand Gloria, une jeune maman célibataire et infirmière, commence à travailler dans le même hôpital, Anna les accueille elle et sa fille en échange de l’aide de Gloria. Gloria commence vite à s’inquiéter après une série d’événements bizarres. Mais quand elle tombe enceinte, la situation ne fait qu’empirer…
Pour concurrencer quelque peu les Américains et leurs terribles épisodes des Masters of Horror, le producteur Julio Fernandez décide de lancer un équivalent sur la péninsule ibérique. Ainsi naît Seis pelliculas para no dormir où vont se côtoyer six réalisateurs réputés du cinéma horrifique espagnol : Mateo Gil, Jaume Balaguero (et son fameux A
louer), Alex de la Iglesia, Enrique Urbizu, Narciso Ibanez Serrador et Paco Plaza.
Seulement, comme dans toutes les séries mises en place sur le thème de l’horreur, on a droit à des événements de qualité fort inégale. Alors que le métrage de Balaguero séduit par son extraordinaire qualité filmique et que celui de de la Iglesia ravit via son style incomparable, La faute est loin d’être une franche réussite et vient ternir quelque peu la réputation de cette série qui avait pourtant commencé sur les chapeaux de roue. C’est lui-même qui avait été à l’initiative des Historias par no dormir lancées dans les années septante pour redynamiser le monde horrifique. Serrador semble s’être arrêté aux années 70’s et montre des signes de faiblesse par rapport à d’autres maîtres du genre qui ont évolué, eux.
Pédalant dès le début dans un vide abyssal, Serrador nous impose une histoire terne, sans
consistance se déroulant dans les années 70 (on vous dit qu’il ne les a pas quittées, ces fameuses années…). Sous des dehors dramatiques, l’intrigue choque davantage par sa vacuité que par les idées mises en place. Alors que le sujet est des plus tabous (surtout dans l’Espagne franquiste, pensez donc l’homosexualité et l’avortement), aucune atmosphère n’est jamais créée et une carence majeure qui alourdit considérablement les paupières de spectacteurs lassés par tant de non-pectacle. Transformant les personnages en fantômes édulcorés et son intrigue en gruyère espagnol, Serrador tente dans un ultime souffle de récupérer les plus aguerris par l’entremise d’un twist inutile et hautement prévisible.
Monsieur Serrador, bornez-vous à être le grand rassembleur mais, de grâce, ne participez plus au-delà de ça…