Cinemafantastique vous propose une critique jeune des films les plus vieux au plus récents traitant du fantastique dans sa globalité. Horreur, gore, fantômes ...
1630, en Nouvelle-Angleterre. William et Katherine, un couple dévot, s’établit à la limite de la civilisation,menant une vie pieuse avec leurs cinq enfants et cultivant leur lopin de terre au milieu d’une étendue encore sauvage. La mystérieuse disparition de leur nouveau-né et la perte soudaine de leurs récoltes vont rapidement les amener à se dresser les uns contre les autres…
Ancien directeur artistique pour le cinéma et le théâtre, metteur en scène de plusieurs pièces, auteur d’une poignée de courts-métrages audacieux, Robert Eggers a décidé d’aborder son premier film sous un angle surprenant, le définissant lui-même comme « un cauchemar puritain ». Dans la Nouvelle-Angleterre du dix-septième siècle, William et Katherine, un couple dévot à la pratique religieuse stricte, décident de s’établir à la limite de la civilisation, menant une vie austère et pieuse avec leurs cinq enfants en cultivant leur petit lopin de terre au milieu d’une forêt sauvage et isolée. Soudain, leur nouveau-né disparaît dans les bois, prélude à un cauchemar qui s’immisce
sournoisement au sein de la cellule familiale pour la détruire de l’intérieur…
La première chose qui frappe, dans The Witch, est la rigueur de sa reconstitution historique. Ce degré d’authenticité et de vérisme est le fruit de quatre ans de recherches intensives, au cours desquelles le cinéaste étudia les livres de prière, les courriers et les documents religieux, les méthodes agricoles, les vêtements et les outils fermiers du 17ème siècle. Poussant la minutie à l’extrême, Eggers demanda à son compositeur Mark Korven d’utiliser des instruments d’époque pour la musique du film, et à son directeur de la photographie Jarin Blaschke de privilégier les lumières naturelles. Un tel degré de perfectionnisme permet à The Witch de bénéficier d’un remarquable réalisme. Du coup, lorsque le surnaturel y fait irruption, son impact s’en retrouve décuplé. Le point de rupture entre le réel et le fantastique crée un malaise intense dans la mesure où le spectateur y croit immédiatement et sans entrave.
L’enfant possédé, la sorcière dans les bois, le bouc noir devenu vecteur du démon échappent ainsi aux lieux communs pour s’inscrire dans un contexte où la suspension d’incrédulité fonctionne à plein régime. La terreur que provoque The Witch n’a rien à voir avec les codes habituels du cinéma d’horreur. Le gore n’est pas de mise, pas plus que les déflagrations sonores à répétitions conçues pour faire sursauter le public à un rythme métronomique ou les effets spéciaux spectaculaires visualisant à grande échelle les phénomènes paranormaux. Ici, tout est insidieux, pernicieux et
insaisissable. Ce sont donc nos peurs primales que convoque Robert Eggers, avec un talent qui laisse présager de futures œuvres fort prometteuses.
Extrêmement élégant dans sa mise en image (certains plans ressemblent à des tableaux de Rembrandt), pointilleux dans sa direction d’acteurs (avec une mention spéciale pour Ralph Ineson, dont le monolithisme apparent masque de nombreuses failles), le cinéaste se laisse bien plus influencer par des Å“uvres picturales, musicales et littéraires que par d’autres films, même si l’ombre de Kubrick et d’Ingmar Bergman plane parfois sur The Witch. Au fil de ce récit tourmenté, Robert Eggers nous offre surtout une vision très critique de la bigoterie religieuse, vécue ici comme une maladie qui gangrène et détruit peu à peu une famille dont les principes moraux s’étiolent et se désagrègent. Quelques visions cauchemardesques scandent régulièrement le métrage, jusqu’à un final à la fois beau, triste et effrayant, concluant avec panache ce qu’il faut sans doute considérer comme l’un des meilleurs films d’épouvante de ces dernières années.
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Robert Eggers ambitionne de nous livrer "un cauchemar puritain", et y réussit, nous plongeant dans un effroyable microcosme métaphorique à l’érotisme horrifique fulgurant, et à l’ironie dévastatrice. C’est un peu comme si Tarkovski (la maîtrise de la lenteur et de l’attente), Kubrick (le perfectionnisme audio-visuel), et Carpenter (la distillation de la chose vénéneuse) s’étaient réunis à la lisière de la peur viscérale du bois, et de la nuit.
Un film fantastique s’il en est. Une expérience formidable, la reconstitution (puisque c’en est une, si si) est un vrai régal pour les yeux et les oreilles. Enfin un régal...disons plutôt un cauchemar éveillé. Rarement ai-je été aussi envouté ; pour comparer disons que dans son genre ça m’a furieusement évoqué le dernier segment du premier (le seul) fantasia de disney. Sérieusement pas d’accord avec le premier commentaire, c’est au contraire à mon avis un des meilleurs film d’horreur de ces dernières années, un des plus surprenants aussi dans son parti pris, un à ne pas louper surtout au cinéma.
’fin bref un film d’horreur à faire peur ceux qui ont toujours trouvé nuls les flims d’horreur.
Un film fantastique s’il en est. Une expérience formidable, la reconstitution (puisque c’en est une, si si) est un vrai régal pour les yeux et les oreilles. Enfin un régal...disons plutôt un cauchemar éveillé. Rarement ai-je été aussi envouté ; pour comparer disons que dans son genre ça m’a furieusement évoqué le dernier segment du premier (le seul) fantasia de disney. Sérieusement pas d’accord avec le premier commentaire, c’est au contraire à mon avis un des meilleurs film d’horreur de ces dernières années, un des plus surprenants aussi dans son parti pris, un à ne pas louper surtout au cinéma.
’fin bref un film d’horreur à faire peur ceux qui ont toujours trouvé nuls les flims d’horreur.
C’est un film qui qu’on vend sur une confusion : c’est d’abord un film psychologique, observant la déglingue d’une famille en proie à des obsessions religieuses dont la rigueur s’accommode mal des faiblesses morales des uns et des autres. La dimension fantastique n’affleure que par petites touches, jusqu’au final, les 10 dernières minutes, où le surnaturel s’affirme absolument. Film d’ambiance, pas film de trouille, loin de là .
4 étoiles pour encourager la différence, mais mon attente n’a pas été récompensée à hauteurs des espérances que l’énorme buzz entourant ce film avait suscitées. Il lui manque la dimension horrifique. Le film est très beau mais ne fait pas peur. Sans doute n’est-ce pas son objectif, mais à nouveau, sa réputation prédisait le contraire. Aussi : si on ne maîtrise pas absolument l’anglais du 17ème siècle, il vaut mieux le voir en version doublée, parce que c’est très difficile à suivre et on perd pas mal d’infos et d’intensité à tenter de démêler leur syntaxe absconse.