Cinemafantastique vous propose une critique jeune des films les plus vieux au plus récents traitant du fantastique dans sa globalité. Horreur, gore, fantômes ...
De retour d'Irak, un jeune soldat part dans une randonnée VTT en Europe. Dans les montagnes il va être confronté à bien pire que la guerre qu'il a connu. En effet, une présence énigmatique semble tapie dernière les troncs et les feuillages...
Second film du jeune réalisateur italien Federico Zampaglione, Shadow ne manque pas d’ambition. Débutant comme un classique survival forestier mettant un jeune cycliste aux prises avec deux bouseux agressifs, le film de Zampaglione ne tarde pas à bifurquer dans une direction beaucoup plus fantastique et atmosphérique.
Heureusement d’ailleurs, car le début du film est loin d’être convaincant, principalement à cause d’une interprétation à la ramasse des quatre acteurs
principaux, venant plomber un récit déjà pas franchement original ni passionnant.
Shadow ne décolle réellement que lors de son second acte, avec l’entrée en scène d’un étrange tueur filiforme et muet, prenant un malin plaisir à torturer ses victimes pour une raison inconnue. Incarné par l’acteur Nuot Arquint, ce personnage fascine de toute évidence Zampaglione, qui filme son acteur au physique si particulier avec un amour évident. En résultent des scènes étranges, à la limite de l’onirisme et du trip sous acide (la scène du léchage de grenouille), mettant plutôt mal à l’aise.
D’autant que Zampaglione s’aventure dans cette seconde partie aux abords du torture porn, sans pour autant sombrer dans la surenchère gore, préférant intelligemment la suggestion aux débordements sanglants d’un Saw ou d’un Hostel.
Impossible néanmoins pour tout spectateur sensé de ne pas relever les nombreuses incohérences du film, qui en agaceront surement plus d’un. Seulement, ces
incohérences trouveront leur explication dans un twist final certes pas spécialement original (repris d’un des chefs d’œuvre horrifiques des années 90) mais plutôt efficace. Il reste cependant paradoxalement assez difficile d’apprécier Shadow à sa juste valeur sans connaitre ledit twist, ce qui risque de décourager certains spectateurs.
Au final, malgré de gros défauts (principalement des acteurs globalement assez mauvais), Shadow mérite que l’on s’y attarde pour le soin apporté par Zampaglione à l’ambiance de son film. Visiblement passionné et prometteur, le jeune réalisateur risque fortement de transformer ce premier essai horrifique honnête avec le très attendu Tulpa, dont les premières images font furieusement envie…
Vous avez rien compris au film ou quoi ?
Que sauvez de ce film ? L’acteur-monstre peut-être ? Même s’il n’est qu’un physique, il attire tous les regards. pour le reste, l’histoire est digne d’une nouvelle fantastique du 19ème siècle écrite sur un coin de table par un auteur pressé de manger à sa faim. Les attentes modernes sont un peu plus exigeantes. A postériori, et sachant la fin, tout ce qui précède apparaît extrêmement peu imaginatif et comme une excuse trop facile pour les aspects brouillons du film. Pour le reste, le temps d’une scène, le film tombe bien dans l’obscénité imbécile du torture porn, ce qui est une faute de goût supplémentaire.