Cinemafantastique vous propose une critique jeune des films les plus vieux au plus récents traitant du fantastique dans sa globalité. Horreur, gore, fantômes ...
Paul Edgecomb, pensionnaire centenaire d'une maison de retraite, est hanté par ses souvenirs. Gardien-chef du pénitencier de Cold Mountain en 1935, il était chargé de veiller au bon déroulement des exécutions capitales en s'efforcant d'adoucir les derniers moments des condamnés. Parmi eux se trouvait un colosse du nom de John Coffey, accusé du viol et du meurtre de deux fillettes. Intrigué par cet homme candide et timide aux dons magiques, Edgecomb va tisser avec lui des liens très forts.
Deuxième réalisation de Frank Darabont et deuxième adaptation d’un écrit du romancier Stephen King. Le premier essai du réalisateur s’était avéré excellent et avait enchanté l’ensemble de la critique par sa franchise et sa mise en scène efficace. La ligne verte, fortement attendue par ce même aréopage de pseudo intellectuels, partait avec la délicate étiquette de favori, reléguant son statut d’outsider au placard. Et être attendu de la sorte n’est pas toujours la meilleure chose qui soit. Un outsider qui n’arrive pas en tête
sera considéré comme un revers prévisible et oublié en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire alors que l’échec d’un favori relève bien souvent de l’incompétence de son créateur.
Le cadre est pourtant sensiblement le même si l’on se réfère au milieu carcéral de l’Amérique provinciale. En revanche, un glissement s’est opéré puisque l’action se situe dans le fameux couloir de la mort appelé ici ligne verte en référence au coloris dudit corridor et que les personnages principaux du métrage sont davantage les gardiens de la ligne que les prisonniers qui attendent de passer sur la chaise électrique. L’histoire porte en elle les germes de son échec puisqu’elle impose d’emblée chez le spectateur lambda une quelconque prise de position quant au grand débat portant sur la peine de mort. La transposition temporelle adoptée par King et les éléments fantastiques semés ici et là n’y changent rien : l’homme-citoyen veut savoir quel est le point de vue de l’auteur. Acharné sur son siège, il n’en peut plus de tourner en rond et fustige déjà celui qui n’a pas osé prendre la moindre position. Aussi apolitique qu’un singe dans une cage, le blaireau de service attend le dénouement et est prêt à dégainer son fusil en bon disciple de Charlton Heston qu’il est pour détruire cette œuvre anti-peine de mort.
En réalité, ce reproche maintes fois formulé à l’égard de La ligne verte a permis à une grande partie de la critique de communier, une fois n’est pas coutume, et de monter au créneau à l’égard de cette œuvre
démagogique à souhait et lacrymale à outrance. Démagogique, La ligne verte ? Parce qu’il maintient la sempiternelle barrière manichéenne et fait triompher le Bien plutôt que le Mal (et encore, peut-on réellement parler de victoire) ? Parce qu’il fait montre d’humanité à l’égard des pauvres morituris en prenant son pied à mettre au pilori la conduite arrogante du méchant surveillant de service ? Parce qu’il amène subrepticement la ménagère à s’effleurer religieusement les yeux afin de cacher ses inondations lacrymales ? Que penser alors d’œuvres comme La Dernière marche ou encore La vie de David Gale ? En suivant l’exemple de ce que les tocards de tous poils pensent, on pourrait arguer que ces deux métrages suivent le même schéma en tentant de donner l’impression qu’ils s’en écartent. La condamnation manigancée par Gale ou la sentence logique appliquée à Matthew Poncelet n’y changeront rien puisque les imbéciles mentionnés plus haut n’y voient à nouveau qu’une manipulation destinée à formater l’opinion publique en faveur d’un message favorable à l’élimination de ces peines de mort.
Finalement, peu importe quel est le message délivré par le film de Darabont et le roman de King. L’important est qu’il le fasse selon les règles de l’art. Arrêtons de prendre les gens pour d’imbéciles moutons de Panurge et
laissons-les se faire eux-mêmes leur opinion. En attendant, le métrage a beau être lacrymal et démagogique, il est surtout un lieu béni pour que le savoir-faire du réalisateur puisse encore une fois s’illustrer par le biais des prises de vue multiples, des traitements approfondis des personnages et de l’utilisation enivrante de la couleur et de la musique. Que dire alors des prestations irréprochables de cette brochette d’acteurs de premier choix ?
La ligne verte brosse le spectateur dans le sens du poil ? Peut-être. Il fait du sentimentalisme sa religion ? Pas faux. N’empêche que le résultat est là : trois heures remplies d’émotion pas emmerdantes pour un sou. Rien que pour ça, il vaut franchement le détour…
difficile de s’exprimer sur un film tellement génial que c’est le seul dont le final a failli me faire chialer. Quand on sait que c’est le même réalisateur qui à adapté THE MIST de Stephen KING, on ne peut qu’être admiratif ! Une grande leçon de cinéma !
Impossible de le voir sans finir en larmes !
Extrêmement fidèle au roman, magnifiquement interprété par des acteurs hors pair ! Tout simplement merveilleux :)
Film très émouvant, on s’attache très vite aux personnages surtout celui de john !!!
Un film qui restera gravé dans les mémoires...