Cinemafantastique vous propose une critique jeune des films les plus vieux au plus récents traitant du fantastique dans sa globalité. Horreur, gore, fantômes ...
Détective de police Rebecca Faraway est récemment divorcée et accro aux médicaments. En charge de sa première grande enquête impliquant un tueur en série satanique, la jeune femme tente de combattre ses propres démons intérieurs. Mais sa santé mentale est mise à l’épreuve et plus l'enquête s'enfonce plus le danger se fait sentir...
Détective tout juste promue, fraîchement divorcée et accro aux antidépresseurs, Rebecca n’est sans doute pas le meilleur choix pour résoudre au plus vite cette affaire de serial killer sataniste qui secoue Londres. Entre des scènes de crimes lui collant instantanément la gerbe, des collègues lourdingues et des suspects qui ne le sont pas moins, sa première affaire s’annonce mouvementée. Sinon, niveau santé mentale, tout va bien Rebecca ?
Brouillant la frontière entre les genres, le film des Anglais Andy Collier et Toor Mian peut difficilement se ranger dans une case bien spécifique. Charismata est un film d’enquête policière classique, à la façon de ces innombrables shows dont nous abreuve la TV depuis tant d’années, mais c’est aussi un film fantastique, cet aspect intervenant principalement en toute fin de métrage.
La partie enquête, bien que classique au possible, fonctionne grâce à l’alchimie régnant entre les comédiens et, surtout, par l’humour so British infusé dans le script. Faussement sérieux, le film fait défiler les bons mots à un rythme soutenu et on se surprend à se prendre d’affection pour ce qui ressemble au départ à un show policier lambda made in BBC.
C’était sans compter sur l’argument fantastique, fonctionnant plein pot lors du final hallucinant. En dire plus serait criminel, on en restera donc là .
Si la sauce prend autant, c’est aussi, voire surtout, grâce à l’héroïne campée d’excellente manière par la méconnue Sarah Beck Mather. Habituée aux petits rôles et aux doublages de jeux vidéo, elle fait ici figure de révélation et fait de Rebecca un personnage réellement intéressant, sa froideur et sa répartie crue cachant un véritable mal être parfaitement retranscrit par l’actrice.
Gros coup de cÅ“ur pour ma part, Charismata est pourtant difficile à recommander : les fans de fantastique pur risquent de s’ennuyer ferme durant la première partie, tandis que les amateurs d’enquête policière se demanderont ce qui leur tombe sur la tronche lors des 15 dernières minutes. On conseillera tout de même aux curieux, ayant de préférence une affection pour l’humour anglais, de tenter le diable.
Ce premier long-métrage atypique a le mérite de diviser les avis, mais il pourrait aussi être sans conteste divisé en trois parties : la première assez bavarde, mais généreusement dotée d’un délicieux humour typiquement british, suivie d’un ventre mou assez peu captivant. Cependant, la saveur initiale réapparait de manière déconcertante pendant les trente dernières minutes, pour nous livrer un final grandiose et inattendu. Mention spéciale pour le charisme et l’interprétation de Sarah Beck Mather.
Charismata n’est qu’un film d’enquête (la traque - anémique - d’un serial killer usant d’artefacts vaudous) au déroulement poussif et à peine tiré vers le haut par le talent de ses acteurs (tous relativement bons). En un mot comme en cent : soporifique. C’est fâcheux, car il nous propose un superbe personnage féminin, à cent lieues de ceux que l’on croise habituellement dans le genre.
Cette enquête au demeurant sympathique et parsemée de dialogues cocasses se montre surtout excessivement lancinante et répétitive. Un peu comme si Jodie Foster trébuchait constamment lors de ses entretiens avec le Docteur Lecter.