Dans La Diplomate de Netflix, c’est Keri Russell qui retient notre attention dans une forme typiquement exceptionnelle. Dans le rôle de la diplomate chevronnée Kate Wyler, Russell est celle qui maintient la cohésion de l’ensemble, même si l’on peut voir que tout commence à s’effondrer.
Cela concerne à la fois la narration, qui est définie par une série de conflits interconnectés et croissants qui se déroulent sur une scène internationale, et la série dans son ensemble qui commence à se nouer elle-même.
Tout savoir sur la série Netflix La Diplomate
Le résultat est une saison qui exploite les talents de Russell juste assez pour ne pas être complètement rejetée, mais qui n’arrive pas à se hisser à son niveau avec suffisamment de constance pour vraiment vous accrocher au cours de ses huit épisodes. Pour chaque développement concret et angoissant qu’elle introduit, The Diplomat devient une performance théâtrale creuse basée sur des développements dramatiques bancals qui finissent par réduire la tension qu’elle semblait chercher à atteindre.
L’histoire de la série
Le moteur de l’histoire, du moins au début, est le bombardement soudain d’un porte-avions britannique qui fait plusieurs victimes.
Nombreux sont ceux qui réclament du sang en représailles, bien qu’ils n’aient aucune idée précise de l’identité des auteurs de ces actes. Kate, qui avait prévu de se rendre en Afghanistan, devient alors la nouvelle ambassadrice des États-Unis au Royaume-Uni, où elle doit désamorcer la situation pour éviter qu’elle ne s’aggrave et trouver le véritable coupable.
Elle ne voyagera pas seule, puisque son mari Hal (Rufus Sewell) l’accompagne. Ancien ambassadeur lui-même, il a encore de nombreuses relations qu’il cherche à utiliser pour aider sa femme à surmonter la crise. On se rend compte que son prétendu altruisme sert souvent de couverture à ses propres intentions, qu’il cache à Kate.
Il n’est même pas le seul à lui cacher la vérité ; la raison pour laquelle elle a été chargée de ce poste souvent étouffant, mais néanmoins important, est en fait de la préparer à une éventuelle fonction plus élevée. En fin de compte, Kate devra naviguer entre les alliances délicates entre les États-Unis et le reste du monde qui semble être au bord d’une nouvelle guerre.
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Il y a ensuite un aspect plus sérieux dans la façon dont ce drame se déroule. Non seulement la guerre en cours en Ukraine est mentionnée tout au long du film, mais Kate évoque un autre conflit passé à plusieurs reprises.
La guerre d’Irak est un exemple qu’elle cite à juste titre pour illustrer comment les membres d’un gouvernement peuvent non seulement ne pas faire leur travail, mais aussi mentir à plusieurs reprises pour justifier des actions qui ont entraîné la mort de centaines de milliers de personnes ainsi que la déstabilisation totale d’une région.
Il s’agit d’un sujet que Hollywood n’a pas réussi à porter à l’écran depuis longtemps, mais The Diplomat reconnaît au moins, dans une certaine mesure, cette destruction monumentale.
Le problème, c’est que tout cela n’est que du vent, car The Diplomat traite une grande partie de son histoire comme un jeu. Tous les moments où nous sommes censés prendre ce récit au sérieux, en observant les sombres réalités de la façon dont le pouvoir et la violence sont souvent les seuls langages parlés, deviennent moins convaincants lorsque le ton devient étrangement désinvolte.
Dans une scène clé, Kate répond au bluff d’un autre personnage qui réclame une solution militaire en lui donnant exactement ce qu’il veut dans une liste de cibles. Il s’agit d’une décision audacieuse qui aurait pu facilement entraîner des morts innombrables et qu’une série plus mesurée aurait pu prendre à bras-le-corps. Au lieu de cela, The Diplomat se contente de surprendre Kate par son audace avant de s’envoler vers la prochaine crise qu’elle devra résoudre par la réflexion.
Le cœur du problème est que la série repose sur un fantasme. Aussi sombres que soient les défis auxquels le monde est confronté et aussi terrifiante que soit cette trajectoire, tout ce qu’il faut, c’est un diplomate courageux pour faire bouger les choses. Si seulement la vie et la politique internationale étaient aussi simples que cette description trop soignée.
Pendant une grande partie de The Diplomat, il y a une volonté d’accepter cette légèreté, à laquelle Russell donne plus de gravité. La voir dans la peau de Kate, coupant court à toutes ces absurdités, est engageant pendant la majeure partie des deux premiers épisodes, mais la série commence à s’épuiser jusqu’à ce que les fissures commencent à se former.
La série commence à s’épuiser lorsque les fissures commencent à se former. Juste au moment où elle est capable d’éviter une catastrophe dans un cas, une autre la remplace. Le déclin de son mariage ne fait qu’aggraver la situation. L’expérience repose sur un humour plus noir, étant donné que les deux veulent s’arracher leurs vêtements dans une scène et se déchirer l’un l’autre dans la suivante, mais elle n’a pas l’audace que des séries comme Succession ont pour réussir cette danse tonale.
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Le va-et-vient entre Russell et Sewell ne fonctionne que sporadiquement, étant donné que ce dernier acteur semble se contenter d’interpréter le personnage avec un air de détachement qui diminue l’impact qu’il a.
Lorsque Hal est pris dans une situation désastreuse à la fin d’un épisode, celle-ci est résolue presque immédiatement afin qu’il puisse retourner faire des observations sarcastiques en marge de l’histoire.
Cela est clairement destiné à être juxtaposé aux enjeux de tout ce qui se passe ailleurs, mais cela n’a pas la même force que de voir Kate Russell dominer l’écran. Il n’y a pas besoin de remplir le temps en dehors d’elle, mais il y a toujours une dispersion d’intrigues secondaires de divers autres personnages bureaucratiques qui ne se connectent jamais malgré le temps que nous passons avec eux.
A travers tout ce bruit, Russell parvient toujours à trouver un moyen de faire ressortir l’émotion de cette histoire maladroite. Son personnage pourrait facilement porter plusieurs saisons de la série et, à moins d’une annulation, après ce qui est un cliffhanger évident dans celui-ci, il y a encore de la place pour que la série se développe dans le voyage potentiel à venir. On regrette juste que La Diplomate n’ait pas fait preuve de plus de finesse et de tact dans cette première saison car, malgré la solide performance centrale de Russell, elle est construite sur un château de cartes qui menace de s’effondrer sous le moindre examen minutieux.
Date de sortie de la série La Diplomate
La première de The Diplomat aura lieu le 20 avril sur Netflix.