Cinemafantastique vous propose une critique jeune des films les plus vieux au plus récents traitant du fantastique dans sa globalité. Horreur, gore, fantômes ...
Un garçon de 16 ans décide de faire la lumière sur son étrange voisin et sa maison, apparemment hantée, suite à la mort de son meilleur ami.
Sur les conseils de Dennis Quaid, le réalisateur Martin Guigui (L’Agence de casting, à l’origine de sa rencontre avec le scénariste qu’il a rencontré suite au Q&A post-séance au festival d’Austin) s’attaque, pour a première incursion dans le domaine du thriller, à une intervention des plus délicate : une opération à cÅ“ur ouvert. Dès l’entame, le spectateur connaît l’identité du tueur (Dennis Quaid (Enemy mine), que sa voix particulière aurait forcément trahi, même en hors-champ, l’intérêt de la bande doit donc se trouver ailleurs. Dans les atermoiements scénaristiques du procrastinateur en chef Bruce Wilkinson qui repousse sans cesse la moindre tension potentielle ? Dans les démonstrations frivoles du réalisateur qui multiplie les mouvements de caméra pour des queues de cerise (voir le travelling circulaire qui énergise inutilement une énième séquence de causette adolescente) ? Dans les élans surjoués de Quaid qui semble s’éloigner encore un peu davantage du paradis ou ses camarades de jeu bien en peine de donner la moindre épaisseur Ã
leurs caricatures de casse-burnes juvéniles ?
Beneath the darkness, dernière modernisation en date du Rear window d’Hitchcock, perd tout son crédit sitôt que se rejoue sous nos yeux la redondante guerre des générations ados/adultes entamée dans un contexte quasi similaire par le Paranoiak de D. J. Caruso. La fable, comme la morale, est alors dévoilée : les boutonneux lissés pour l’occasion désobéissent au couvre-feu perpétuel de leurs géniteurs et s’engouffrent dans la gueule du loup juste pour prouver à ces derniers leur innocence et, accessoirement, à leurs comparses l’étendue de leur bravoure. L’antienne perd encore en profondeur face à l’incapacité de Guigui à instaurer la moindre tension dans son Å“uvre. En lieu et place, le script, cousu de fil blanc, privilégie l’analyse sociétale inter-générationnelle et accumule en marge les références, souvent peu subtiles, aux grandes illustrations de la culpabilité meurtrière (le MacBeth de Shakespeare ou le CÅ“ur révélateur d’Edgar Allan Poe).
En fait de remords, le tandem Wilkinson-Guigui doit se tarauder pas mal en constatant l’étendue des dégâts de leur "thriller psychologique à la manière de Polanski et de Palma". De séduisantes références pour une pellicule loin d’être aussi convaincante que les mètres-étalons des maîtres-étalons pré-cités...
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