Cinemafantastique vous propose une critique jeune des films les plus vieux au plus récents traitant du fantastique dans sa globalité. Horreur, gore, fantômes ...
Phase 7, c’est tout simplement le nom d’un niveau de pandémie encore jamais vu puisque l’OMS, dans le monde réel, classe les possible épidémies jusqu’à la Phase 6. Dès lors, on peut affirmer que, pour les protagonistes, mis en quarantaine dans un immeuble, la situation est plus que critique, d’autant que la plupart des habitants dudit immeuble sont de véritables fêlés.
Détenteur du Prix du meilleur scénario lors du festival de Sitgès en 2010, c’est auréolé d’une belle petite réputation que
Phase 7 débarquait à Bruxelles, quelques mois plus tard, à l’occasion du 29ème BIFFF. Malgré quelques commentaires qui faisaient état d’une énième resucée du fabuleux REC de Balaguero et Paco Plaza, c’est donc l’enthousiasme qui était de mise au moment de découvrir cette œuvre de Nicolas Goldbart, nouvel espoir du cinéma de genre argentin, à mille lieu des créations brouillonnes et chiantissimes d’Adrian Garcia Bogliano. L’action Phase 7 prend place dans un immeuble mis en quarantaine suite à la propagation d’un mystérieux et très dangereux virus. Le titre du film en lui-même est significatif puisque le degré maximal de contagion reconnu par l’ONU est de 6… ce qui fait de cette nouvelle vermine la maladie la plus infectieuse de l’univers. Pire : dans l’immeuble, les caractères se révèlent suite à l’enfermement et la majeure partie des habitants s’avèrent être de dangereux fêlés juste bons à s’envoyer des coups de pétoires. Le couple formé par Coco et Pipi va donc devoir résister à des attaques de plus en plus violentes…
Si, à la lecture du pitch, certains n’auront pas manqué d’évoquer ou, tout au moins de songer à REC, Nicolas Goldbart, dès les premiers instants, se démarque totalement du chef-d’œuvre ibère avec une certaine malice. Procédant à une exposition plutôt longuette, le cinéaste argentin parvient à instiller à chacun de ses personnages une haute dose de sympathie, ce qui n’est guère négligeable vu la suite des événements. En effet, Phase 7 s’éloigne rapidement du film d’épidémie, sous-genre surexploité ces dernières années, pour rapidement tourner au thriller en bonne et due forme, parsemé de scènes d’action plutôt convaincantes.
C’est néanmoins au niveau de l’humour que Goldbart frappe un grand coup avec des protagonistes hauts en couleurs qui ne manquent pas d’étaler leur folie et leur maladresse au grand jour. Bénéficiant des apports du génial
Federico Luppi, au mieux de sa forme, et des jeunots, inconnus sous nos latitudes, Daniel Hendler et Jazmin Stuart, Phase 7 vire parfois avec bonheur à la gaudriole totalement assumée, ce qui renforce encore le caractère sympathique de l’ensemble. Proche, à certains moments, du cinéma déjanté du Maître de la Iglesia, le métrage s’avère être une véritable partie de plaisir totalement assumée.
S’appuyant sur une mise en scène plus qu’appréciable et sur des comédiens au jeu savoureux, Phase 7 a constitué l’une des excellentes surprises du BIFFF 2011. Avec ce premier long-métrage, Nicolas Goldbart, monteur de formation, a prouvé qu’il faudrait peut-être bien compter avec le cinéma de genre argentin dans les années à venir.
Vraiment un bon film !
Une agréable surprise que cette pellicule argentine baignant dans un second degré jubilatoire.